On ne peut éviter de faire un rapprochement entre les maisons d'éducation de la Légion d'honneur et la Maison royale de Saint-Louis créée par Madame de Maintenon à Saint-Cyr, dans les bâtiments construits par Mansart et que Napoléon affecta en 1808 à l'école des officiers de l'armée française. Il y a beaucoup de points communs entre cette nouvelle institution et l'ancienne, que le jeune Bonaparte avait connue puisque sa sœur Élisa y était élève et qu'il était venu l'y chercher en 1792 : être relié à l'ordre de la Légion d'honneur qui est lui-même dans la continuité de l'ordre de Saint-Louis, être destiné à des filles d'officiers pauvres ou orphelines, être divisé en classes ayant chacune leur couleur marquée par des rubans dans le costume, vouloir donner une éducation complète et moderne, etc. Cependant on sait que l'Empereur voulait se démarquer de Saint-Cyr, dont il n'avait pas une bonne opinion. Ainsi, dans sa lettre du il précisait : « Gardez-vous de suivre l'exemple de l'établissement de Saint-Cyr, où on dépensait des sommes considérables, et où on élevait mal les demoiselles[1]. »
À cette époque il existait de nombreux lycées militaires pour éduquer les garçons et en faire de futurs soldats, mais les filles étaient délaissées à cause de la dispersion par la Convention de toutes les congrégations d'enseignement. Napoléon créa ces maisons pour subvenir à l'éducation et aux besoins des filles, très souvent orphelines, de ses soldats les plus méritants. Son premier souhait avait été de prendre en charge les fils et les filles des officiers et des soldats morts à Austerlitz ; mais ce projet, présenté le , fut finalement abandonné[1].
Le décret de création des maisons d'éducation de la Légion d'honneur fut signé par Napoléon à Schönbrunn le . Ce décret prévoyait la création de trois maisons, où les filles de récipiendaires de la Légion d'honneur seraient admises entre 7 et 10 ans, l'âge de sortie étant fixé à 21 ans[1].
Décret créant les maisons d'éducation de la Légion d'honneur, 24 frimaire an XIV (), Archives nationales
La direction de la première maison d'éducation fut confiée à Madame Campan, ancienne lectrice des filles de Louis XV puis première femme de chambre de la reine Marie-Antoinette[2]. Depuis 1794, Madame Campan tenait elle-même un pensionnat de jeunes filles à Saint-Germain-en-Laye, qui comptait parmi ses élèves Hortense et Stéphanie de Beauharnais, ainsi que Pauline et Caroline Bonaparte. Madame Campan voulait que la première maison d'éducation soit installée dans son pensionnat de Saint-Germain, mais Napoléon choisit le château d'Écouen, propriété de la Légion d'honneur depuis le [1].
L'Empereur, dans une lettre du , donna lui-même les grandes lignes de l'éducation qu'il voulait procurer aux jeunes filles : « Élevez-nous des croyantes et non des raisonneuses[3]. » Il préconisait des études simples, visant à « maîtriser la vanité qui est la plus active des passions du sexe » et à faire en sorte que les élèves deviennent des mères de famille modestes[1].
Le , Napoléon signa le décret de création d'une deuxième maison dans le cloître de l'ancienne abbaye royale de Saint-Denis, qui était propriété de l'État depuis 1790. Saint-Denis fut inauguré le , et Napoléon l'inspecta le [4], mais l'emménagement des premières élèves n'eut lieu qu'en 1812[1].
Le , Napoléon créa par décret les « Maisons d'orphelines de la Légion d'honneur », destinées aux orphelines de récipiendaires de la Légion d'honneur quel que soit leur grade. Ces maisons étaient tenues par des religieuses, la congrégation de la Mère de Dieu. Trois maisons d'orphelines furent créées : l'hôtel de Corberon à Paris (ouvert en hiver 1811), l'ancien couvent des Loges à Saint-Germain-en-Laye (ouvert au printemps 1812), et l'abbaye de Barbeau à Fontainebleau (ouverte en ). L'empereur en projette également une sur le mont Valérien, à l'emplacement de l'ancien calvaire : des travaux sont initiés et Napoléon vient même visiter les lieux mais comprend soudainement leur intérêt stratégique et fait finalement convertir les bâtiments en caserne[5].
