La route principale desservant la commune est la D 30, route de Confolens à Saint-Junien, qui passe au bourg. D'autres routes départementales de moindre importance desservent aussi le bourg et irriguent la commune ; la D 165, la D 350, la D 351.
La D 675 entre Saint-Junien et Bellac borde la commune à l'est. La N 141 entre Angoulême et Limoges, maillon de la route Centre-Europe Atlantique, passe à 2 km au sud de la commune en Haute-Vienne, et on y accède par Étagnac ou à l'est de Saint-Junien[4].
La commune compte de nombreuses fermes et quelques hameaux, comme Villars et Bussiéreix au sud, Marcillac et Villeneuve à l'est de l'autre côté de la forêt de Brigueuil, le Puy à l'ouest, etc.[4].
Le sous-sol d'une grande moitié orientale de la commune se compose essentiellement de granit. On trouve de la diorite dans un grand quart sud-ouest, et du gneiss à l'extrémité nord-est du territoire[5],[6],[7].
La commune de Brigueuil occupe un vaste plateau ondulé incliné vers l'ouest, dont l'altitude moyenne dépasse 250 m. Les altitudes s'étagent entre 190 m, dans la vallée du Goire en limite sud-ouest, et 347 m, près de Puyfragnoux au sud-est du bourg. Celui-ci est à environ 290 m d'altitude[4].
Hydrographie
Réseau hydrographique
La commune est située dans la région hydrographique de « la Loire de la Vienne (c) à la Maine (nc) », une partie du Bassin de la Loire, au sein du Bassin Loire-Bretagne[8]. Elle est drainée par le Goire, la Combarlie, la Boulonnie, le Petit Boyat, l'étang de Villars le Peyrahout et par divers petits cours d'eau, qui constituent un réseau hydrographique de 50 km de longueur totale[9],[Carte 1].
Le Goire, affluent de la Vienne à Confolens, prend sa source près de Villars et traverse la commune en direction de l'ouest. D'une longueur totale de 28,7 km, prend sa source dans la commune et se jette dans la Vienne à Confolens, après avoir traversé 7 communes[10]. De nombreux petits affluents le rejoignent, dont le ruisseau de l'Étang de Brigueuil au nord du bourg, le ruisseau du Petit Boyat à l'ouest du bourg, et le ruisseau de l'Étang de Villars au sud de la commune.
La Combarlie, d'une longueur totale de 11,9 km, prend sa source dans la commune et se jette dans la Goire à Saulgond, après avoir traversé 2 communes[11].
Ces ruisseaux desservent de nombreux étangs, parfois disposés en chapelets. Les étangs de Brigueuil, de Pierre Brigueuil, de Roudareix, et l'Étang Neuf sont les plus notables[4].
Gestion des cours d'eau
Le territoire communal est couvert par le schéma d'aménagement et de gestion des eaux (SAGE) « Vienne ». Ce document de planification, dont le territoire correspond au bassin du bassin de la Vienne, d'une superficie de 7 060 km2, a été approuvé le . La structure porteuse de l'élaboration et de la mise en œuvre est l'établissement public territorial de bassin Vienne[12]. Il définit sur son territoire les objectifs généraux d’utilisation, de mise en valeur et de protection quantitative et qualitative des ressources en eau superficielle et souterraine, en respect des objectifs de qualité définis dans le troisième SDAGE du Bassin Loire-Bretagne qui couvre la période 2022-2027, approuvé le [13].
Le climat est océanique dégradé. C'est celui de la Charente limousine, plus humide et plus frais que celui du reste du département.
Végétation
La forêt de Brigueuil occupe un tiers du territoire communal[4].
Urbanisme
Typologie
Au , Brigueuil est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à 7 niveaux définie par l'Insee en 2022[14].
Elle est située hors unité urbaine[15] et hors attraction des villes[16],[17].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (69,8 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (70,6 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
prairies (41,1 %), forêts (29 %), zones agricoles hétérogènes (25,3 %), terres arables (3,3 %), zones urbanisées (1,3 %)[18]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 2].
Le retrait-gonflement des sols argileux est susceptible d'engendrer des dommages importants aux bâtiments en cas d’alternance de périodes de sécheresse et de pluie. 14,6 % de la superficie communale est en aléa moyen ou fort (67,4 % au niveau départemental et 48,5 % au niveau national). Sur les 659 bâtiments dénombrés sur la commune en 2019, 40 sont en aléa moyen ou fort, soit 6 %, à comparer aux 81 % au niveau départemental et 54 % au niveau national. Une cartographie de l'exposition du territoire national au retrait gonflement des sols argileux est disponible sur le site du BRGM[21],[Carte 3].
