Sa mère, Cécile Jaccard, née Mangelberger, est autrichienne[2] ; son père, Alfred Samuel Jaccard, enseignant et diplomate[3], avait eu Henri Roorda pour professeur de mathématiques à Lausanne[4]. Son grand-père et son père se sont suicidés, le second l'année de ses 80 ans, en 1985, la veille de l'anniversaire de Roland Jaccard[5],[6].
Assistant du professeur Pierre Jaccard, il soutient une thèse en sciences sociales et psychologiques à l'École des sciences sociales et politiques de l'Université de Lausanne, dont il tire un livre, La Pulsion de mort chez Mélanie Klein, paru en 1971[7],[8].
Formé à la psychanalyse[14],[15],[16], il exerce pendant quelque temps[17], puis devient journaliste responsable de la rubrique « psychanalyse » au journal Le Monde entre 1969 et la fin des années 1980[18]. Il continue ensuite de contribuer occasionnellement au quotidien comme pigiste[19].
Romancier, il écrit Sugar Babies, Flirt en hiver, Une fille pour l'été. Parmi ses autres ouvrages les plus connus se trouve une trilogie autobiographique : L'âme est un vaste pays, Des femmes disparaissent, L'Ombre d'une frange[16],[9].
Il est l'auteur de monographies dont celles consacrées à l'actrice Louise Brooks et aux psychanalystes Melanie Klein et Lou Andreas-Salomé[21]. Il a écrit plusieurs essais sur Freud[16]. Il a également écrit des recueils de textes critiques[16].
Il crée et dirige pendant trente-cinq ans, jusqu'au début des années 2000 la collection « Perspectives critiques » aux PUF[16].
Il a tenu une chronique mensuelle dans Causeur, magazine fondé par Elisabeth Levy en 2007, intitulée « Les carnets de Roland Jaccard »[16].
Prises de position
Partisan du suicide[26], il écrit en 1992 Manifeste pour une mort douce avec le directeur de la Collection de l'art brut à Lausanne, Michel Thévoz, et s'engage pour le suicide assisté[16]. Dans son dernier livre autobiographique On ne se remet jamais d’une enfance heureuse, sorti en 2021 quelques semaines avant sa mort, il annonce qu'il se suicidera « après l'été », déclarant que la vieillesse lui fait « horreur »[16],[13].
Il est décrit comme étant un « nihiliste »[26],[15],[27], un « hédoniste pessimiste » qui pratique le cynisme, l'autodérision, l'auto-dénigrement[27] (« Je suis un pauvre type »[22]), et cultive la « noirceur » et « une désillusion sardonique »[9]. Dans La Tentation nihiliste, il brosse le portrait de divers nihilistes comme Stefan Zweig et Giacomo Leopardi[28]. Il est un admirateur d'Emil Cioran[9].
Selon Marie-Violette Bernard et Alice Galopin, il a encensé un essai de Gabriel Matzneff, « vilain monsieur » et lui a passé « ces aveux aussi scabreux que courageux »[29]. Selon Jérôme Garcin, il aurait fréquenté avec Gabriel Matzneff la piscine Deligny, draguant des « nymphettes », avant qu'ils ne se brouillent[26].
Roland Jaccard a fait partie du Mouvement démocratique des étudiants (dissous en 1964), qui regroupait différentes tendance de la gauche suisse. D'après l'historien Pierre Jeanneret, il y représentait le courant socialiste avec, notamment, Yvette Jaggi[30]. Ses positions politiques ont évolué dans les dernières années de sa vie « du FLN au FN » selon ses propres termes[14],[17]. Dans son dernier billet de blog juste avant sa mort, il déclare n'avoir « jamais caché [s]a sympathie pour Éric Zemmour »[9].
Ouvrages
Journaux et récits
Écrits irréguliers…, journal, 1969
Un jeune homme triste, journal, 1971
Les Chemins de la désillusion, journal/aphorisme, Grasset, 1979