Dissoutes par ordonnance royale de Louis XVIII le , les maisons d'orphelines furent rétablies le grâce à l'intervention de veuves d'officiers auprès du roi. Seule l'abbaye de Barbeaux ne rouvrit pas[1].
En 1821, l'organisation des maisons d'éducation fut repensée : Saint-Denis fut réservée aux filles d'officiers supérieurs, et les autres maisons, considérées désormais comme des « succursales », aux filles d'officiers et de soldats de rang inférieur[1].
En 1881, les maisons religieuses furent laïcisées par les réformes de l'enseignement de Jules Ferry. En 1890, les maisons dispensèrent des enseignements distincts : les Loges donnaient une éducation manuelle et professionnelle, Écouen préparait au commerce et à l'enseignement, tandis que Saint-Denis préparait au brevet supérieur[6].
En 1920, les maisons d'éducation de la Légion d'honneur adoptèrent le même programme que les lycées ; les élèves les plus jeunes étudiaient aux Loges, les moyennes à Écouen et les plus grandes à Saint-Denis. De nos jours, c'est encore le cas : les Loges suivent le programme du collège et Saint-Denis celui du lycée[6].
Écouen
Le château d'Écouen est l'endroit où fut installée la première maison d'éducation. La première rentrée y eut lieu le sous la direction de Madame Campan, nommée le . Cependant, le premier règlement ne fut réellement établi qu'en 1809[1].
En 1814, Louis XVIII rendit le château aux Condé, qui le laissèrent plus ou moins à l'abandon à partir de 1830 ; le château redevint propriété de la Légion d'honneur à partir de 1838[1].
La maison d'éducation occupant l'hôtel Bourrée de Corberon, rue Barbette à Paris, fut initialement une « maison d'orphelines de la Légion d'honneur » fondée en 1811, et devint succursale de la maison d'éducation de Saint-Denis lors de leur réorganisation en 1821. Horace Lecoq de Boisbaudran y donna des cours de dessin à partir de 1847. Elle fut transférée à Écouen par Napoléon III en 1851[1].
Inaugurée le , elle est placée sous la direction de Madame du Bouzet, veuve d'un colonel mort à Jemmapes. L'emménagement des élèves a eu lieu en 1812[1].
En 1887, l'Institution fait l'acquisition de Madame Roland, sculpture du statuaire Joseph Carlier, ainsi qu'une statue de Blanche de Castille, et d'autres femmes célèbres. Disposées en face d'un drapeau français, ces statues doivent inspirer les élèves.
La maison accueille aujourd'hui 500 élèves de lycée de la 2de à la terminale ainsi que les classes d'hypokhâgne, de khâgne, et de BTS de commerce international[2],[9].
À sa première rentrée en 1811, la maison d'orphelines de la Légion d'honneur des Loges est dirigée par Madame de Lezau, supérieure de la congrégation de la Mère de Dieu. En 1814, Louis XVIII supprime par ordonnance les maisons d'orphelines, mais la maison des Loges est rouverte la même année, et devint plus tard une maison d'éducation comme Saint-Denis et Écouen[1].
En , un nouveau bâtiment est inauguré par le grand chancelier de la Légion d'honneur, le général d'armée Jean-Louis Georgelin. Il comprend deux salles de technologie équipées, les bureaux des inspectrices, de la directrice des études et celui de la vie scolaire, les nouveaux locaux du CDI, deux salles de permanence. Une salle d'arts plastiques et une nouvelle salle des professeurs ont été intégrées à l'ancien bâtiment.
Les ceintures permettant de différencier les niveaux sont vertes pour les sixièmes, violettes pour les cinquièmes, aurores (oranges) pour les quatrièmes et bleues pour les troisièmes.
Conditions d'admission
Les maisons sont des établissements publics, laïques et pour jeunes filles (il existe une aumônerie catholique et protestante pour les élèves pratiquantes). Les places sont réservées, par ordre de priorité[17],[2] :
aux filles, petites-filles et arrière-petites-filles des membres de l'ordre national du Mérite (depuis 1987)[18] ;
aux filles, petites-filles et arrière-petites-filles de titulaires de la médaille militaire (depuis 2005) ;
aux filles et petites-filles de membres étrangers de l'ordre de la Légion d'honneur (après consultation du grand maître[α]).
