Le tramway du Mans est un réseau de tramway de la ville du Mans inauguré le . Il se compose de deux lignes T1 et T2 ayant un tronc commun de sept stations et dont les terminus respectifs sont Antarès et Université pour l'une, Espal et Bellevue pour l'autre. La dernière évolution du réseau date du avec l'ouverture de la branche Bellevue et créant à cette même occasion la 2e ligne. Auparavant, le réseau était constitué d'une seule ligne à 3 branches avec un long tronc commun jusqu'à Université. Les travaux de ce premier réseau ont été achevés en et mis en fonction quatre mois après pour les branches Université et Antarès ; la seconde branche Espal ayant été inaugurée le . Ces services sont assurés par la société des transports en commun de la ville du Mans : la SETRAM.
La première partie du réseau datant de 2007 était considérée comme le tramway le moins cher de France au moment de l'inauguration, avec un coût de 302 millions d'euros[1], pour 15,4 km.
Le tramway avait fait une première apparition au Mans entre 1897 et 1947. Il était composé de lignes construites à voie métrique et électrifiées qui desservaient les différentes parties de la ville, alors peu étendues.
Compagnie de l'Ouest Électrique (COE)
La Compagnie de l'Ouest Électrique est créé à Lyon, le , elle se substitue à la Compagnie des tramways électriques du Mans, formée antérieurement, le . Elle a pour mission, la création et l'exploitation des réseaux de tramways dans les villes du Mans et de Rennes.
Elle crée au Mans un réseau de trois lignes :
I - Gare centrale - place de la République - Octroi des Maillets (2,925 km)
II - Carmélites - Croix d'or (2,875 km)
III- Hôpital - rue et Pont Gambetta - place de la République - Lune de Pontlieue
L'ouverture des lignes se fait dans l'ordre suivant :
Ligne I, est ouverte le .
Ligne II, le suivant.
Ligne III, le suivant entre La Croix d'or et Mission, le vers l'hôpital et enfin le jusqu'au pont de l'Huisne. Le terminus de Pontlieue atteint quelques jours après.
Le matériel roulant est composé de 22 motrices à deux essieux, pesant 8 tonnes et d'une capacité de 45 voyageurs. Ces motrices sont construites par la firme Fives Lille
Des remorques au nombre de 9, appelées Buffalo sont attelées aux motrices. Ces voitures sont ouvertes latéralement.
en 1911, 2 remorques ouvertes sont livrées.
en 1916, 4 remorques fermées sont livrées par Carel et Fouché.
En 1931 et 32, six caisses modernes sont commandées à la firme Carel et Fouché du Mans et montées sur des châssis provenant d'anciennes motrices. Ces châssis sont modernisés et équipés de nouveaux moteurs.
L'usine de production d'électricité et le dépôt des tramways sont construits sur l'emplacement de l'ancien hôpital, occupé aujourd'hui par la médiathèque Louis Aragon. La production d'électricité était réalisée grâce à deux dynamos Fives Lille, entrainées par une machine à vapeur fixe. En 1932, le système est abandonné pour une alimentation par le réseau extérieur de la « Société Lyonnaise des Eaux et de l'Éclairage ».
Juxtaposant l'usine, se trouve le dépôt du matériel roulant, avec ses remises couvertes pour le matériel roulant et les bâtiments administratifs de la compagnie.
À la fin des années 1930, devant la croissance de la circulation automobile le tramway doit faire place aux autobus et trolleybus.
L'exploitation du tramway de la COE est arrêtée :
le sur la ligne Hôpital- Pontlieue
le sur les lignes Gare - Maillets et Gare - Léon Bollée (octroi de Paris).
Compagnie des tramways de la Sarthe
La compagnie des tramways de la Sarthe exploitait un réseau départemental depuis 1881. Le centre du réseau était situé sur la rive gauche de la Sarthe, non loin de ce qui est aujourd'hui la gare sud du Mans. Les trains ont circulé jusqu'au .
