Elle doit s'exiler en France après la fin de la guerre d’Espagne puis revient en 1942 pour échapper à la déportation sous Vichy. Elle vit en Espagne, en clandestinité, jusqu’en 1954.
Biographie
Elle naît le à Madrid dans une famille pauvre. Ses parents sont Gabriela Saornil et Eugenio Sánchez. En 1916, elle devient téléphoniste et rentre à la Telefónica, la compagnie de téléphone espagnole. Parallèlement elle poursuit des études à l’Académie royale des beaux-arts de San Fernando.
Dès son plus jeune âge, elle se consacre aussi à la poésie et suit les mouvements avant-gardistes, adhérant notamment en 1919 au mouvement de l'ultraïsme. Elle publie alors ses poèmes dans des journaux comme Los Quijotes et des revues avant-gardistes comme Tableros, Plural, Manantial et La Gaceta Literaria.
Au cours des années 1920, elle délaisse la poésie pour se consacrer à l’activité politique en suivant le mouvement syndicaliste libertaire. Elle participe alors à différents mouvements sociaux au sein de la Teléfonica. En 1927, elle est mutée à Valence, où elle collabore à plusieurs journaux anarchistes comme Tierra y Libertad et Solidaridad Obrera. De retour à Madrid en 1929, elle poursuit ses activités au sein du milieu anarchiste et devient en 1933 secrétaire de rédaction du journal CNT.
Elle est ouvertementlesbienne[4]. Grâce à son pseudonyme masculin Luciano de San Saor[5], elle peut explorer des thématiques lesbiennes[6] à une époque où l'homosexualité est criminalisée, sujette à la censure et à la répression.
En 1936, peu de temps avant le début de la guerre d'Espagne, elle fonde en compagnie de Mercedes Comaposada et Amparo Poch le mouvement féministe libertaire Mujeres Libres (en français, Femmes Libres). Ce mouvement anarchiste d’émancipation directement issu de la CNT compte jusqu'à 20 000 membres en 1938 malgré le fait qu’il n’existe que dans la zone républicaine.
Quand éclate la guerre d'Espagne, elle participe activement à la lutte anti-franquiste. En 1937, elle retourne à Valence où elle participe à la rédaction du journal anarchiste Umbral. C’est à ce moment-là qu’elle rencontre América Barroso, qui devient sa compagne. En , elle devient secrétaire générale de la section espagnole de la Solidarité Internationale Antifasciste (SIA).
Après la victoire des « nationalistes », Lucía Saornil se réfugie en France. Pour échapper à la déportation, elle doit regagner secrètement l’Espagne en 1942, d’abord à Madrid puis à Valence. Elle reste dans la clandestinité jusqu’en 1954. Elle meurt d’un cancer le à Valence.
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« Au mois de mai 1936, naquit la revue Mujeres Libres. Le choix de ces deux mots n’était pas un pur hasard. Nous voulions donner au mot mujeres (femmes) un contenu maintes fois nié. En l’associant à l’adjectif libres nous nous définissions comme absolument indépendantes de toute secte ou groupe politique, cherchant la revendication d’un concept – mujer libre (femme libre) – qui jusqu’à présent était connoté d’interprétations équivoques qui rabaissaient la condition de la femme en même temps qu’elles prostituaient le concept de liberté, comme si les deux termes étaient incompatibles. »
— Lucía Sánchez Saornil, CNT, n° 531, 30 janvier 1937.
↑Helena Andrés Granel, Mujeres Libres (1936-1939) : Una lectura feminista, Seminario Interdisciplinar de Estudios de la Mujer, Universidad de Zaragoza, 2006, page 24.
↑Dolors Marín, « Lucía Sanchez Saornil. Poète du mouvement ultraïste espagnol », Chimères. Revue des schizoanalyses, no 31, , p. 57-58 (lire en ligne, consulté le ).
↑(es) June Fernández, « Tener referentes serios de lesbianas elimina estereotipos », El País, (ISSN1134-6582, lire en ligne, consulté le ) :
« [La Segunda República] fue una época transgresora, emergió el feminismo y la libertad sexual estuvo en el candelero. Hay rastreos de muchas lesbianas escritoras: Carmen Conde [primera académica de número], Victorina Durán, Margarita Xirgu, Ana María Sagi, la periodista Irene Polo, Lucía Sánchez Saornil, fundadora de Mujeres Libres [sección feminista de CNT]... Incluso existía un círculo sáfico en Madrid como lugar de encuentro y tertulia. [...] Había quien no se escondía mucho, como Polo o Durán, pero lesbiana era un insulto, algo innombrable. Excepto los poemas homosexuales de Sánchez Saornil, sus textos no eran explícitos para poder publicarlos, así que hay que reinterpretarlos. »