Chasseneuil est la ville la plus importante de son canton, celui de Charente-Bonnieure.
Elle est située à 11 km au nord-est de La Rochefoucauld et à 8 km au sud-ouest de Saint-Claud. Elle est aussi à 30 km d'Angoulême, 27 km de Confolens, 9 km de Montembœuf, 12 km de Roumazières[3].
La N 141 contourne maintenant Chasseneuil par l'est par une voie express à 4 voies. Au nord de la ville la D 951 bifurque vers Saint-Claud, Confolens, Bellac et Guéret.
L'agglomération de Chasseneuil occupe une grande partie de la commune. Elle englobe les hameaux de la Fuie, le Quéroy, Métry, Bourgneuf, le Maine...
On peut aussi citer de petits hameaux comme chez Dieu, au nord-est, la Garde et le Breuil, au sud-est, Jardenat, Puygibaud et le Beauquet au sud-ouest, et chez Burgaud au nord-ouest[4].
Le relief de la commune est celle d'un plateau légèrement incliné vers l'ouest et entrecoupé par la vallée de la Bonnieure, avec une légère cuesta de 150 m d'altitude qui surplombe l'ouest de Chasseneuil et oblige la Bonnieure à faire un coude vers le sud-ouest. Cette partie ouest est couverte par la forêt de Chasseneuil et la lisière du bois de Bel-Air au nord-ouest.
La partie est de la commune n'est qu'à 130 m d'altitude mais s'élève progressivement vers le nord-est jusqu'à 165 m au Grand Bord.
Le point culminant, 174 m est au nord-ouest de la commune, près de chez Burgaud. Le point le plus bas est de 91 m sur la Bonnieure à sa sortie de la commune. La ville de Chasseneuil est à une altitude d'environ 115 m.
Hydrographie
Réseau hydrographique
La commune est située dans le bassin versant de la Charente au sein du Bassin Adour-Garonne[8]. Elle est drainée par la Bonnieure, le Rivaillon, la Gane, la Retéssière, le ruisseau de Marillac, le ruisseau des Pennes et par divers petits cours d'eau, qui constituent un réseau hydrographique de 26 km de longueur totale[9],[Carte 1].
La Bonnieure traverse la commune et la ville de Chasseneuil. D'une longueur totale de 46,8 km, prend sa source dans la commune de Terres-de-Haute-Charente et se jette dans la Charente à Mouton, après avoir traversé 15 communes[10]. Elle reçoit de nombreux petits affluents sur sa rive gauche, qui descendent comme elle du flanc du massif de l'Arbre, premier mont du Massif central qui occupe le canton de Montembœuf.
Le Rivaillon, d'une longueur totale de 12,3 km, prend sa source dans la commune de Montembœuf et se jette dans la Bonnieure sur la commune, après avoir traversé 3 communes[11].
D'amont en aval, on peut citer le ruisseau des Pennes qui passe à Margnac, le Rivaillon qui passe à Vitrac, la Gane ou ruisseau du Maine Goidou qui passe au Breuil et Jardenat. La Retessière est un ruisseau qui fait la limite sud de la commune, passe à Russas et rejoint la Bellonne, affluent de la Tardoire, vers Taponnat. Tous ces ruisseaux coulent vers l'ouest.
À l'est de la commune, le sol argileux est propice à de petites retenues d'eau et mares.
À l'ouest de la commune, plus karstique, seul le ruisseau de Marillac prend sa source à Marillac-le-Cerf pour rejoindre vers le sud-ouest la Bonnieure à Saint-Mary.
Gestion des eaux
Le territoire communal est couvert par le schéma d'aménagement et de gestion des eaux (SAGE) « Charente ». Ce document de planification, dont le territoire correspond au bassin de la Charente, d'une superficie de 9 300 km2, a été approuvé le . La structure porteuse de l'élaboration et de la mise en œuvre est l'établissement public territorial de bassin Charente[12]. Il définit sur son territoire les objectifs généraux d’utilisation, de mise en valeur et de protection quantitative et qualitative des ressources en eau superficielle et souterraine, en respect des objectifs de qualité définis dans le troisième SDAGE du Bassin Adour-Garonne qui couvre la période 2022-2027, approuvé le [13].