Par ailleurs, afin de mieux appréhender le risque d’affaissement de terrain, l'inventaire national des cavités souterraines permet de localiser celles situées sur la commune[22].
La commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par les inondations et coulées de boue survenues en 1982, 1983, 1993 et 1999. Concernant les mouvements de terrains, la commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par des mouvements de terrain en 1999[19].
Risques technologiques
Le risque de transport de matières dangereuses sur la commune est lié à sa traversée par une ou des infrastructures routières ou ferroviaires importantes ou la présence d'une canalisation de transport d'hydrocarbures. Un accident se produisant sur de telles infrastructures est susceptible d’avoir des effets graves sur les biens, les personnes ou l'environnement, selon la nature du matériau transporté. Des dispositions d’urbanisme peuvent être préconisées en conséquence[23].
Risque particulier
Dans plusieurs parties du territoire national, le radon, accumulé dans certains logements ou autres locaux, peut constituer une source significative d’exposition de la population aux rayonnements ionisants. Certaines communes du département sont concernées par le risque radon à un niveau plus ou moins élevé. Selon la classification de 2018, la commune de Brigueuil est classée en zone 3, à savoir zone à potentiel radon significatif[24].
D'après A. Dauzat, l'origine du nom de Brigueuil remonterait à un nom de personne gaulois, *Bricus, suivi du mot-suffixe gaulois -ialo, « champ, clairière », ce qui correspondrait à « clairière de Bricus »[29]. Cependant, J. Talbert voit dans la première partie le gaulois briga qui désigne un « bourg fortifié sur une hauteur », soit *Brigo-ialos : la « clairière de la forteresse »[30].
La commune de Brigueuil s'est aussi orthographiée Brigueil en 1801, peu après sa création[31].
Brigueuil est située dans la partie occitane de la Charente qui en occupe le tiers oriental, et se nomme Briguelh en dialecte limousin[32].
Site défensif naturel et à la limite des provinces des Lémovices et des Pictaves, Brigueuil a été habité depuis la plus haute antiquité[33].
Près d'Anglars, au lieu-dit Camp de César, un retranchement rectangulaire de 150 m x 95 m avec un talus de 7 m de haut était appelé Camp d'Anglard. À 500 m de là, au Roudareix, se trouve aussi le Camp de Roudareix[34].
La vicomté de Brigueuil appartenait à la baronnie de Rochechouart depuis le XIe siècle. Le premier vicomte de Rochechouart connu fut Aymerie Ier, surnommé Ostafranc (parfois orthographié Ostofranc).
Le territoire de Brigueuil a appartenu à l'ancienne province d'Aquitaine, puis quelque temps au Limousin, et enfin au Poitou. Religieusement il dépendait du diocèse de Limoges.
Le château s'élevait au sud des fortifications, et se prolongeait vers l'est. Les murailles faisaient deux mètres d'épaisseur, et on rentrait dans la ville par deux portes, l'une à l'est et l'autre à l'ouest, qui existent encore. Le château primitif a fait place à un château plus moderne au XVe siècle, qui a subsisté jusque vers 1825. Une haute tour carrée demeure, qui a longtemps servi d'hôtel de ville[33].
Après qu'en 1365, de retour d'avoir rendu hommage au roi d'Angleterre Édouard III, Louis Ostafranc se soit écrié « Mort aux Anglais ! » la ville fut en récompense exemptée de taille et d'impôts royaux et Louis eut le poste de gouverneur du Limousin.
En 1398, la vicomté passa par alliance aux mains de la famille de Reilhac, qui possédait de nombreux fiefs en Limousin et Périgord. La châtellenie de Reilhac était mouvante de la baronnie de Nontron.
Au XVe siècle, Pierre de Reilhac fut nommé grand échanson par le roi Louis XI et fut un des plus grands seigneurs de l'époque. Il avait épousé Marguerite de Chabot, fille du seigneur de Jarnac, qui lui laissa quatre enfants.
Lors de la Terreur, Brigueuil était à la famille Monstiers, très aimée de la population, qui ne fut pas inquiétée[35].
Le 6 avril 1943, dans le hameau de Villeneuve fut créé le maquis de la forêt de Brigueuil. Subissant les attaques allemandes les 7 et 14 novembre 1943, il s'est reconstitué dans le secteur de Chéronnac, en Haute-Vienne[réf. nécessaire].
La porte orientale du vieux bourg.
Borne des Chemins de la Mémoire ANACR du maquis de la forêt de Brigueuil.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[37]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[38].
