La route qui vient de Saint-Pierre passe sous un porche taillé dans la montagne. Le village offre de beaux panoramas sur les Alpes-Maritimes.
Relief
Le point culminant de la commune est le pic de Salomon (1 196 m).
Le Val de Chanan est délimité au nord par le massif du Gourdan, entre le col de Félines et le col Saint-Raphaël ; au sud par l'Esteron ; à l'ouest par les hauteurs d'Amirat et du Castellet-Saint-Cassien ; à l'est par la partie des territoires d'Ascros et de Cuebris qui bordent Saint-Antonin. La Rochette fait partie intégrante du val de Chanan qui était autrefois une seigneurie à part entière.
« Grandiosement enchâssé dans les replis de la zone dite des Barres, entre le Var et les hauts de l'Estéron, le Val de Chanan constitue l'un des plus beaux fleurons de l'ancien évêché de Glandèves. C'est un pays où l'eau, qui sort en abondance des nappes souterraines du Gourdan, arrose et fertilise de larges espaces cultivables dans un décor ambiant de petits vallons, de ravins sauvages, de chaînons et de plateaux rocailleux.
La masse vert-sombre des bois de pin, éclaircie çà et là par le feuillage des chênaies, les magnifiques restes de châtaigneraies séculaires, les grands damiers des champs et des prairies, le genêt et la lavande, le buis et les plantes aromatiques y drapent joliment, à la belle saison, dans un reposant assemblage, la nature tourmentée des roches sous-jacentes. », par Joseph-Antoine Durbec, « Le Chanan et ses environs. Aux confins des Alpes-Maritimes et de la Haute-Provence »[2],[3],[4].
Géologie
Le village est accroché sur un flanc de montagne escarpé à 850 m d’altitude[5].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 11,7 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 16 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 029 mm, avec 6,4 jours de précipitations en janvier et 4,4 jours en juillet[8]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Le Mas », sur la commune du Mas à 8 km à vol d'oiseau[10], est de 9,1 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 236,8 mm.
La température maximale relevée sur cette station est de 32,5 °C, atteinte le ; la température minimale est de −13,5 °C, atteinte le [Note 1],[11],[12].
La commune de La Rochette est également exposée à trois risques naturels[18] :
feu de forêt,
inondation,
mouvement de terrain : quelques versants de la commune sont concernés par un aléa moyen à fort[19].
La commune de La Rochette n’est exposée à aucun des risques d’origine technologique recensés par la préfecture[20].
Le plan de prévention des risques naturels prévisibles (PPR) de la commune a été approuvé en 2006 pour les risques d’inondation, de mouvement de terrain et de séisme[20] et le Dicrim n’existe pas[21].
La commune a été l’objet de plusieurs arrêtés de catastrophe naturelle : en 1984 pour un tremblement de terre, pour des inondations, des glissements de terrain et des coulées de boue en 1994[18]. Le tremblement de terre le plus fortement ressenti dans la commune est celui du , dont l’épicentre était situé à Bussana Vecchia, en Italie. Il a été ressenti à La Rochette avec une intensité macro-sismique de VII sur l’échelle MSK (lézardes et chutes de cheminée)[22],[23].
Sismicité
Aucune des 200 communes du département n'est en zone de risque sismique nul. Le canton d'Entrevaux auquel appartient La Rochette est en zone 2 (sismicité moyenne) selon la classification déterministe de 1991, basée sur les séismes historiques[24], et en zone 4 (risque moyen) selon la classification probabiliste EC8 de 2011[18].
Toponymie
Le nom du village, tel qu’il apparaît la première fois vers 1200 (las Roquetas), est interprété comme dérivant du nord-provençal roucheto, désignant une petite fortification[25].
Histoire
Datant peut-être de l’âge du fer, un site fortifié contrôlant l'accès au col de Rigaudon (1 283 m) a été découvert en 1986 : il occupe une superficie de 300 m2. Il est défendu par un mur allant jusqu’à 4 m d’épaisseur, et par la barre rocheuse au sud[26].
Moyen Âge et Ancien Régime
Saint-Saturnin, qui était un fief distinct, était l’objet d’un pèlerinage.
