Mary Beard est née le [4] à Much Wenlock (Shropshire). Elle est fille unique. Sa mère, Joyce Emily Beard, est une directrice d'école et une fervente lectrice. Son père, Roy Whitbread Beard[5], travaille comme architecte à Shrewsbury. Elle effectue ses études à la Shrewsbury High School, une école privée pour filles. Durant l'été, elle participe à des fouilles archéologiques. À dix-huit ans, elle est admise au Newnham College. Elle a aussi envisagé d'intégrer le King's College à Cambridge, mais renonce quand elle apprend que le collège n'offre pas de bourses aux femmes.
Elle devient féministe, ce qui la marquera pour le reste de sa vie[6].
Elle obtient un Bachelor of Arts, bientôt converti en Master of Arts[7],[8]. En 1982, elle soutient une thèse à l'université de Cambridge intitulée The state religion in the late Roman Republic: a study based on the works of Cicero (« La religion de l’État à la fin de la République Romaine : une étude basée sur les œuvres de Cicéron »).
Carrière et interventions publiques
Entre 1979 et 1983, elle enseigne la littérature ancienne au King's College de Londres. Elle retourne à Cambridge en 1984, au Newnham College, où elle est la seule femme professeur de la faculté de littérature ancienne. Rome à la Fin de la République, qu'elle a co-écrit avec l'historien Michael Crawford, est publié la même année. En 1992, elle accède à des responsabilités éditoriales au département des lettres classiques du Times Literary Supplement. En 1994, elle fait sa première apparition à la télévision pour la BBC, dans l'émission Weird Thoughts[9], aux côtés de Jenny Randles et James Randi.
Peu de temps après les attentats du 11 septembre 2001 sur le World Trade Center, elle est invitée avec d'autres auteurs à réagir à ce sujet dans la revue London Review of Books. Elle émet l'idée que les États-Unis payent en partie par cet événement terroriste, leur politique étrangère : « quelles que soient les formes qu'on y mette, les États-Unis l'ont bien cherché ». [...] Nous sommes à l'origine des problèmes du monde - impérialisme, exploitation, mondialisation [...] De ce point de vue, si les États-Unis n'avaient pas semé la folie meurtrière, propulsé leur puissance et leurs missiles de croisière à Panama, au Soudan, en Irak et en Afghanistan, nous ne subirions pas un châtiment aussi cruel »[10],[11].
En 2004, elle devient professeure de littérature ancienne à l'université de Cambridge[12]. En 2008-2009, elle est Visiting Sather Professor of Classical Literature à l'université de Californie à Berkeley[13].
Elle intervient dans les médias sur des sujets très divers, par exemple sur la question des immigrés pour l'émission de la BBC Question Time en [14],[15]. Elle affirme son droit d'exprimer publiquement et avec authenticité des opinions impopulaires[16].
En , elle est nommée professeure de littérature ancienne à la Royal Academy of Arts[17]. Le , elle est menacée sur Twitter[18]. En , elle est l'une des 200 personnalités publiques signataires d'une lettre parue dans le journal The Guardian, exprimant leur espoir que l'Écosse vote pour continuer à faire partie du Royaume-Uni en septembre, lors du référendum portant sur cette question[19].
En 2017, elle émet des doutes sur l'intérêt de faire disparaître une statue de Cecil Rhodes présente sur la façade du bâtiment d’Oriel College, à Oxford, indiquant que la bataille contre les idées de Rhodes ne se gagnerait pas en faisant comme s'il n'avait jamais existé[20]. Elle intervient aussi sur les réseaux sociaux à propos d'un dessin animé de la BBC, Roman Britain, faisant apparaître dans ses personnages un soldat de l'armée romaine noir, marié à une femme blanche, avec des enfants métis : le dessin animé est notamment critiqué par des militants américains de droite radicale. Mary Beard répond à ces accusations : « Une chose est sûre, l’Empire romain, dont la Grande-Bretagne, était culturellement et ethniquement divers »[21]. Le statisticien Nassim Nicholas Taleb estime que Mary Beard raconte « des foutaises », la BBC ne faisant selon lui qu'appliquer « des quotas rétrospectivement », ce à quoi Mary Beard répond en réaffirmant la nécessité de se « battre non seulement pour la vérité sur la Grande-Bretagne romaine, mais aussi pour le privilège de débattre avec courtoisie »[21].