En 2021, la commune comptait 1 106 habitants[Note 1], en évolution de +3,08 % par rapport à 2015 (Charente : −0,78 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
En 2018, le taux de personnes d'un âge inférieur à 30 ans s'élève à 30,1 %, soit en dessous de la moyenne départementale (30,2 %). À l'inverse, le taux de personnes d'âge supérieur à 60 ans est de 33 % la même année, alors qu'il est de 32,3 % au niveau départemental.
En 2018, la commune comptait 544 hommes pour 559 femmes, soit un taux de 50,68 % de femmes, légèrement inférieur au taux départemental (51,59 %).
Les pyramides des âges de la commune et du département s'établissent comme suit.
Pyramide des âges de la commune en 2018 en pourcentage[40]
Hommes
Classe d’âge
Femmes
1,5
90 ou +
4,1
7,7
75-89 ans
13,5
22,3
60-74 ans
16,8
20,7
45-59 ans
20,4
15,8
30-44 ans
16,9
12,8
15-29 ans
14,1
19,2
0-14 ans
14,1
Pyramide des âges du département de la Charente en 2021 en pourcentage[41]
Hommes
Classe d’âge
Femmes
1
90 ou +
2,7
9,2
75-89 ans
12
20,6
60-74 ans
21,3
20,7
45-59 ans
20,3
16,8
30-44 ans
16
15,6
15-29 ans
13,4
16,1
0-14 ans
14,3
Économie
Une minoterie, construite en 1905 a arrêté son activité en 1936, puis a été modernisée en 1949 et s'est définitivement arrêtée en 1975[42].
La minoterie du Moulin Haut date de la fin du XIXe siècle et a été transformée en atelier de séchage pour les peaux de moutons et le cuir des mégisseries de Saint-Junien[43].
Une tradition de la fin du XIXe siècle veut qu'une jeune fille soit désignée Rosière. La jeune Rosière est vêtue d'une robe blanche et se présente aux attractions festives du week-end : visite du village fortifié, fête foraine, bal, compétitions sportives...
À l'origine, la Rosière devait être née dans la commune, un Rosier était également élu (celui-ci devait être un agriculteur né dans la commune). Au fil des années, s'adaptant aux nouveaux modes de vie, une jeune fille vivant depuis au moins huit ans dans la commune peut être élue Rosière par le Conseil municipal. Les Rosiers ont fini par disparaître. Le week-end de Pâques reste l'évènement principal de la commune, accueillant de nombreux visiteurs et les médias locaux.
Elle contient le gisant et enfeu de Marguerite de Chabot, épouse du vicomte de Brigueuil, Pierre de Reilhac, décédée en 1503, ainsi qu'une dalle funéraire datant de 1682. Ces objets sont classés monument historique au titre objet depuis respectivement 1911 et 1938[48].
La lanterne des morts du XIIe siècle située dans le cimetière est inscrite monument historique depuis 1932[49] en même temps qu'un mausolée lui aussi du XIIe siècle situé dans une grange du hameau de la Boulonnie, à l'est du bourg. Ce mausolée, de plan hexagonal et haut de trois mètres, rappelant celui construit dans l'église monolithe d'Aubeterre, était dédié à saint Georges et il était celui d'un ancien ermite, peut-être nommé Georges[46],[50].
Patrimoine civil
Du donjon carré du XIe siècle qui comportait sept étages pour une hauteur de 41 mètres il ne reste qu'un étage après un effondrement partiel au XVIIIe siècle et une démolition en 1825.
Du château reste le portail Renaissance sculpté de feuilles d'acanthe et orné de fleurs et d'oiseaux[35].
On peut aussi trouver un menhir et deux tumuli au sud-ouest de la commune, près de la Vallade, sur le versant nord de la vallée du Goire[4].
↑Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
↑ ab et cJules Martin-Buchey, Géographie historique et communale de la Charente, édité par l'auteur, Châteauneuf, 1914-1917 (réimpr. Bruno Sépulchre, Paris, 1984), 422 p., p. 96-99
↑Christian Vernou, La Charente, Maison des Sciences de l'Homme, Paris, coll. « Carte archéologique de la Gaule », , 253 p. (ISBN2-87754-025-1), p. 125-126
↑ a et bAssociation Promotion Patrimoine, Philippe Floris (dir.) et Pascal Talon (dir.), Châteaux, manoirs et logis : La Charente, Éditions Patrimoines & Médias, , 499 p. (ISBN978-2-910137-05-2 et 2-910137-05-8, présentation en ligne), p. 84