Climat
Le climat est de type climat océanique aquitain, avec une légère dégradation par rapport aux communes plus à l'ouest, car on est aux portes de la Charente limousine.
La commune est surtout boisée à l'ouest, avec la forêt de Chasseneuil et la lisière du bois de Bel-Air au nord-ouest, qui recouvrent les premiers plateaux calcaires.
La moitié est, bien irriguée, est surtout composée de prairies cultivées ou destinées à l'élevage.
Urbanisme
Typologie
Au , Chasseneuil-sur-Bonnieure est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à 7 niveaux définie par l'Insee en 2022[14].
Elle appartient à l'unité urbaine de Chasseneuil-sur-Bonnieure, une unité urbaine monocommunale constituant une ville isolée[15],[16]. La commune est en outre hors attraction des villes[17],[18].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (70,5 % en 2018), en diminution par rapport à 1990 (72,7 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
zones agricoles hétérogènes (39,4 %), forêts (18,6 %), terres arables (17,8 %), prairies (13,3 %), zones urbanisées (9,9 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (1 %)[19]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 2].
Les mouvements de terrains susceptibles de se produire sur la commune sont des affaissements et effondrements liés aux cavités souterraines (hors mines) et des glissements de terrain[22]. Par ailleurs, afin de mieux appréhender le risque d’affaissement de terrain, l'inventaire national des cavités souterraines permet de localiser celles situées sur la commune[23].
Le retrait-gonflement des sols argileux est susceptible d'engendrer des dommages importants aux bâtiments en cas d’alternance de périodes de sécheresse et de pluie. 99,9 % de la superficie communale est en aléa moyen ou fort (67,4 % au niveau départemental et 48,5 % au niveau national). Sur les 1 608 bâtiments dénombrés sur la commune en 2019, 1 608 sont en aléa moyen ou fort, soit 100 %, à comparer aux 81 % au niveau départemental et 54 % au niveau national. Une cartographie de l'exposition du territoire national au retrait gonflement des sols argileux est disponible sur le site du BRGM[24],[Carte 3].
Par ailleurs, afin de mieux appréhender le risque d’affaissement de terrain, l'inventaire national des cavités souterraines permet de localiser celles situées sur la commune[23].
La commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par les inondations et coulées de boue survenues en 1982, 1983, 1999 et 2018. Concernant les mouvements de terrains, la commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par la sécheresse en 2005, 2009 et 2011 et par des mouvements de terrain en 1999[20].
Risques technologiques
Le risque de transport de matières dangereuses sur la commune est lié à sa traversée par une ou des infrastructures routières ou ferroviaires importantes ou la présence d'une canalisation de transport d'hydrocarbures. Un accident se produisant sur de telles infrastructures est susceptible d’avoir des effets graves sur les biens, les personnes ou l'environnement, selon la nature du matériau transporté. Des dispositions d’urbanisme peuvent être préconisées en conséquence[25].
Toponymie
Les formes anciennes sont Chassagnoles au XIe siècle[26], Chassanoilio, Chassanolho, Chassanolio au XIVe siècle[27].
Le toponyme Chasseneuil est issu du gauloiscassanos, signifiant chêne, suivi du suffixe-ialo signifiant clairière. Il signifie donc « clairière des chênes »[28],[29].
Le nom du lieu-dit le Quéroy, quartier au nord-est du centre-ville, viendrait du latin quadrivium signifiant carrefour, indiquant vraisemblablement la proximité d'un carrefour de deux voies anciennes, comme le Quéroy de la commune de Mornac[30].
Langue
La commune est dans la partie occitane de la Charente qui en occupe le tiers oriental, et le dialecte est limousin[31]. Elle s’écrit Chassanuelh en occitan[1] limousin.
Dans un ancien cimetière à Chasseneuil, une borne milliaire a été réemployée comme sarcophage d'enfant. Le texte est hélas illisible. Elle a été donnée au musée archéologique d'Angoulême au XIXe siècle. D'autres objets romains ont été trouvés sur la commune : monnaies, urnes, médailles en or, sarcophages[32].
