Jaime SemprunJaime Semprun
Œuvres principales
Jaime Semprun, né le à Boulogne-Billancourt et mort le à Périgueux[1],[2], est un écrivain, essayiste, traducteur et éditeur français. Il a fondé en 1991, et dirigé, les Éditions de l'Encyclopédie des Nuisances. BiographieLiens familiauxJaime Semprun est le fils de la comédienne et dramaturge Loleh Bellon (1925-1999) et de l'écrivain Jorge Semprún[3] (1923-2011), le petit-fils de la photographe Denise Bellon, qui a fait de lui des portraits d'enfant, le neveu de l'écrivain Carlos Semprún Maura et le cousin de Diego Semprún. Il est aussi le beau-fils de Claude Roy. ParcoursLié au réalisateur Philippe Garrel — il apparaît dans un de ses films, Le Lit de la Vierge, sorti en 1970, aux côtés de Zouzou et de Valérie Lagrange — et auteur lui-même d'un court-métrage, Le Meurtre du père (1968)[4], et d'un long-métrage, La Sainte Famille (1968)[5], Jaime Semprun s'intéresse à la question sociale et à l'Internationale situationniste[6]. Entre 1970 et 1971, il participe à la rédaction du livre de son oncle Carlos Semprún Maura, Révolution et contre-révolution en Catalogne (1936-1937)[7]. Après s'être rapproché de Guy Debord par l'intermédiaire de l'ex-situationniste Eduardo Rothe, il est l'auteur de deux essais aux éditions Champ libre au cours des années 1970 : La Guerre sociale au Portugal et Précis de récupération. Jaime Semprun écrit ensuite des textes en collaboration avec Miguel Amorós publiés en 1977 sous le nom de Los Incontrolados qui contestent radicalement le processus de "Transition démocratique" espagnole (Manuscrito encontrado en Vitoria, en français, Manuscrit trouvé à Vitoria) et soutiennent le mouvement ouvrier autonome révolutionnaire. Il participe de façon épisodique à la revue L'Assommoir de Roger Langlais. Semprun développe, au fil de ses ouvrages et des publications qu'il édite, une critique radicale de l'État, du stalinisme, du gauchisme et de la société industrielle. À ce titre, il participe de la mouvance anti-industrielle, dite technocritique[8]. En 1980, il publie La Nucléarisation du monde, essai dénonçant les méfaits de l'énergie nucléaire. Jaime Semprun est par la suite à l'origine de la création du groupe et de la revue post-situationniste de l'Encyclopédie des Nuisances, dont il est le principal animateur. Quinze numéros sont publiés entre 1984 et 1992, avant que la revue ne devienne, en 1991, une maison d'édition, les Éditions de l'Encyclopédie des Nuisances. Jaime Semprun s'est beaucoup investi avec Anne Krief (sa compagne) et Michel Pétris dans la traduction et publication des textes de George Orwell encore inédits en France (éditions Ivrea, en coédition avec les éditions de l'Encyclopédie des Nuisances), entreprise qu'il a commencée, selon l'expression de Christophe Bourseiller, « sous les auspices » de Guy Debord et Gérard Lebovici[9]. Quatre volumes d'Essais, articles, lettres d'Orwell paraissent ainsi entre 1995 et 2001. En 1997, il publie L'Abîme se repeuple où il examine les conséquences des progrès de l'efficacité économique, et en particulier ce qu'implique pour les jeunes générations l'adaptation aux nouvelles conditions où, selon lui, les hommes ne sont plus que les parasites des machines qui assurent la marche de l'organisation sociale. Semprun écrit : « C'est pourquoi, quand le citoyen-écologiste prétend poser la question la plus dérangeante en demandant : "Quel monde allons-nous laisser à nos enfants ?" il évite de poser cette autre question, réellement inquiétante : "À quels enfants allons-nous laisser le monde ?" » Dans Défense et illustration de la novlangue française publié en 2005, Jaime Semprun analyse la dégradation de la langue française à l'époque de l'omniprésence de la technique et de l'informatique. En 2008, quarante ans après Mai 68 et vingt après les Commentaires sur la société du spectacle de Guy Debord, Jaime Semprun publie Catastrophisme, administration du désastre et soumission durable, écrit en collaboration avec René Riesel, ouvrage dans lequel il poursuit sa critique de la société industrielle contemporaine, et notamment celle de ses pseudo-contestataires tels que les divers gauchismes, les citoyennistes, les partisans de la décroissance, ou l'écologisme d'État. Ce livre comporte en annexe la critique de l'ouvrage d'Anselm Jappe, Les Aventures de la marchandise. En 2009, il réédite avec une préface inédite le Discours préliminaire de l'Encyclopédie des Nuisances vingt-cinq ans après sa première publication en 1984. Jaime Semprun meurt à l'âge de 63 ans d'une hémorragie cérébrale[10]. En janvier 2011, les Éditions de l'Encyclopédie des Nuisances publient de lui un texte posthume, Andromaque, je pense à vous !. Écrit en 2000 pour le premier anniversaire de la mort de sa mère Loleh Bellon, ce texte décrit une dérive sentimentale dans Paris. Il est suivi de deux essais, restés à l'état de fragments, Notes sur des tableaux, qui étaient destinées à préfacer une monographie sur la peinture de Pascal Vinardel, ami de Jaime Semprun, et Pourquoi il n'y a pas d'art contemporain, qui devait constituer, pour ainsi dire, le complément théorique du texte précédent. Citation
— L'abîme se repeuple (page 20) PublicationsEssais
Traductions
Correspondance
Les lettres de Guy Debord à Jaime Semprun sont réunies dans ces trois volumes.
FilmographieNotes et références
Voir aussiBibliographie
Articles connexesLiens externes
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