Il est l'un des comédiens de cinéma les plus influents de l'ère du cinéma muet et il a réalisé près de 200 films comiques, muets et parlants, de 1914 à 1947. Le « personnage à lunettes » qu'il incarne est un fonceur ingénieux et ambitieux qui correspond bien à l'air du temps des années 1920 aux États-Unis[1],[2].
Ses films contiennent fréquemment des « séquences à sensations fortes » de scènes de poursuite allongées et d'exploits physiques casse-cou. Lloyd suspendu aux aiguilles d'une horloge au-dessus de la rue (dangereux, mais risque exagéré par les angles de caméra) dans Monte là-dessus ! (1923) est considérée comme l'une des images les plus connues du cinéma[3]. Lloyd réalise lui-même des cascades peu dangereuses malgré le fait de s'être blessé en août 1919 alors qu'il faisait des photos publicitaires pour le studio Hal Roach. Un accident avec une bombe confondue avec un accessoire entraîne la perte du pouce et de l'index de sa main droite (la blessure est masquée dans les films suivants par une prothèse spéciale et est presque indétectable à l'écran)[4].
Biographie
Enfance et formation
Harold Lloyd naît le à Burchard, dans l'État du Nebraska, de James Darsie « Foxy » Lloyd et Elizabeth Fraser. Ses arrière-grands-parents paternels sont originaires du pays de Galles. Après le divorce de ses parents, Harold décide de rester avec son père qui rêve constamment de devenir riche rapidement mais dont les projets s'avèrent désastreux. Ils arrivent à Omaha où Harold et son père ont une première expérience du jeu d'acteur dans une troupe locale. En 1912, son père obtient un important dédommagement : 6 000 dollars de dommages et intérêts (somme partagée cependant avec son avocat) après avoir été renversé par un camion d'Omaha transportant de la bière. En pariant à pile ou face (pile c'est New York ou Nashville ; face, c'est San Diego), James Darsie « Foxy » Lloyd et son fils décident d'aller vers l'ouest. Le jeune Harold suit sa scolarité au lycée East High School à Denver et à celui de San Diego, et il a la possibilité de faire un stage théâtral à l'École d'art dramatique de San Diego.
Carrière artistique
Harold Lloyd débute au cinéma en 1913 comme figurant dans des films de la Compagnie Edison. À Hollywood, il fait rapidement la rencontre du réalisateur Hal Roach. Ensemble, ils mettent au point le personnage à lunettes et toujours optimiste qui assure ensuite la célébrité à Lloyd, qui est un temps le mieux payé d'Hollywood. Lloyd apparaît ainsi dans plusieurs courts et longs métrages, dont Monte là-dessus ! en 1923. Sa popularité repose sur des péripéties burlesques où Lloyd assure lui-même la plupart des cascades. Une des plus connues est celle où on le voit suspendu à une horloge au-dessus de la rue. En 1919, lors d'un tournage, il perd deux doigts dans l'explosion d'une bombe que tous croient factice[5], ce qui l'oblige à porter un gant dans ses films ultérieurs[6].
Lloyd embauche Bebe Daniels comme actrice secondaire de ses films en 1914. Une relation romantique se noue entre leurs personnages et on les surnomme « Le Jeune Garçon » et « La Jeune Fille ». S'ensuit alors une série de films comiques avec en vedette le trio formé par Harold Lloyd, Bebe Daniels et Snub Pollard. En 1919, Bebe Daniels le quitte pour poursuivre sa carrière dans des rôles dramatiques. Lloyd la remplace à l'écran par Mildred Davis en 1919. C'est Hal Roach qui lui suggère de regarder un film avec Davis. On dit que plus Lloyd la regarde, plus il a de l'affection pour elle. Sa première réaction en la voyant serait la suivante : « elle ressemble à une poupée française ». Davis se retire du cinéma en 1923 et est remplacée à l'écran par Jobyna Ralston au côté de Lloyd.
À partir de 1924, Lloyd et Roach cessent leur partenariat. Harold Lloyd crée la Harold Lloyd Film Corporation et devient producteur indépendant de ses propres films, dont plusieurs sont de véritables succès, comme En vitesse en 1924 et Vive le sport ! en 1925. Le passage au parlant est également couronné de succès. Son premier film parlant est Quel phénomène, en 1929, qui attire les foules curieuses d'entendre la voix de Lloyd. Sa popularité connaît cependant un déclin durant les années 1930[7]. Il vend bientôt ses studios avant de se retirer de la scène en 1947. Il devient alors animateur à la radio et photographe (activité qui lui vaut une certaine réputation), tout en se consacrant à des activités caritatives.
De 1914 à 1947, Harold Lloyd joue dans près de 200 films comiques, dont 60 entre 1914 et 1917.
Vie personnelle
Il se marie avec Mildred Davis, le . Ils ont ensemble trois enfants : Gloria Lloyd (1923-2012), Harold Lloyd Jr. (1931-1971) et Marjorie Elisabeth Lloyd (1925-1986), cette dernière étant adoptée.
Harold Lloyd a reçu un Oscar honorifique en 1953. Il possède également deux étoiles sur le fameux Walk of Fame (Hollywood). En 1994, un timbre à son effigie a été émis.