Chasseneuil était entouré par deux voies romaines qui allaient d'est en ouest et passaient à moins de 2 km du centre actuel : la voie d'Agrippa de Saintes à Lyon par Limoges passait le long de la limite sud de la commune, et sur la limite nord (Chez Dieu), une voie romaine secondaire reliant Chassenon à la Terne est supposée[33].
Au XIXe siècle, on a retrouvé les traces de deux camps antiques à l'est de Chasseneuil : aux Pennes (orthographié alors les Peines), dans le bois à 300 m au nord-ouest du hameau et au bord de la route de Cherves-Châtelars, et Chez Fauquet (ou chez Fouquet), commune de Vitrac-Saint-Vincent. Ils ont tous les deux environ 100 mètres de côté[34],[35],[Note 1].
Chasseneuil semble donc avoir eu une certaine importance à l'époque gallo-romaine. Cependant, les historiens s'accordent à penser que la villa Cassinogilum, lieu attesté de la naissance de Louis le Pieux, roi d'Aquitaine, serait d'après des découvertes archéologiques de 2014 Casseuil en Gironde[28], même si on avait longtemps mis en avant Chasseneuil-du-Poitou dans la Vienne[36].
Du Moyen Âge au XVIIIe siècle
Chasseneuil faisait partie de la province d'Angoumois et était le siège d'un archiprêtré dépendant du diocèse d'Angoulême. L'église a été refaite au XVe siècle, mais il reste la base du clocher et une partie de la nef de l'ancienne église romane[37].
En , alors que la Seconde Guerre mondiale vient tout juste de commencer, la commune et ses environs accueillent plus de 2 800 réfugiés mosellans de Sarreguemines[39]. Après l'armistice de juin 1940, lorsque ces réfugiés peuvent revenir à Sarreguemines (devenue Saargemünd), une centaine d'entre eux va rester en Charente[39].
Durant cette guerre, Chasseneuil a été un important centre de la résistance avec le maquis de Bir Hacheim et la ville a payé un lourd tribut. Le , la ville est encerclée un jour de foire par une division allemande, des Français collaborateurs et des gardes mobiles. Toutes les maisons sont fouillées mais ils ne trouvent ni résistants ni armes. Monsieur Blanc est tué dans son jardin et monsieur Roche, blessé, sera amputé d'un bras. Ils emmenèrent 127 personnes, certaines seront libérées le , les autres seront torturées, fusillées ou déportées comme Guy Pascaud.
Ancien enseignant, gérant d’un commerce et conseiller départemental (élu en 2015)
Démographie
Évolution démographique
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[40]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[41].
En 2021, la commune comptait 3 101 habitants[Note 4], en évolution de +2,14 % par rapport à 2015 (Charente : −0,78 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
La population de la commune est relativement âgée.
En 2018, le taux de personnes d'un âge inférieur à 30 ans s'élève à 27,6 %, soit en dessous de la moyenne départementale (30,2 %). À l'inverse, le taux de personnes d'âge supérieur à 60 ans est de 37,9 % la même année, alors qu'il est de 32,3 % au niveau départemental.
En 2018, la commune comptait 1 416 hommes pour 1 649 femmes, soit un taux de 53,8 % de femmes, largement supérieur au taux départemental (51,59 %).
Les pyramides des âges de la commune et du département s'établissent comme suit.
Pyramide des âges de la commune en 2018 en pourcentage[44]
Hommes
Classe d’âge
Femmes
1,5
90 ou +
3,7
12,0
75-89 ans
15,1
20,7
60-74 ans
22,2
19,5
45-59 ans
17,9
17,4
30-44 ans
14,5
12,7
15-29 ans
12,8
16,2
0-14 ans
13,6
Pyramide des âges du département de la Charente en 2021 en pourcentage[45]
Hommes
Classe d’âge
Femmes
1
90 ou +
2,7
9,2
75-89 ans
12
20,6
60-74 ans
21,3
20,7
45-59 ans
20,3
16,8
30-44 ans
16
15,6
15-29 ans
13,4
16,1
0-14 ans
14,3
Économie
Le groupe Terreal y dispose d'une usine de production de blocs de béton.