L'âge minimum pour entrer dans une maison est fixé à 10 ans. Les candidates ne doivent pas dépasser, dans l'année où elles sont admises, l'âge de[17] :
À compter du 1er septembre 2023, le prix de la pension est fixé par arrêté à 3 150 € par an pour le secondaire et à 3 270 € par an pour les classes post-baccalauréat[19]. La pension se paye par tiers au début de chaque trimestre, tout trimestre entamé étant dû en entier.
De même, le trousseau de premier équipement est fixé à 620 € pour le secondaire et 720 € pour le post-baccalauréat, le renouvellement incombant aux familles[20].
Les bourses d'études de l'Éducation nationale ne sont pas acceptées par les maisons d'éducation. Cependant, les familles aux revenus modestes peuvent bénéficier d'une réduction des frais de pension, cette réduction étant accordée au cas par cas selon leur situation[17].
Les demandes d'inscription doivent être envoyées avant le de l'année de la rentrée pour les classes post-baccalauréat, et avant le pour le cycle secondaire ; les maisons d'éducation indiquent vers la mi-juin si les candidatures sont retenues[17].
Internat
Toutes les élèves des maisons d'éducation de la Légion d'honneur sont pensionnaires. Aujourd'hui, le pensionnat n'est plus ouvert le week-end, faute de moyens. Les élèves rentrent dans les maisons dès le dimanche soir. La semaine commençant le lundi matin à huit heures. Chaque élève du secondaire doit avoir un « correspondant » habitant en région parisienne, qui sera chargé de venir la chercher quand elle sort de la maison, en fin de semaine, le mercredi après-midi ou en cas de sortie par l'infirmerie (maladie qui nécessite un repos).
Aux Loges, les élèves sont regroupées dans des dortoirs. Les dortoirs tiraient jusqu'en 2011 leurs noms des différentes couleurs de ceintures de l'uniforme (vert, violet, aurore, bleu, nacarat, blanc). Ils ont été renommés à l'occasion de la construction d'un nouveau dortoir et portent maintenant le nom d'illustres femmes décorées de la Légion d'honneur. Il y a à l'heure actuelle 10 dortoirs, soit un pour deux classes ou deux classes et demie.
À Saint-Denis, les secondes et les premières sont réunies en dortoir de trois classes (en moyenne 90 élèves). Il y a ainsi 4 dortoirs nommés Bayard (dont la vue donne sur une statue monumentale du chevalier Bayard ainsi que sur le parc), Chapelle (situé au-dessus de la chapelle de l'école), Quinconce (nom donné en référence à la forme dessinée par les deux pans de l'abbaye hors cloître), Intendance (situé au-dessus de l'intendance), et trois couloirs abritant les chambres de terminales : le couloir des Arts, l'aile Basilique et l'aile des Bains.
Les élèves des classes post-baccalauréat ont le choix entre deux régimes : soit l'internat avec un règlement assoupli où les sorties sont libres, soit l'« internat externé », où l'élève prend ses repas de midi et du soir dans l'établissement mais réside au-dehors[19].
Uniformes
Le port de l'uniforme est obligatoire[2]. Celui-ci a connu de nombreuses variations au cours des années. Sa dernière réforme date de la rentrée scolaire 2007.
Il est constitué d'une robe bleu marine, sans manches, et d'un chemisier blanc à manches courtes en été et à manches longues en hiver. L'uniforme est complété par une ceinture dont la couleur indique le niveau :
multicolore (reprenant les couleurs des niveaux inférieurs) pour les classes de terminale.
La ceinture est toujours portée en « baudrier »[21]. Les élèves portent également un caban bleu à boutons bleu marine et un béret pour les sorties officielles.
Il est fréquent de désigner par métonymie une élève ou une classe du cycle secondaire par la couleur de sa ceinture : « une verte » ou « les bleues ».
L'uniforme des classes post-baccalauréat est un tailleur bleu marine ; il est complété par une ceinture jaune pour les classes préparatoires et bleue pour les BTS, uniquement pour les cérémonies.