La Rochette était parfois appelée La Rochette-Chanan ; le Val de Chanan, aujourd'hui divisé par les limites départementales des Alpes Maritimes et des Alpes de Haute-Provence, faisait autrefois partie du comté de Provence. Jusqu’en 1245, la communauté de La Rochette relevait de la baillie d’Outre-Siagne, circonscription administrative du comté de Provence. Celle-ci est ensuite démembrée en plusieurs circonscriptions plus petites, et après une période de stabilisation, on sait qu’en 1264 La Rochette faisait partie de la viguerie de Puget-Théniers[27]. C’est également aux XIIe et XIIIe siècles qu’une importante donation permet à l’abbaye de Lérins d’établir un prieuré, le prieuré Saint-Saturnin[28]. L’abbaye Saint-Victor de Marseille possédait aussi un prieuré à La Rochette[29].
En 1388, le comte de Savoie décide de s'approprier le comté de Nice, le val de Chanan devint alors une zone frontalière, ravagée par les incendies et les rafles consécutives à cette invasion[30]. Le château d’Ascros, pris par le comte de Savoie, avait à sa merci les villages de La Penne, Saint-Antonin et Cuebris, car le château de Briançonnet, première défense du comté de Provence, ne pouvait les secourir en cas d'attaque. C'est pourquoi La Rochette devint une place forte et par la suite le village le plus peuplé du Chanan. Les seigneurs de La Rochette sont les Glandevès du XIIIe au XVe siècle, puis les Villeneuve au XVe siècle, les d’Arquier au XVIIe siècle et enfin les Rasque au XVIIIe siècle[31].
En 1715, l’abbaye de Lérins cède ses deux prieurés Saint-Martin et Saint-Saturnin à l’archidiacre de Glandèves, qui perçoit donc les redevances liées à ces deux prieurés[28]. À la fin de l’Ancien Régime, La Rochette relevait de la viguerie d’Annot[28].
Révolution française
En 1791, le prieuré Saint-Saturnin, en ruines, et son domaine sont vendus comme biens nationaux[28].
La Révolution et l’Empire apportent nombre d’améliorations, dont une imposition foncière égale pour tous, et proportionnelle à la valeur des biens de chacun. Afin de la mettre en place sur des bases précises, la levée d’un cadastre est décidée. La loi de finances du précise ses modalités. Dès 1818, le cadastre dit napoléonien de La Rochette est achevé[33].
Comme de nombreuses communes du département, La Rochette se dote d’écoles bien avant les lois Jules Ferry : en 1863, elle possède déjà son école dispensant une instruction primaire aux garçons, au village chef-lieu[34]. Aucune instruction n’est donnée aux filles : ni la loi Falloux (1851), qui impose l’ouverture d’une école de filles aux communes de plus de 800 habitants[35], ni la première loi Duruy (1867), qui abaisse ce seuil à 500 habitants, ne concerne la commune[36]. Si la municipalité profite de la deuxième loi Duruy (1877) pour rénover son école[37], ce n’est qu’avec les lois Ferry que les filles de La Rochette sont scolarisées.
De gueules à un rocher d'argent, surmonté de trois étoiles d'or rangées en chef[39],[40].
Détails
Armes parlantes. Le statut officiel du blason reste à déterminer.
Les trois étoiles jaunes représentent le chef, car La Rochette était le chef-lieu du val de Chanan. Le rocher représente l'endroit autour duquel le village a été construit. Les rayures noires et rouges représentent l'appartenance du village au comté de Provence.
Au , La Rochette est catégorisée commune rurale à habitat très dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à 7 niveaux définie par l'Insee en 2022[47].
Elle est située hors unité urbaine[48]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Nice, dont elle est une commune de la couronne[Note 2],[48]. Cette aire, qui regroupe 100 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants[49],[50].
En 2021, La Rochette comptait 72 habitants. À partir du XXIe siècle, les recensements réels des communes de moins de 10 000 habitants ont lieu tous les cinq ans (2004, 2009, 2014, etc. pour La Rochette). Depuis 2004, les autres chiffres sont des estimations.
L’histoire démographique de La Rochette est marquée par une période d’« étale » où la population reste relativement stable à un niveau élevé. Cette période dure de 1821 à 1856[56]. L’exode rural provoque ensuite un mouvement de baisse de la population rapide et de longue durée[56]. En 1921, la commune enregistre la perte de plus de la moitié de sa population par rapport au maximum historique de 1851[56]. Le mouvement de baisse continue jusqu'aux années 1980. Depuis, la population se stabilise entre 50 et 60 habitants plus que doublé.
