Alors qu'elle suit des cours de physique à l'université de Naples Frédéric-II, qu'elle est logée dans un pensionnat de religieuses et qu'elle mène une vie rangée, on lui demande d'être Miss di Tappa, ce qui consiste à livrer des fleurs au vainqueur de l'étape napolitaine du Tour d'Italie de 1954[3]. Dans l'assistance se trouvait Eduardo De Filippo, qui la remarqua et pensa lui donner un petit rôle dans le film Questi fantasmi qu'il était sur le point de tourner. Ce projet ne se concrétise pas, mais les portes du cinéma s'ouvrent à elle avec un petit rôle aux côtés de Totò dans Siamo uomini o caporali (1955) de Camillo Mastrocinque. Son premier rôle important est celui de Giulia Marcocci dans Le Disque rouge (1956), interprété et réalisé par Pietro Germi[3].
Au cours de ces années, elle continue à tourner de nombreux films en Italie. Célèbre et ironique est sa participation, dans son propre rôle, à Une poule, un train... et quelques monstres (1969) de Dino Risi, avec Nino Manfredi. Toujours en 1969, elle joue aux côtés de Laurence Harvey et Isa Miranda dans le sulfureux L'assoluto naturale de Mauro Bolognini[14]. Ce film retient l'attention du public pour ses scènes osées, l'actrice déclarant qu'elle n'aurait pas fait le film s'il s'était s'agit d'un autre réalisateur derrière la caméra : « C'est certainement le film la plus étrange et la plus érotique que j'ai fait jusqu'à présent [...] J'étais très nerveuse au début parce que je suis une personne très timide. De plus, c'était quelque chose de nouveau pour moi de tourner ce genre de scènes. Il y en a trois en particulier qui sont fortes, très fortes... un peu dégoûtantes aussi. Mais vous voyez, ce film n'est pas stupide, ce n'est pas seulement un film érotique. L'idée est tirée d'un livre, un dialogue théâtral de Goffredo Parise, un écrivain italien très connu, et il s'agit d'une lutte entre deux personnalités »[14].
En 1970, Marcello Fondato, avec qui elle avait déjà travaillé en 1967, fait appel à elle pour accompagner Monica Vitti dans la comédie Nini Tirebouchon. La même année, remplaçant Sophia Loren, elle joue avec Rock Hudson dans la coproduction italo-américaine L'Assaut des jeunes loups de Phil Karlson et Franco Cirino. Ce dernier film sur des enfants survivants d'un massacre pendant la Seconde Guerre mondiale a fait l'objet de vives critiques en raison de ses scènes violentes[15]. C'est pour l'actrice l'occasion de se remémorer des scènes de sa propre enfance en Yougoslavie pendant la guerre : « Le film est dur pour moi physiquement, et il est en anglais, mais je peux m'impliquer émotionnellement très facilement car j'ai connu la guerre en Yougoslavie lorsque j'étais enfant. J'ai vu des gens morts et mourants. J'ai une idée précise de la guerre. Pour moi, il suffit d'y penser et je suis de retour là-bas... c'est toujours présent »[14].
De 1989 à 1992, elle a également fait des publicités télévisées pour les produits de maroquinerie Mec & Gregory.
Dans les années 1990, elle ne participe qu'à deux films en raison de l'aggravation de sa maladie : Ricky & Barabba avec Christian De Sica et Renato Pozzetto (1992), et C'è Kim Novak al telefono (1993) d'Enrico Roseo, son dernier film.
À partir du début des années 1960, elle investit ses revenus dans une luxueuse villa à Marino, dotée d'un mobilier du XVIe siècle et de nombreux tableaux de maître[18], qu'elle est toutefois contrainte de vendre en 1976 à la suite d'une enquête pour fraude fiscale. Pendant ces années, elle cohabite avec le producteur Raimondo Castelli, qu'elle épouse, mais en 1967, le mariage est annulé en raison de la bigamie reconnue de Castelli[3],[10].
Elle est une admiratrice revendiquée du chef d'état yougoslave Josip Broz Tito, qui l'a souvent accueillie, ainsi que d'autres acteurs, sur son yacht Istranka(de)[19] dans l'archipel de Brioni dans les années 1970.
↑(de) Kay Weniger, Das große Personenlexikon des Films. Die Schauspieler, Regisseure, Kameraleute, Produzenten, Komponisten, Drehbuchautoren, Filmarchitekten, Ausstatter, Kostümbildner, Cutter, Tontechniker, Maskenbildner und Special Effects Designer des 20. Jahrhunderts. Band 4: H – L. Botho Höfer – Richard Lester, Berlin, Schwarzkopf & Schwarzkopf, (ISBN3-89602-340-3), p. 459
↑ abcdefg et h(it) Enrico Lancia et Roberto Poppi, Dizionario del cinema italiano. Le attrici, Rome, Gremese Editore, , 379 p. (ISBN88-8440-214-X, lire en ligne), p. 190
↑(it) Enrico Giacovelli, Un secolo di cinema italiano: 1900-1999, Lindau, (lire en ligne), p. 277 :
« Nome d'arte di Sylva Koskinon, attrice nata in Croazia ma di formazione italiana »
« Intervistata da Elkann disse: "Pur essendo nata a Zagabria mi considero iugoslava, anche se la Iugoslavia è costituita da gruppi etnici diversi e con religioni diverse" »
↑(it) Enrico Lancia et Fabio Melelli, Le straniere del nostro cinema, Gremese Editore, (ISBN9788884403506), p. 119