Le trousseau d'uniforme est acheté neuf lors de l'entrée dans une maison, et il se paye par tiers au début de chaque trimestre, y compris pour les familles qui bénéficient de réductions des frais de pension. Pour l'année 2011-2012, il coûtait 471 € pour le secondaire et 438 € pour les classes post-baccalauréat[19][source secondaire nécessaire].
En 2021, 612 € pour le secondaire et 672 € pour les classes post-baccalauréat[source secondaire nécessaire].
Un groupe d'élèves en 1907, photographie de Pierre Petit.
Une élève en uniforme de la maison d'éducation de la Légion d'honneur, vers 1865, photographie d'Henri Louis Lavaud.
Uniforme et ceinture d'élève de terminale dans les années 1990.
Enseignement
Selon l'article R122 du Code de la Légion d'honneur[β] : « L'éducation donnée dans les maisons d'éducation a pour but d'inspirer aux élèves l'amour de la patrie et de la liberté ainsi que le sens de leurs devoirs civiques et familiaux et de les préparer, par leur instruction et la formation de leur caractère, à s'assurer une existence digne et indépendante »[9].
L'enseignement des langues étrangères est important : si dès la classe de 6e, les élèves peuvent étudier plusieurs langues vivantes (anglais, allemand et espagnol (depuis la rentrée 2019), comme dans les collèges ordinaires), des cours de chinois existent aussi dès la 5e[23]. L'apprentissage des langues passe également par des échanges avec des établissements étrangers ; Saint-Denis organise notamment des séjours de quatre semaines en immersion totale[19]. À partir de la 5e, les élèves peuvent faire du latin en option et en 3e, la possibilité de faire du grec est aussi envisageable.
Le lycée propose une filière technologique (sciences et technologies du management et de la gestion). Les différentes spécialités proposées au lycée en filière générale sont :
Langue, littérature et culture de l'Antiquité (latin) ;
Langue, littérature et culture étrangère anglais, allemand et espagnol ;
Arts plastiques ;
Musique.
Le lycée de Saint-Denis propose également une préparation au test d'anglais TOEFL et (jusqu'en 2007-2008) au concours d'entrée à l'IEP de Paris[19],[18].
Enseignement de la musique
Les Loges
Il existe pour chaque niveau du collège des Loges à Saint-Germain-en-Laye une classe de maîtrise comportant une vingtaine d'élèves par niveau recevant un enseignement approfondi de chant choral, de solfège, d'histoire de la musique, ainsi qu'en piano, violon, alto, violoncelle, flûte traversière, clarinette, hautbois, harpe, guitare et batterie. Les maisons abritent des studios où les élèves peuvent s'exercer en dehors des heures d'enseignement. Les élèves maîtrisiennes donnent de nombreux concerts et chantent lors de cérémonies officielles. Elles participent chaque année au « concert présidentiel » à Saint-Denis, auquel assiste le président de la République ou son représentant[23].
L'enseignement musical relevant d'un établissement d'enseignement public du second degré regroupe les classes d'option facultative (coefficient 2) et d'option de spécialité (coefficient 6) préparant aux épreuves du baccalauréat général avec la possibilité d'une pratiques artistique collective (chœur et orchestre). Les œuvres interprétées appartiennent au grand répertoire symphonique ou lyrique, transcrites, numérisées et adaptées aux possibilités respectives des élèves, afin de faire l'expérience de la scène. Deux classes de cours spécifiques supplémentaires proposent les disciplines de formation musicale et de musique de chambre.
Les élèves musiciennes se produisent lors des auditions de classe, des concerts des élèves, des moments musicaux au palais de Salm, des cérémonies officielles, ou à l'extérieur, notamment salle Gaveau (concert présenté par Gilles Cantagrel en 2017[25]). Le concert présidentiel réunit chaque année au printemps la maîtrise de Saint-Germain-en-Laye associée au chœur et à l'orchestre de Saint-Denis en présence du président de la République depuis Charles de Gaulle. Les présidents Georges Pompidou, Valéry Giscard d'Estaing, François Mitterrand, Jacques Chirac, François Hollande, Emmanuel Macron ont par la suite perduré cette tradition. Des professeurs externes viennent dispenser des cours de chant et d'instrument (flûte traversière, clarinette, violon, alto, violoncelle, harpe, guitare, piano). Les élèves sont préparées aux différents concours de musique comme le concours national Claude Kahn en piano, le concours international des Clés d'Or pour les autres instruments.