Histogramme de l'évolution démographique
Économie
Agriculture
L’ancien mode d’exploitation en terrasses est aujourd’hui abandonné.
Commerces
Outre le bar-tabac ouvert sur la commune, plusieurs tournées de boulanger, boucher et épicier passent au village[57].
un tableau du XVIIe siècle représente saint Saturnin et saint Martin, avec le donateur, Jean Saqui (peint en 1626, classé monument historique)[63],[64] ;
un autre tableau de la même époque représente deux évêques accompagnant saint Jean Baptiste[63] ;
Chapelles de La Rochette.
Chapelle privée du hameau d’Avenos.
Chapelle d’Avenos, détail du clocher.
Chapelle du village.
Chapelle Saint-Saturnin.
La chapelle du prieuré Saint-Saturnin date du XIIe siècle[65]. Située au désert sous la montagne de Gourdan, plusieurs fois réparée, elle menaçait ruine à la fin du XXe siècle et a été restaurée en 1999[28].
La chapelle d’Avenos est une chapelle privée ; elle porte la date de 1815 sur la clef de voûte de son portail[28]. La restauration du clos et couvert incluant la restitution de la voûte, a été réalisée en 1999 dans le cadre d'un chantier école de formation intégrant des stagiaires du « Centre européen de formation PARTIR (Patrimoine Architectural Rural, Techniques d'Identification et de Restauration) » - École d'architecture de Paris-La Villette[66], dont un agent de l'Office national des forêts (O.N.F.) en formation. Une seconde tranche de travaux, portant sur les intérieurs et quelques travaux d'entretien sur la toiture, a reçu le soutien de la Fondation du patrimoine[67],[68].
Monument aux morts: Le village ne s'est doté d'un monument aux morts qu'en 2006 : une stèle adossée au rocher près de l'entrée du tunnel[69].
Monument aux morts.
Monument aux morts et fontaine
Personnalités liées à la commune
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Les intempéries, la peste et le recul démographique à partir de 1337, Dubec, Val Chanan, étude sur le Chanan médiéval], parue une première fois en 1965 dans le Bulletin Philologique et Historique de la Bibliothèque nationale puis mis à la disposition d'un public plus large en 1983 par la Société Scientifique et Littéraire de Cannes et de l'Arrondissement de Grasse dans une version abrégée, pages 25 et s.
Le patrimoine architectural et mobilier des communes sur le site officiel du ministère français de la Culture (Bases Mérimée, Palissy, Palissy, Mémoire, ArchiDoc), Médiathèque de l'architecture et du patrimoine (archives photographiques) diffusion RMN, et service régional de l'inventaire général de la direction de la Culture et du Patrimoine de la Région PACA]
↑Michel de La Torre, Alpes-de-Haute-Provence : le guide complet des 200 communes, Paris, Deslogis-Lacoste, coll. « Villes et villages de France », , 72 p. (ISBN2-7399-5004-7).
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
↑ ab et cMinistère de l’Écologie, du développement durable, des transports et du logement, Notice communale sur la base de données Gaspar, mise à jour le 27 mai 2011, consultée le 13 août 2012.
↑ abcde et fDaniel Thiery, « La Rochette », Aux origines des églises et chapelles rurales des Alpes-de-Haute-Provence, publié le 22 décembre 2011, mis à jour le 23 décembre 2011, consulté le 13 août 2012.
↑Patrice Alphand, « Les Sociétés populaires, La Révolution dans les Basses-Alpes », Annales de Haute-Provence, bulletin de la société scientifique et littéraire des Alpes-de-Haute-Provence, vol. 108, no 307, 1er trimestre 1989, p.296-298.
↑Alexeï Laurent, « Paysages ruraux de la première moitié du XIXe siècle dans le sud-est des Basses-Alpes », in Jean-Christophe Labadie (directeur éditorial), La matière et le bâti en Haute-Provence, XVIIIe – XXIe siècle, actes de la première Journée d'études d'histoire de la Haute-Provence, Digne, 13 octobre 2012. Digne-les-Bains : Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, 2013. (ISBN978-2-86004-016-7), p. 10.
↑Jean-Christophe Labadie (dir.), Les Maisons d’école, Digne-les-Bains, Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, (ISBN978-2-86-004-015-0), p.9.
↑Au pied du mur, Éditions Eyrolles, Centre européen de formation P.A.R.T.I.R. (Patrimoine Architectural et Rural - Techniques d'Identification et de Restauration)