Adèle[Note 1] Exarchopoulos naît d'un père français d'origine grecque, Didier Exarchopoulos, né en 1967[2], professeur de guitare puis gérant de restaurants au Palais omnisports de Paris-Bercy[3], et producteur de cinéma, président de la société 1660 Productions[4],[2], et d'une mère française infirmière, Marine Niquet[3]. C'est son père qui lui transmet la fibre artistique[5]. Elle a deux frères, Baptiste et Émile Exarchopoulos[6]. Son arrière-grand-père paternel était grec et boxeur[3],[7].
Elle grandit à Clichy puis à Paris[3] et prend des cours de théâtre de 2001 à 2005 à l'Acte Neuf à Paris[6], où elle pratique entre autres l'improvisation théâtrale. C'est en faisant la promotion d'un spectacle d'improvisation théâtrale de sa troupe, dans la rue, qu'elle est repérée pour la première fois par un agent artistique[8]. En parallèle, elle poursuit son cursus scolaire au collège Condorcet, dans le 9e arrondissement de Paris, où elle obtient son brevet. Elle entre au lycée Racine où elle échoue au baccalauréat, « raté à un point » précise-t-elle[9]. Elle décide de ne pas le repasser et souhaite arpenter (sic) les castings[9].
En 2005, une directrice de casting lui propose de participer au casting d'un long métrage avec Jean Rochefort[5]. Elle n'obtient pas le rôle, mais sa vidéo fait le tour des agences et lui permet de jouer dans le moyen-métrage, tourné en Bretagne, Martha, de Jean-Charles Hue[5].
Révélation et reconnaissance critique (2006-2014)
En 2006, elle est repérée par Denis Planat, agent d'un acteur ayant joué avec elle dans Martha, qui la fait débuter à la télévision dans RIS police scientifique (2006)[6].
Le casting de ce dernier long-métrage s'éternise sur deux mois[5], le tournage est difficile, étiré sur six mois et avec de multiples prises de la part du réalisateur[9],[5]. Si le réalisateur a l'habitude de « puiser dans l'intimité de ses comédiens[5] », elle précise toutefois : « La Vie d'Adèle, ce n'est pas du tout ma vie à moi[9]. » Le succès critique du film la rend célèbre et elle reçoit, en compagnie du réalisateur et de sa partenaire Léa Seydoux, la Palme d'or du Festival de Cannes 2013. Évoquant le tournage du film dans une interview pour Le Parisien en novembre 2017, Adèle Exarchopoulos a déclaré : « Avec le recul, je ne garde que de bons souvenirs de ce film. Sur les plateaux, Abdel me manque. J'aimerais qu'il soit le génie qui sort de sa lampe et me conseille. »[11]
En 2021, elle est l'invitée de la saison 2 de True Story diffusé sur Prime Video animé par Bilal Hassani et Léna Situations où dans un épisode qui lui est consacré, elle raconte une histoire folle qui lui est arrivée.
Sorti en mars 2022, le film Rien à foutre par Emmanuel Marre et Julie Lecoustre lui vaut un nouveau bon accueil critique, dans un rôle de jeune hôtesse de l'air absorbée par le rythme déboussolant de son travail[21],[22],[23].
En novembre 2020, alors qu'Abdellatif Kechiche a été accusé d'agression sexuelle par une actrice de 29 ans, Adèle Exarchopoulos se confie sur sa relation avec le réalisateur de La Vie d'Adèle dans une interview au magazine Elle : « Même si on ne se voit pas, c'est quelqu'un que j'aimerai toute ma vie. Je pense à lui souvent, j'espère qu'il est heureux. Ma rencontre avec lui a été déterminante sur mon envie de faire du cinéma. Certes, Abdellatif est un être complexe. Mais il me bouleverse parce que je le connais vraiment[33]. ». Adèle Exarchopoulos a remercié Abdellatif Kechiche lors de son discours à la 49e cérémonie des César le [25].
Elle déclare être croyante et y voir cependant une expérience très personnelle. Elle a une religion, mais ne souhaite pas préciser laquelle[3],[34].
Elle s'oppose à l'interdiction de l'abaya en milieu scolaire public[35].
Elle est voisine et amie[36] de l'actrice franco-algérienne Leïla Bekhti, qui la soutient en tant que mère célibataire, et leurs fils respectifs sont aussi proches[37],[38].
↑Normalement, la Palme revient toujours uniquement au réalisateur. Mais, outre la mise en scène, l'interprétation d'Adèle Exarchopoulos et de sa partenaire Léa Seydoux a été, pour ce prix, co-distinguée par le jury et mentionnée comme l'une des principales raisons de cette victoire.
↑ abcd et eGilles Médioni (photogr. Stéphane Sednaoui), « Adèle Exarchopoulos & Tahar Rahim », L'Express Styles, no supplément à L'Express n° 3253, 6 au 12 novembre 2013, p. 82 à 85.
↑Cinq bonnes raisons pour dévorer « Mandibules » en salle, lepoint.fr, 19 mai 2021, par Damien LeBlanc : « Elle excelle ici dans un registre comique aux frontières du malaise, comme elle le faisait déjà l'an passé dans la série La Flamme. »
↑« Rien à foutre », atours de contrôle, liberation.fr, 2 mars 2022, par Camille Nevers : « Quant à Adèle Exarchopoulos, seule actrice à pouvoir encore s'habiller de sweat-shirt roses au XXIe siècle, tout ce qu'elle touche est bleu et or. Comédienne de génie elle concentre tout, la lumière, le travail, cette larme qui coule sur sa joue, au téléphone, sa douceur puissante et son sérieux total. Elle peut tout, avec presque rien. »
↑« Rien à foutre » : Pourquoi Adèle Exarchopoulos s'en bat les ailes, 20minutes.fr, 2 mars 2022, par Caroline Vié : « “Rien à foutre” brosse un portrait sensible d'une jeune hôtesse de l'air qui vit au jour le jour et tente de fuir un passé familial douloureux. La comédienne Adèle Exarchopoulos lui apporte une force incroyable. »