Résultats et classements académiques
Classement du lycée
En 2013, 100 % des élèves de terminale de Saint-Denis ont été reçues au baccalauréat (c'est-à-dire 135 élèves), avec 96,3 % de mentions, dont 53,3 % de mentions très bien[26]. Il en est de même en 2014 (135 élèves, 100 % de réussite, 96,3 % de mentions dont 62,9 % de mentions très bien)[26] et en 2015 (135 élèves, 100 % de réussite, 98,5 % de mentions dont 60 % de mentions très bien)[26]. En 2016, 100 % des élèves de terminale (122 élèves) ont obtenu leur baccalauréat, toutes avec mention, dont 65,6 % avec une mention très bien[26]. En 2017, le taux de réussite est toujours de 100 % (pour 141 élèves) avec 98 % de mentions, dont 68 % de mentions très bien[26]. En 2018, 100 % des élèves de terminale (119 élèves) ont obtenu leur baccalauréat, toutes avec mention, dont 68,9 % avec une mention [27] très bien[26]. Le lycée est, compte tenu des proportions de mentions très bien obtenues au baccalauréat, l'un des meilleurs de France.
Source : classement 2015 des prépas - L'Étudiant (concours de 2014). * le taux d'admission dépend des grandes écoles retenues par l'étude. En khâgne, ce sont cinq écoles de commerce (HEC, ESSEC, ESCP Europe, EM Lyon, EDHEC), l'ENSAE, l'ENC et trois ENS qui ont été retenus par L'Étudiant.
Résultats des BTS
Il y a également 100 % de réussite au BTS Commerce international (pour la douzième année consécutive en 2013)[19]. En 2014, le BTS de commerce international[29] a affiché un taux de réussite aux examens de 100 %.
Fonctionnement des maisons d'éducation
Les maisons d'éducation sont sous l'autorité directe du grand chancelier de la Légion d'honneur. La dénomination des postes y est différente des établissements de l'Éducation nationale :
Équivalence des fonctions entre la Légion d'honneur et l'Éducation nationale
La devise des maisons d'éducation de la Légion d'honneur, inscrite sur leur fronton, est « Honneur et Patrie »[19], contrairement aux écoles publiques ordinaires dont la devise est celle de la République française : « Liberté, Égalité, Fraternité ».
Chaque classe est suivie tout au long de l'année par une chargée d'éducation (bien que la fonction soit ouverte aux hommes, elle n'est occupée que par des femmes). La chargée d'éducation (autrefois appelée « dame éducatrice ») s'occupe de sa classe en dehors des cours : pendant les études, lors des repas (qui sont servis à table dans le réfectoire à Saint-Denis), lors des sorties extra-scolaires (visites de musées, concerts, voyages de classe, etc.). Les chargées d'éducation peuvent également proposer à leurs classes des activités socio-éducatives et pédagogiques en collaboration avec les professeurs[23].
À Saint-Denis, les élèves sont logées dans des dortoirs d'à peu près trois classes chacun, soit environ 90 élèves tandis qu'aux Loges, les dortoirs logent à peu près deux classes chacun, soit environ 50 élèves. Ils sont surveillés par des « maîtresses d'internat ». Celles-ci peuvent les sanctionner pour une mauvaise conduite, notée par des « croix » (au bout de trois croix une punition, cinq croix une heure de colle, dix croix changement de dortoir partiel, vingt croix changement de dortoir définitif).
La vie scolaire est ponctuée de cérémonies : outre le concert présidentiel, trois fois par an désormais, pour les mi-trimestres, a lieu la « lecture du rapport » où sont annoncés les résultats des élèves — celles qui se distinguent par leurs résultats ou leur comportement reçoivent des récompenses ou « médailles »[22] — et la traditionnelle « boum » où les élèves festoient jusqu'à 22 heures pour les sixième-cinquième et 23 heures pour les quatrième-troisième. À la fin de l'année a lieu la remise des prix, présidée par une personnalité extérieure, ainsi que par le grand chancelier de la Légion d'honneur[19].
