Ne se contentant pas d'être acteur, il est également reconnu comme scénariste, ainsi que comme musicien et écrivain.
Biographie
Enfance
Stephen Glenn Martin, fils de Mary Lee et de Glenn Vernon Martin, agent immobilier et aspirant acteur, est né à Waco[1], puis a été élevé à Inglewood, en Californie et plus tard à Garden Grove, toujours en Californie dans une famille de confession baptiste[n 1].
À Garden Grove, vivant près du parc d'attractions Disneyland, il travaille dans ce même parc d'attractions à l'âge de 11 ans, qui lui permet de se produire devant de petits groupes de visiteurs en faisant des tours de magie ou en escortant des touristes[2].
Étudiant en philosophie et se destinant à enseigner cette discipline, il change brusquement d'orientation pour écrire des textes comiques, puis jouer lui-même des rôles dans ce registre, sans jamais se départir d'un style qui lui est propre, un peu décalé. Après avoir été réorienté à l'Université de Californie à Los Angeles spécialité théâtre, il commence sa carrière dans des clubs locaux la nuit et arrête ses études à vingt-et-un ans.
En 1967, son ancienne petite amie, danseuse sur le The Smothers Brothers Comedy Hour(en), l'aide à décrocher un emploi dans le show comme scénariste en présentant son travail au scénariste en chef Mason Williams[n 2], qui paie Martin de sa propre poche. Ce premier emploi lui permet avec les autres scénaristes de décrocher un Emmy Award en 1969[3], à seulement 23 ans. Il écrit également pour John Denver, The Glen Campbell Goodtime Hour et The Sonny & Cher Comedy Hour et fait sa première apparition à la télévision dans l'émission The Steve Allen Show(en), en 1969.
Tout en continuant d'écrire, il fait plusieurs apparitions dans des shows télévisées (The Tonight Show Starring Johnny Carson[4], The Gong Show, On Location), mais aussi dans le Saturday Night Live, émission humoristique de NBC, où à chaque apparition, l'audience du show grimpait d'un million de spectateurs et lui permit ainsi d'être révélé au grand public. Martin a popularisé le air quotes, geste avec deux doigts de chaque main pour former des guillemets[5].
Ses apparitions à la télévision dans les années 1970 l'ont conduit à enregistrer des albums humoristiques, dont A Wild and Crazy Guy (1978), qui rencontre un énorme succès, se classant deuxième du Billboard 200[6]. Le titre King Tut, extrait de l'album, connaît également un succès en single. Il lui permet d'obtenir un Grammy Award dans la catégorie « meilleur album de comédie » l'année suivante.
Sur ses albums, Martin utilise l'autoréférence et parfois l'autodérision, son style est décalé et ironique, mais il arrête le stand-up en 1981 pour se concentrer sur sa carrière cinématographique[3].
L'acteur
Martin considère l'énorme popularité acquise grâce au stand-up comme un « hasard », alors qu'il voulait faire du cinéma[7].
Sa rencontre avec l'acteur et réalisateur Carl Reiner est déterminante dans sa carrière. En 1979, Martin coécrit et interprète le rôle principal de la comédie Un vrai schnock, réalisé par Reiner, qui lui permet de rencontrer son premier succès public sur grand écran[10].
Deux ans plus tard, il tente un contre-emploi avec un rôle sérieux dans le drameTout l'or du ciel qu'il avait hâte de tourner pour éviter d'être catalogué. Pour ce film, il prend des cours de théâtre, ainsi que des cours de claquettes pendant plusieurs mois. Malgré l'échec commercial du film, Martin obtient une nomination au Golden Globes[11].
C'est avec toujours Reiner qu'il obtient son premier grand rôle : celui d'un détective privé ringard dans Les Cadavres ne portent pas de costard, dont il coécrit également le scénario : il s'agit d'un pastiche de vieux films noirs où sont intercalés des extraits de ces classiques qui s'intègrent parfaitement dans la narration d'une intrigue décalée et comique. Une scène célèbre est restée où il sermonne Humphrey Bogart (Philip Marlowe) qui a oublié sa cravate. Il retrouve Reiner pour les films L'Homme aux deux cerveaux et Solo pour deux, qui lui vaut sa seconde nomination aux Golden Globes[11] pour son rôle qui est le plus acclamé par la critique de sa carrière[12],[13].