Le retour du tramway
Soixante ans plus tard, la communauté urbaine Le Mans Métropole réhabilite le tramway dans l'agglomération mancelle. Le réseau se compose alors d'une ligne unique constituée de trois branches et desservant 29 stations. La ligne est inaugurée le , sur un tracé qui relie Antarès à Université. La branche des Sablons, rejoignant le terminus Espal - Arche de la Nature, est inaugurée un mois plus tard, avec plus de quatre mois d'avance sur le planning. La ligne se compose d'un parcours commun de l'université à Saint-Martin, puis se scinde en deux branches, l'une vers l'Espal, l'autre vers Antarès, offrant ainsi trois terminus (Université, Espal et Antarès). La ligne a une longueur cumulée de 15,4 km dont 10 km sur gazon.
La seconde ligne
Les travaux de la deuxième ligne vers Bellevue commencent en [2]. À compter du à midi[2], cette nouvelle branche crée deux lignes distinctes, le réseau de tramway est alors constitué de quatre branches.
La ligne T2 part de l'avenue de Bruxelles, dans le quartier de Bellevue, jouxtant la commune de Coulaines, puis emprunte l'avenue des Maillets. Elle traverse la place de la Croix de Pierre, puis rejoint la Place des Jacobins, longeant ainsi la Cathédrale. Cette deuxième ligne bifurque alors via l'avenue Mendès-France, devant le centre commercial des Jacobins, en direction de la place des Comtes-du-Maine. Elle rejoint la ligne T1 au niveau de la place de la Préfecture avec laquelle elle parcourt un tracé commun jusqu'à la station Saint-Martin, avant de la quitter pour desservir la branche des Sablons en direction de l'Espal. Un parking relais est situé au niveau du Carrefour Market de l'avenue des Maillets[3],[4].
Le nom des nouvelles stations, situées entre Préfecture et Bellevue - Hauts de Coulaines est révélé le . Elles sont au nombre de six[5] :
Préfecture (station existante, sur le tronc commun)
12,4 millions : subvention de l'État, soit 28,8 % par rapport à ce qui était prévu (l'enveloppe de départ était de 42,7 millions, l'État ayant gelé les aides au TCSP en 2003) ;
Le taux d’endettement prévu était alors d’environ de 1 500 €/habitant[7].
Le projet d'extension du réseau (deuxième ligne inaugurée en 2014) devait coûter 81,7 millions d'euros[8] répartis comme suit :
4,5 millions : subvention de la région ;
12,1 millions : subvention de l’État ;
65,1 millions : Le Mans Métropole.
Matériel roulant
Design du matériel roulant
La conception esthétique du matériel roulant a été réalisée par l'agence RCP Design Global pour le concept général, les tissus, les ambiances intérieures et la livrée des rames, de couleur brique cuivrée[9].
Le parc était constitué de 23 rames au . Il est constitué de 34 rames au .
Le modèle est un Alstom Citadis 302 (rame de 32 m fabriquée par Alstom) et son alimentation est faite par voie aérienne (ligne aérienne de contact 750 V). Doté de la climatisation, le tramway manceau, long de 32 mètres et large de 2,40 mètres, offre 64 places assises et peut accueillir plus de 200 personnes. Modulable, ce modèle peut atteindre 43 mètres de long en ajoutant deux « caisses » supplémentaires. C'est d'ailleurs le choix qui a été voté lors du conseil communautaire du afin de désengorger le tramway aux heures de pointe. En effet, le passage des rames de 32 à 44 mètres est vu comme la seule solution, une augmentation de la fréquence n'étant pas envisageable sans dégradation de la qualité d'exploitation (blocage de la circulation automobile au niveau de certains carrefours, etc.). Cette modification impliquera plusieurs travaux comme le rallongement de la plupart des quais ou même au sein du centre de maintenance. Le budget prévisionnel est de 55 millions d'euros pour une mise en service qui se ferait progressivement à partir de 2024[10],[11],[12].
Les 23 premières rames portent le nom des communes de Le Mans Métropole. Trois d'entre elles portent les noms 24 heures du Mans, Mans UC 72 et MSB, reflétant ainsi la dimension sportive de la ville. Trois nouvelles rames ont été livrées quatre années plus tard, en 2011 pour un coût de 10 millions d'euros, à l'occasion d'une commande supplémentaire pour faire face à l'affluence lors des grands événements notamment[13], mais seule l'une des trois a reçu un nom de baptême. Une nouvelle commande de huit rames (de la no 27 à la no 34) a été votée en et est attendue à l'occasion de l'ouverture de la deuxième ligne[14].