Jumelages
La maison d'éducation de Saint-Denis est jumelée avec plusieurs établissements étrangers[19] :
En 2002, un accent particulier fut mis sur la célébration du bicentenaire de la Légion d'honneur : lors du défilé du , les élèves des maisons d'éducation formèrent un puzzle de toile géant en forme de croix de la Légion d'honneur place de la Concorde à Paris, face à la tribune présidentielle. Avec leurs familles, elles furent ensuite invitées par le grand chancelier de la Légion d'honneur à dîner avec les Cadets de West Point — présents au défilé — dans les salons de l'École militaire, puis à admirer le feu d'artifice tiré sur le Champ-de-Mars.
Des délégations d'élèves de la Légion d'honneur participent à différentes cérémonies officielles, comme la séance annuelle de rentrée de l'Académie française, ou les commémorations des et .
En 2019, Bertrand Bonello fait de la maison de Saint-Denis un lieu clé de son film Zombi Child[30], y soulignant les mécanismes uniformisants de la formation des élites françaises.
↑Le patrimoine des communes des Hauts-de-Seine, Charenton-le-Pont, Flohic, coll. « Le patrimoine des communes de France » (no 2), , 444 p. (ISBN2-908958-95-3), p. 380.
↑« Carte et liste officielles des bombes d'avions et de zeppelins lancées sur Paris et la banlieue et numérotées suivant leur ordre et leur date de chute : Raids sur la banlieue – Raids d'avions ( – 67 bombes) », Excelsior, , p. 4 (lire en ligne).
↑Louis-Victor Flamand-Grétry, Itinéraire historique, géographique, topographique, statistique, pittoresque et biographique de la vallée de Montmorency, à partir de la porte saint-Denis à Pontoise inclusivement, t. 2 : Contenant la description complète de la ville de Saint-Denis, de son abbaye, de l'île de Saint-Denis, depuis leur origine jusqu'à nos jours, Paris, Arthus-Bertrand, 270 p. (BNF32109565), p. 164 [lire en ligne].
↑Hans Vlieghe, Gaspard de Crayer, sa vie et ses œuvres, t. 1, Bruxelles, Arcade, coll. « Monographies du Nationaal centrum voor de plastische kunsten van de XVIde en XVIIde eeuw » (no 4), , 367 p. (BNF35353172), p. 275, no B15.
Louis Bonneville de Marsangy, chap. X « Maisons d'éducation de la Légion d'honneur », dans La Légion d'honneur : 1802–1900, Paris, Renouard-Henri Laurens, , 396 p., p. 344–390 [lire en ligne] ; augm. et mis à jour par Claude Ducourtial, Paris, Neuf, 1970, 491 p. (BNF35251134), rééd. Paris, Charles-Lavauzelle, 1982, 459 p. (ISBN2-7025-0004-8) et 1992 (ISBN2-7025-0330-6).
Léon Brasier, Histoire des maisons d'éducation de la Légion d'honneur, Paris, Henri Laurens, , 280 p. ; rééd. 1912.
Eugène Fourmestraux, Les Maisons d'éducation de la Légion d'honneur, Paris, Paul Dupont, , 212 p. (BNF30454548).
Pierre-Louis Delornay (photogr. Robert Barradi), « Les maisons d'éducation de la Légion d'honneur », dans Esprit et splendeur de la Légion d'honneur, Annecy, Boomerang, , 247 p. (ISBN2-9504300-0-7 et 978-2-402-45718-7, lire en ligne).
Martine Dubois Inisan et Odile Saint Raymond (préf. Monique Hirschhorn), Les Maisons de la Légion d'honneur de 1960 à 1985 : Un pensionnat pas comme les autres, Paris, Téraèdre, coll. « (Auto)biographie éducation », , 181 p. (ISBN978-2-36085-114-0, lire en ligne).
Dominique Henneresse, Les Maisons d'éducation de la Légion d'honneur : Insignes, médailles et récompenses, Panazol, Lavauzelle, , 237 p. (ISBN2-7025-1291-7).