Équipements, services et vie locale
La ville de Chasseneuil a à disposition deux gymnases, trois courts de tennis, plusieurs terrains de football ainsi qu'une piste d'athlétisme et une piscine avec bassin de 25 mètres ouverte toute l'année.
Enseignement
Chasseneuil dispose du lycée professionnel public Pierre-André-Chabanne. Ancien collège d'enseignement technique (CET) construit en 1972, maintenant lycée, il accueille 510 élèves, dans 3 pôles de formations : industriel, vente, services à la personne[46].
Club de badminton, qui compte une cinquantaine de licenciés
Club de pétanque
Club de pêche
Vie associative
Il existe une vie associative assez importante avec une quarantaine d'associations (hors associations sportives) comme notamment la banda Los Cassanoïalos ou encore un centre de loisirs.
Le couvent Saint-Vincent-de-Paul construit en 1850. Le bâtiment abrite aujourd'hui la Maison des Associations et la Maison de la Résistance René Michaud.
Les quatre lavoirs sur le circuit pédestre du mémorial : ceux de la rue de la Bonnieure et de la rue du Moulin et ceux de la Folie et de la Fuie.
On peut visiter le mémorial de la Résistance et le musée de la Résistance. Le mémorial de Chasseneuil est une œuvre de François Poncelet, architecte charentais. Haut de 21 mètres, il a la forme d'une croix de Lorraine associée au « V » de la Victoire. Il a été conçu comme « un livre de pierre » : les bas-reliefs réalisés par les sculpteurs Georges Guiraud (1900-1989), Raoul Lamourdedieu et Émile Peyronnet (1872-1956).
François Mêlier (1798-1866), professeur de médecine français, précurseur de santé publique, né à Chasseneuil.
Édouard Pascaud (1876-1956), député de la Charente (Confolens, parti radical), maire de Chasseneuil, directeur des Grandes tuileries de Roumazières, né et décédé dans la commune.
Guy Pascaud (1904-1979), enseignant, résistant, déporté, a été après la guerre industriel et sénateur-maire de Chasseneuil-sur-Bonnieure.
André Chabanne (1914-1963), né à Cherves-Châtelars ; élève au collège de Chasseneuil, enseignant, résistant et député de la Charente. Il a donné son nom au lycée professionnel de la ville.
Fernand Legros (1931-1983), faussaire, y est décédé et enterré.
D'azur à la fasce d'argent surmontée d'un chef denché de cinq pointes d'argent, soutenue d'une étoile d'or.
Notes et références
Notes et cartes
Notes
↑Rien n'indique l'époque de ces camps. Ils peuvent être médiévaux, comme le camp de Sainte-Sévère sur la voie d'Agrippa près de Jarnac, qu'on a dit romain.
↑Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
↑Henriette Walter, L'aventure des mots français venus d'ailleurs, Robert Laffont, p. 44
↑Stéphane Gendron, La toponymie des voies romaines et médiévales : les mots des routes anciennes, Paris, Errance, , 196 p. (ISBN2-87772-332-1, lire en ligne), p. 61
↑Jean-Hippolyte Michon (préf. Bruno Sépulchre), Statistique monumentale de la Charente, Paris, Derache, (réimpr. 1980), 334 p. (lire en ligne), p. 55
↑Christian Vernou, La Charente, Maison des Sciences de l'Homme, Paris, coll. « Carte archéologique de la Gaule », , 253 p. (ISBN2-87754-025-1), p. 195
↑Jean-Hippolyte Michon (préf. Bruno Sépulchre), Statistique monumentale de la Charente, Paris, Derache, (réimpr. 1980), 334 p. (lire en ligne), p. 160
↑Jean-Hippolyte Michon (préf. Bruno Sépulchre), Statistique monumentale de la Charente, Paris, Derache, (réimpr. 1980), 334 p. (lire en ligne), p. 151
↑Camille Jullian, Le palais carolingien de Cassinogilum, Études d'histoire du Moyen âge dédiées à Gabriel Monod,
↑ a et bJules Martin-Buchey, Géographie historique et communale de la Charente, édité par l'auteur, Châteauneuf, 1914-1917 (réimpr. Bruno Sépulchre, Paris, 1984), 422 p., p. 118