Les noms des rames du parc au :
Rame 1001 : Désir (baptisée ainsi par le maire du Mans)
(Tout ce qui est dans ce chapitre provient du journal d'information[17] distribué fin par Le Mans Métropole)
Fréquences
Depuis 2007, le tramway fonctionne de 5 h du matin à 1 h du matin (soit 20 heures en continu), l'intervalle en heure de pointe est de 3 minutes sur le tronc commun T1-T2 de Préfecture à Saint-Martin, et de 6 minutes sur le reste des lignes T1 et T2[18].
Fréquentation
Depuis la mise en service du tramway, la fréquentation a nettement progressé. Depuis 2010, la hausse a été continue :
En 2015, le réseau de tramway transportait environ 70 000 voyageurs par jour de semaine[27],[28]. Le nombre de validation sur l'extension de Préfecture à Bellevue-Hauts de Coulaines (section nord de la ligne T2) est passé de 3 000 à 10 000 voyageurs comparativement aux anciennes lignes de bus qui assuraient ce parcours[27]. Par ailleurs, la ligne T1 atteint un niveau problématique de fréquentation, principalement entre les stations République et l'Université du Maine[27]. La hausse de validations sur le réseau de tramway du Mans atteint ainsi 6,1 % sur l'année 2015, soit la plus forte hausse au sein de la région Pays de la Loire, devant Angers (+3,3 %) et Nantes (+0,7 %)[29].
Temps estimé
(Tous les temps ne sont que des prévisions)
Temps entre les stations Université et Saint-Martin
Station
Université - Hôpital
Hôpital - Lafayette
Lafayette - République
République - Gare
Gare - Saint-Martin
Temps
7 min
5 min
3 min
5 min
5 min
Temps total du trajet de Université à Saint-Martin : 25 min
Temps entre les stations Saint-Martin et Antarès
Station
Saint-Martin - Glonnières
Glonnières - Antarès
Temps
6 min
7 min
Temps total du trajet de Université à Antarès : 38 min
Temps entre les stations Saint-Martin et Espal
Station
Saint-Martin - Atlantides-Sablons
Atlantides-Sablons - Espal
Temps
5 min
4 min
Temps total du trajet de Université à Espal : 34 min
La SETRAM met d'ailleurs à disposition des voyageurs un calculateur d'itinéraire ici.
Début des travaux de voirie (déplacement des réseaux sous la voirie)
Travaux de voirie
Début des travaux de construction du centre de maintenance du tramway
Travaux de voirie
Pose du premier rail, le long de l'avenue Olivier Messiaen
Lundi à 16 h
Arrivée de rames
Arrivée de la première rame, nommée Désir
Jeudi à 16 h
Arrivée de rames
Jean-Claude Boulard baptise Désir la première rame
Vendredi
Administratif
Suppression de la station Léon-Blum, le terminus de la branche “Est” s'effectuera désormais à l'Espal (raison : facilité pour prolonger la ligne jusqu'à Gazonfier)
Vendredi
Essais
Premiers essais en ville du tramway Désir, entre Antarès et le boulevard des Glonnières (Centre Sud/Carrefour)
Mercredi
Arrivée de rames
Arrivée de la rame no 02, nommée Le Mans Métropole
Jeudi
Arrivée de rames
Arrivée de la rame no 04, nommée Arnage
Mercredi
Arrivée de rames
Arrivée de la rame no 07, nommée Le Mans
Vendredi
Essais
Prolongement des essais jusqu'à Saint-Martin donc essais d'Antarès à Saint-Martin (Pontlieue)
Jeudi
Arrivée de rames
Arrivée de la rame no 08, nommée Mulsanne
Jeudi
Arrivée de rames
Arrivée de la rame no 09, nommée Rouillon
Mardi
Arrivée de rames
Arrivée de la rame no 10, nommée 24 heures du Mans
Mercredi
Arrivée de rames
Arrivée de la rame no 11, nommée Sargé-lès-le-Mans
Mercredi
Arrivée de rames
Arrivée de la rame no 12, nommée Yvré-l'Évêque
Jeudi
Arrivée de rames
Arrivée de la rame no 13, nommée Plantagenêt
Jeudi