Jean-Pierre Kelche (dir.), Les Maisons d'éducation de la Légion d'honneur : Deux siècles d'apport à l'instruction et à l'éducation des jeunes filles (actes du colloque organisé par la grande chancellerie de la Légion d'honneur à l'occasion du bicentenaire des maisons d'éducation de la Légion d'honneur, Saint-Denis, ), Paris, L'Harmattan, coll. « Acteurs de la science », , 183 p. (ISBN978-2-296-02368-0).
Aliette Vandevoorde et Marie-Christine Cavigneaux, Abbaye royale de Saint-Denis : Maison d'éducation de la Légion d'honneur, Saint-Denis, ASE-MELH, , 52 p. (ISBN2-9514650-0-9).
Sources iconographiques :
Renato Assis (photogr.), Marie-Christine Cavigneaux (historique), Pierre Trasbot (texte), Aliette Vandevoorde (avant-propos) et Corinne Enaudeau (préf.), Maison d'éducation de la Légion d'honneur de Saint-Denis, Portraits d'élèves, Paris, Hervas, , 94 p. (ISBN2-84334-014-4).
Noëlle Herrenschmidt (reportage et aquarelles), Les Demoiselles du bicentenaire : Carnet des maisons d'éducation de la Légion d'honneur, Paris, Grande chancellerie de la Légion d'honneur, , 44 p. (BNF41335527).
Gérard Monico (photogr.), Portrait des demoiselles de la Légion d'honneur, Paris, PO et Calmann-Lévy, coll. « Portrait de la France », , 93 p. (ISBN2-7021-2161-1 (édité erroné)).
Solène Perrot (photogr.) et Agnès Cerbelaud-Salagnac (texte), Au-delà de l'uniforme, des filles d'aujourd'hui : Les Maisons d'éducation de la Légion d'honneur en images, Paris, Scrineo, , 133 p. (ISBN978-2-9197-5516-5).
Wilayah Chameria Chameria (bahasa Albania: Çamëria; bahasa Yunani: Τσαμουριά Tsamouriá; Turkish: Çamlıkcode: tr is deprecated )[1] adalah istilah yang digunakan oleh orang-orang Albania untuk menyebut wilayah pesisir Epiros di Albania selatan serta wilayah Epiros di Yunani. Wilayah ini terkait dengan penduduk yang menuturkan bahasa Albania yang disebut orang Cham.[2][3] Selain memiliki makna geografis, di Albania istilah ini juga mengandung konotasi …
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Disambiguazione – Se stai cercando altri significati, vedi Sorrento (disambigua). Questa voce o sezione sull'argomento centri abitati della Campania non cita le fonti necessarie o quelle presenti sono insufficienti. Puoi migliorare questa voce aggiungendo citazioni da fonti attendibili secondo le linee guida sull'uso delle fonti. Sorrentocomune Sorrento – Veduta LocalizzazioneStato Italia Regione Campania Città metropolitana Napoli AmministrazioneSindacoMassimo Coppola …
Pertukaran cabang otomatis pribadi (Inggris: Private Automatic Branch Exchange) adalah sistem telepon yang digunakan oleh perusahaan untuk menghubungkan antar karyawan dan mengelola panggilan masuk dan keluar secara otomatis. PABX terdiri dari beberapa fitur, termasuk keamanan, pengalihan panggilan, dan panggilan konferensi. Contoh dari PABX adalah sistem telepon yang digunakan di kantor atau hotel, di mana beberapa nomor telepon dapat digunakan dengan satu saluran masuk. Pengguna PABX dapat…
Cet article est une ébauche concernant un centre commercial et Los Angeles. Vous pouvez partager vos connaissances en l’améliorant (comment ?) selon les recommandations des projets correspondants. Hollywood and Highland CenterEntrée du centre.Type Centre commercialEmplacement Californie États-UnisOuverture 9 novembre 2001Superficie 6 haCommerces 63Métro Hollywood / HighlandSite web hollywoodandhighland.comCoordonnées 34° 06′ 08″ N, 118° 20′ 22…
