Charlotte Gainsbourg est la fille de Jane Birkin (1946-2023) et Serge Gainsbourg (1928-1991)[1]. Ses parents forment dès 1968, un couple très médiatisé et donnent naissance à Charlotte, en 1971. Les films les plus connus de sa carrière d'actrice sont L'Effrontée, La Bûche ou encore Antichrist. Elle joue sur la scène francophone et britannique, et fut récompensée de certains titres reconnaissables. Charlotte Gainsbourg est la compagne d'Yvan Attal, rencontré sur un plateau de tournage.
En 1988, Claude Miller fait de nouveau appel à elle pour La Petite Voleuse[5], sur un scénario de François Truffaut. Avec Merci la vie de Bertrand Blier, Charlotte décide de faire carrière dans le cinéma : « C'est vraiment là que j'ai décidé de continuer à faire ce métier. Avant, je me cachais derrière des prétextes. Je voulais faire bonne figure. Et si on n'allait plus me proposer de rôles ? Cela me terrifiait. Alors je préférais raconter que je ne savais pas si j'allais poursuivre dans cette voie. » (Le Figaro, ). C’est à ce moment-là que sa carrière semble stagner, malgré ses retrouvailles avec Jacques Doillon dans le rôle principal de Amoureuse, qui sort en 1992. Cette même année, Charlotte Gainsbourg participe à ce qui est à ce jour sa seule production théâtrale en jouant un des deux rôles de la pièce Oleanna de David Mamet lors de sa création parisienne. La mise-en-scène est assurée par Maurice Bénichou, qui est aussi son partenaire de jeu.
En , sort une bande dessinée sur Charlotte : Charlotte Gainsbourg mon amour aux éditions Delcourt, un hommage humoristique du dessinateur Fabrice Tarrin qui la représente sous les traits d'un petit canard à la mâchoire prognathe. Elle a déclaré lors d'une interview à propos de son physique : « Ma mâchoire prognathe vient de mon père alcoolique et ma taille, de ma mère mannequin »[11].
Sachant sa mère malade, Charlotte Gainsbourg a filmé Jane Birkin pendant six ans. Son documentaire Jane par Charlotte sort au cinéma en janvier 2022 et reçoit un accueil critique favorable[20]. Le film est nommé pour le César du meilleur documentaire mais ne décroche pas la récompense. La soirée de remise des prix en février 2023 sera la dernière apparition publique de Jane Birkin, quelques mois avant son décès[21].
Elle revient à la comédie romantique avec le film La vie pour de vrai réalisé par Dany Boon. L'hebdomadaire Télérama écrit : « L’apparition de Charlotte Gainsbourg change soudain la donne, apportant de l’humour frais et du jeu, par petites touches. Grâce à elle, le film parvient à s’épanouir un peu plus, et tend vers une forme de comédie romantique moins caricaturale »[23].
Carrière musicale
Elle chante pour la première fois sur l'album de Serge Gainsbourg Love on the Beat, en 1984, où elle chante en duo Lemon Incest avec lui. L'ambigüité du titre de cette chanson est complétée par le clip où Charlotte apparait en petite tenue allongée à côté de son père. Les paroles évoquent « l'amour que nous ne ferons jamais ensemble ».
En 1986, elle récidive avec l'album Charlotte for Ever, écrit par son père[24]. Prenant la pose d'une adolescente difficile, elle chante une série de textes au contenu tout aussi provocant : Charlotte for ever, Plus doux avec moi (les deux en duo avec Serge), Élastique, Zéro pointé vers l'infini.
En 1996, elle participe à la bande originale de Love, etc. En 2000, on entend sa voix dans l'album Music de Madonna : le début de la chanson What It Feels Like for a Girl contient quelques paroles prononcées par Charlotte dans le film Cement Garden. Son dernier vrai duo en date est If avec Étienne Daho, sur l'album Réévolution (2003) de ce dernier. En 2005, Charlotte participe à la bande originale de L'un reste, l'autre part, en interprétant la chanson portant ce titre.
Son troisième album, IRM, sorti en . Le titre de l'album fait référence à l'expression médicale « imagerie par résonance magnétique », traitement qu'elle a subi à la suite de son accident de ski. IRM est produit par le musicien américain Beck Hansen, qui signe aussi pratiquement toutes les compositions. L'album comprend une chanson coécrite par Beck et Charlotte Gainsbourg (Greenwich Mean Time) que les deux chantent en duo, un poème de Guillaume Apollinaire mis en musique par Beck (La Collectionneuse) et la reprise d'une chanson québécoise, Le Chat du café des artistes, composée par Jean-Pierre Ferland et Michel Robidoux. L'album est suivi d'une première tournée qui la conduit notamment au Japon.
Son quatrième album Stage Whisper, un album double, sort en 2011. On y trouve sept chansons inédites, dont quatre à nouveau en collaboration avec Beck, et onze titres enregistrés en public pendant la tournée.