Arrivée de rames
Arrivée de la rame no 14, nommée Bérengère
Nuit du 16 au
Essais
La rame Désir est tractée jusqu'à Université
Mardi
Essais
Début des essais entre Lafayette et Université
Jeudi
Arrivée de rames
Arrivée de la rame no 15, nommée Bollée
Jeudi à 17 h
Travaux de voirie
Dernière soudure de rail en présence du maire, au terminus de l'Espal
Jeudi
Arrivée de rames
Arrivée de la rame no 16, nommée Wilbur Wright, Hunaudières
Lundi
Essais
Essais sur toute la ligne principale Antarès-Université
Jeudi
Arrivée de rames
Arrivée de la rame no 17, nommée MUC 72
Jeudi
Arrivée de rames
Arrivée de la rame no 18, nommée Trouvé Chauvel
Jeudi
Arrivée de rames
Arrivée de la rame no 19, nommée Arche de la nature
Jeudi
Arrivée de rames
Arrivée de la rame no 20, nommée MSB
Jeudi
Arrivée de rames
Arrivée de la rame no 21, nommée Pays de la Loire
Lundi
Essais
Début de la marche à blanc
Mercredi
Arrivée de rames
Arrivée de la rame no 22, nommée Sarthe-Huisne
Arrivée de rames
Arrivée de la rame no 23, nommée Cénomane
Week-end des 17 et
Ouverture
Inauguration du tramway
Ouverture
Ouverture de la branche Sablons
Mi-
Travaux de voirie
Début des travaux de voirie sur la seconde ligne (déplacement des réseaux sous la voirie)
Tarifs
L'arrivée du tram a occasionné une augmentation des tarifs des transports en commun dont le ticket unité est passé de 1,20 € à 1,30 €. Ensuite, en , le ticket à l'unité est passé à 1,35 € puis à 1,40 € en 2011 et à 1,50 € en 2014.
Le coût réel d'un voyage étant d'environ 3 €, la SETRAM reçoit, pour équilibrer son budget, 65 % du ticket en subvention de la part de Le Mans Métropole.
Projets de développement
Il n'existe aucun projet de développement de nouvelle ligne. En , Jean-François Soulard, vice-président du Mans Métropole chargé des déplacements et président de la SETRAM, estime que l'ouverture de la ligne de BHNS du réseau (d'ailleurs nommée T3 en référence aux deux lignes de tramway T1 et T2, « [boucle] la couverture des quartiers relevant de la politique de la ville par un mode lourd »[30].
Un projet d'expansion de Le Mans Métropole dans la zone Nord / Université sonne le départ de l'extension des rames de tramways, qui passeront de 32 à 43 m à partir de 2025. Le temps entre deux rames ne pouvant pas être réduit (3 min sur le tronc commun), la décision d'allonger la totalité des rames a été prise par La Métropole. Certains quais sont déjà prévus pour cette longueur, les autres seront modifiés ainsi que le centre de maintenance. Les rames quant à elles, seront toutes modifiées sur une période d'environ 2 ans.
Allongement des rames de tramway à 44 m
L'ensemble des rames du tramway du Mans seront allongées passant de 32 m à 44 m, cet allongement sera réalisé pour 2025 pour une augmentation de 40 % de capacité sur le réseau de tramway, pour un coût de 55 M€, ces futures rames accueilleront 296 passagers au lieu de 211 passagers actuellement[31],[32]
Récompenses
Le mardi le magazine Ville et transports a décerné à Paris son grand prix du transport en commun en site propre 2007 au tramway du Mans qui « fait déjà figure d'exemple pour les villes d'une taille similaire qui hésitent à investir ». Le magazine cite les raisons de cette récompense :
Le jury a été séduit par le design du nouveau tramway ;
C'est l'un des moins chers de France (20 millions d'euros le kilomètre)[1] ;
Livré en temps et en heure, avec un tracé plutôt bien accepté ;
La réussite de l'inauguration (près de 250 000 personnes transportées les 17 et ) ;