Pour les articles homonymes, voir Calarasi. Cet article est une ébauche concernant une localité roumaine. Vous pouvez partager vos connaissances en l’améliorant (comment ?) selon les recommandations des projets correspondants. CălărașiNom local (ro) CălărașiGéographiePays RoumanieJudeț DoljChef-lieu Călărași (d)Superficie 52,42 km2Coordonnées 43° 47′ 41″ N, 24° 01′ 54″ EDémographiePopulation 5 195 hab. (2021)Densi…
Regularity in sensory qualia or abstract ideas For other uses, see Pattern (disambiguation). Various examples of patterns A pattern is a regularity in the world, in human-made design,[1] or in abstract ideas. As such, the elements of a pattern repeat in a predictable manner. A geometric pattern is a kind of pattern formed of geometric shapes and typically repeated like a wallpaper design. Any of the senses may directly observe patterns. Conversely, abstract patterns in science, mathemati…
Airline of China; based in Guangzhou, Guangdong China Southern redirects here. For the geographical region, see South China.For the university with the same Chinese abbreviation name, see Nanjing University of Aeronautics and Astronautics. China Southern Airlines IATA ICAO Callsign CZ CSN CHINA SOUTHERN Founded1 July 1988; 35 years ago (1988-07-01)HubsBeijing–DaxingGuangzhouSecondary hubsChongqingShanghai–PudongShenzhenÜrümqiFocus citiesBangkok–SuvarnabhumiChangchunChan…
Pelagic fish This article is about the species of fish. For its use as food, see Mackerel as food. For other uses, see Mackerel (disambiguation). MackerelSome species of mackerel migrate in schools for long distances along the coast and other species cross oceansGlobal commercial capture of mackerel in millions of tonnesreported by the FAO 1950–2009[1] This article is part of a series onCommercial fish Large pelagic billfish bonito mackerel salmon shark tuna Forage anchovy herring menh…
King of Armenia Gagik IThe statue of Gagik I found in Ani by Nicholas Marr's excavations in 1906.[1]King of ArmeniaReign989-1017/20PredecessorSmbat IISuccessorHovhannes-SmbatBurialAni/Horomos[2]SpouseKatranideIssueHovhannes-Smbat Ashot IV Khushush[a]NamesGagik I BagratuniDynastyBagratuniFatherAshot IIIMotherKhosrovanuyshReligionArmenian Apostolic Gagik I (Armenian: Գագիկ Ա) was the king of Armenia who reigned between 989 and 1020,[3] under whom Bagratid Arme…
Malayalam poet (1705–1770) Kunjan NambiarKunjan NambiarBorn(1705-05-05)5 May 1705Palakkad, Kerala, IndiaDied1770Ambalappuzha, Kerala, IndiaNationalityIndianOccupationPoet Kunchan Nambiar was a prominent Malayalam poet of the 18th century (1705-1770). Apart from being a prolific poet, Nambiar is also famous as the originator of the dance art form of Thullal, most of his works were written for use in Thullal performances. Social criticism wrapped in humour is the hallmark of his works. Nambiar i…
Species of deer Taruca Conservation status Vulnerable (IUCN 3.1)[1] CITES Appendix I (CITES)[2] Scientific classification Domain: Eukaryota Kingdom: Animalia Phylum: Chordata Class: Mammalia Order: Artiodactyla Family: Cervidae Subfamily: Capreolinae Genus: Hippocamelus Species: H. antisensis Binomial name Hippocamelus antisensis(d'Orbigny, 1834) Geographic range The taruca (Hippocamelus antisensis), also known as the Peruvian guemal, north Andean deer, north Ande…
Questa voce sull'argomento attori tedeschi è solo un abbozzo. Contribuisci a migliorarla secondo le convenzioni di Wikipedia. Segui i suggerimenti del progetto di riferimento. Nadine Warmuth (maggio 2015) Nadine Warmuth (Berlino, 11 aprile 1982) è un'attrice e doppiatrice tedesca. Indice 1 Biografia 2 Filmografia 2.1 Cinema 2.2 Televisione 2.3 Video musicali 3 Altri progetti 4 Collegamenti esterni Biografia Nadine Warmuth ha completato la sua formazione presso la Scuola di Teatro Der Krei…