Il continue dans le registre comique avec Little Shop of Horrors, parodie musicale reprenant les poncifs des films d'épouvante et dont il est également scénariste.
En 1987, il incarne le rôle d'un publicitaire nerveux et pressé dans la comédie Un ticket pour deux, dans lequel il partage la vedette avec son ami John Candy. Ce film devenu culte, permettant de lui confier un rôle marquant, est le préféré de sa carrière[14] et prête ses traits à un pompier amoureux d'une jeune femme dans Roxanne, librement inspiré de Cyrano de Bergerac.
Après avoir partagé la vedette avec Michael Caine dans Le Plus Escroc des deux, il tente un autre virage sérieux dans sa carrière en incarnant un père de famille dans la comédie dramatique Portrait craché d'une famille modèle, qui lui permet d'obtenir son premier grand succès commercial avec plus de 100 millions de dollars de recettes rien qu'aux États-Unis[10].
Alors que les années 1980 se sont déroulées avec succès, les années 1990 marquent un léger déclin de la part du public, tout en obtenant pour la plupart des critiques favorables.
De plus, il s'éloigne petit à petit des plateaux de cinéma à la suite du décès de John Candy, survenu en 1994, tombant même dans une dépression pendant quelques mois à la suite de ce drame[15],[14]
Il commence à écrire des articles dans le New Yorker où il rencontre sa nouvelle femme et comprend que les magazines ne s'intéressent pas aux couples dont seul l'un des deux membres est une célébrité[15] et écrit des pièces de théâtre et roman.
C'est pourtant dans un autre registre que Steve Martin donne sa pleine mesure d'acteur : dans le rôle du milliardaire Dell du film La Prisonnière espagnole, de David Mamet en 1998.
Par la suite, il fait son retour en revenant dans le registre comique, il prend la relève de Peter Sellers en interprétant l'Inspecteur Clouseau dans le remake de La Panthère rose, en 2006 après les succès de Bronx à Bel-Air et Treize à la douzaine (respectivement 132 et 138 millions de dollars au box office américain). La Panthère Rose rapporte 158 millions de dollars de recettes mondiales, contrairement au deuxième volet, où il endosse à nouveau le costume de l'inspecteur Clouseau, qui a connu un échec retentissant, aux États-Unis comme en France. Cet échec ne l'empêche pas de triompher de nouveau avec Pas si simple, où il partage la vedette avec Meryl Streep et Alec Baldwin, qui rencontre un succès public, notamment dans le monde, devenant son plus grand succès mondial.
Il a également prêté sa voix à un personnage de la série d'animation Les Simpson et a fait partie des guest-stars de la troisième saison de la série 30 Rock, au côté de Tina Fey (également créatrice, avec lequel elle avait déjà joué avec Martin dans Baby Mama) et Alec Baldwin.
L'auteur
Steve Martin est également écrivain. En 1993, il publie Picasso at the Lapin Agile, une pièce de théâtre qui relate une rencontre imaginaire entre le peintre et Albert Einstein. Trois de ses livres ont déjà été traduits et publiés en France : Mirabelle (Presses de la cité - 2002), Effets indésirables (Buchet/Chastel - 2002) et Un homme de ma trempe (Buchet/Chastel - 2004). Ces trois livres ont obtenu un énorme succès aux États-Unis (500 000 exemplaires vendus de Mirabelle, Shopgirl dans son titre original). Steve Martin a fait paraître son autobiographie, Born standing up, en .
Le musicien
Après trois albums humoristiques, Steve Martin a enregistré deux albums folk, The Crow: New Songs for the 5-String Banjo et Rare Bird Alert, dans lequel il joue du banjo. Bien que ses albums soient mal classés au Billboard 200, il s'est classé numéro un au Billboard US Bluegrass, classement consacré à la musique country[16].