Son cinquième album, Rest, sort le . Enregistré à New-York avec l'aide de SebastiAn, Rest contient onze titres, dont un composé par Paul McCartney, qui participe également à l'enregistrement de sa chanson. Cette fois-ci, contrairement aux albums précédents, Charlotte s'implique activement dans l'écriture, signant ou cosignant les textes de presque tous les titres, dont plusieurs sont en français. Les musiques sont essentiellement l'œuvre de SebastiAn. L'album évoque beaucoup Kate, la demi-sœur de Charlotte[25].
Le premier extrait du même nom, coécrit et composé par Guy-Manuel de Homem-Christo (Daft Punk), est dévoilé début septembre[26], suivi par les titres Deadly Valentine[27] et Ring-A-Ring O' Roses[28]. Charlotte fait appel à ses enfants (Alice, Joe et Ben Attal) pour jouer dans les clips qui illustrent ces chansons. Pour cet album, elle reçoit en 2018 la victoire de la musique dans la catégorie chanteuse féminine de l'année.
À la fin de cette même année, elle publie un nouveau titre Such a Remarkable Day[29], suivi peu après par l'EPTake 2[30]. En 2021, elle travaille sur un nouvel album, annoncé pour 2022[31].
Vie privée
Fille de Serge Gainsbourg et de Jane Birkin, Charlotte Gainsbourg est la compagne depuis d'Yvan Attal, lui-même comédien et réalisateur. Ils ont ensemble trois enfants : Ben (né en 1997), Alice (née en 2002) et Jo (née en 2011)[32]. En , elle s'installe à New York avec ses trois enfants, quittant Paris après la mort de sa demi-sœur Kate Barry, qui vivait également dans la capitale[33],[34],[35].
Nièce du réalisateur Andrew Birkin et filleule de Yul Brynner, Charlotte Gainsbourg a également deux demi-sœurs, Kate Barry et Lou Doillon, du côté de sa mère ; ainsi que deux demi-frères, Paul et Lucien Gainsbourg (mieux connu sous le diminutif « Lulu », fils de Bambou) et une demi-sœur, Natacha, du côté de son père.
Elle parle longuement de son père Serge Gainsbourg, se souvenant du clip provocant de Lemon Incest et du tournage de Charlotte for Ever : « Et lui, tel que je le connaissais dans la vie, ne correspondait pas à ce que je découvrais sur un tournage, sur un plateau. Il n'était plus le même. […] Mon père avait plusieurs facettes et je le connaissais, mais devoir au quotidien faire cela et être moi-même dans cette spirale, c'était dur à vivre. » Viendra la disparition, subite, en 1991 : « J'avais 19 ans quand mon père est mort. Je pensais que je ne m'en remettrais pas. […] J'ai fait comme s'il était encore là. […] Pendant des années, j'étais une loque. Yvan m'a récupérée très peu de temps après et il a eu la patience d'attendre, je ne sais pas…, dix ans…, que, petit à petit, j'émerge. Il y avait aussi une complaisance dans le malheur »[36].
À l'âge de treize ans elle demande d'aller vivre en pension où elle reste une année au collège Beau Soleil à Villars-sur-Ollon en Suisse. Elle s'explique à ce sujet : « Je venais de tourner Paroles et musique d’Élie Chouraqui. J’ai voulu m’éloigner de Paris et de ma famille, être loin de tout le monde. J’avais demandé à mon père et il a accepté. Il était triste de me voir partir. C’était un pensionnat de luxe d’enfants friqués. J’avais trouvé la pension toute seule et décidé d’y aller de ma propre initiative »[37]. Elle garde de ce séjour un excellent souvenir, notamment pour sa pratique du ski[38].
En , elle échappe à un projet d'enlèvement préparé par un groupe de quatre Parisiens, âgés de 20 ans et 21 ans, déjà auteurs de braquages[39]. Se revendiquant d'Action directe, ils avaient minutieusement planifié leur opération, dans le but de réclamer une rançon de 4 millions de francs à Serge Gainsbourg[39]. Ils sont arrêtés par la police à la suite d'une fusillade avec des agents — ils souhaitaient voler leurs uniformes — avant d'avoir pu agir[39],[40].
↑ ab et c« Charlotte Gainsbourg », purepeople.com, (lire en ligne, consulté le ).
↑Nous deux n°2164, semaine du 20 au 26 décembre 1988, p.28 : "Après le tournage de L'Effrontée, elle avait demandé à ses parents de la mettre en pension, en Suisse : "J'avais besoin de m'éloigner un peu de réfléchir..." La pension était sévère. Elle se levait à quatre heures du matin pour travailler jusqu'à six heures et préparer le cours de sept heures. Elle rentra à Paris l'année suivante."
↑ ab et c« Arrêtés après deux fusillades dans Paris Les quatre " lascars " menaçaient d'enlever Charlotte Gainsbourg », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le ).