Il réalise La Haine la même année, le film reçoit trois César, dont celui du meilleur film et du meilleur montage. En tant qu'acteur, il tourne avec des metteurs en scène de réputation internationale.
Biographie
Petit-fils du dessinateur hongroisFélix Kassowitz, Mathieu Kassovitz est le fils de Peter Kassovitz (né en 1938), producteur de cinéma et réalisateur, et de Chantal Rémy, monteuse de films.
Mathieu Kassovitz a été marié à l'actrice Julie Mauduech, avec laquelle il a joué dans le film qu'il a dirigé, Métisse, et qui fait une brève apparition dans La Haine (elle joue une jeune femme qui se fait draguer par Saïd lors d'un vernissage à Paris). Ils ont une fille nommée Carmen. Il a ensuite deux enfants avec le mannequin Aurore Lagache.
Entre 2014 et 2019, il est en couple avec Aude Legastelois, une actrice de vingt ans sa cadette[3].
Il participe au débat public sur les moyens de sortir de la crise climatique. En 2018, il figure ainsi parmi les deux cents signataires d'un appel publié dans le journal Le Monde. L'appel met en garde contre des conséquences dramatiques, telles que l'extinction de l'espèce humaine, si une action politique « déterminée et immédiate » dans des domaines problématiques tels que le changement climatique ou la biodiversité, devait être ignorée[5].
Le , alors qu'il prépare un film, il est victime d'un grave accident de moto après avoir perdu le contrôle de son véhicule sur l'autodrome de Linas-Montlhéry, en Essonne[6], ce qui entraîne son hospitalisation[7].
En 1997, Mathieu Kassovitz adapte son court-métrage Assassins... de 1992 en long-métrage, avec comme acteurs principaux lui-même et Michel Serrault.
Le film suscite la polémique au festival de Cannes : Michel Serrault incarne un personnage froid et méthodique et le thème est dérangeant (un tueur transmet son savoir-faire à un jeune sans emploi). Le film est sifflé par les spectateurs du Festival. Mathieu Kassovitz désigne Assassin(s) comme son film préféré[réf. nécessaire].
Confirmation commerciale et échecs hollywoodiens (2000-2009)
En 2000, il fonde la société de production MNP Entreprise. Il réalise Les Rivières pourpres, thriller psychologique avec Jean Reno et Vincent Cassel, qui rencontre un succès commercial, et attire sur lui l'attention des studios américains.
Côté réalisation, au début des années 2000, il travaille sur un film de science-fiction, qu'il voudrait être un équivalent français de 2001, l'Odyssée de l'espace. L'action se déroulerait en partie à bord de la Station spatiale internationale. Afin qu'il puisse utiliser l'Airbus A300 ZERO-G de Novespace pour les séquences en apesanteur, un studio de tournage est installé à proximité de l'aéroport de Bordeaux-Mérignac. Le tournage est interrompu.
En 2003, sort finalement Gothika, sa cinquième réalisation, un thriller fantastique porté par Halle Berry et par Penélope Cruz. Mathieu Kassovitz admet par la suite avoir tenté l'aventure hollywoodienne pour financer un projet lui tenant à cœur depuis longtemps : Babylon A.D. Ce film, qu'il a réalisé du au , est l'adaptation de Babylon Babies, roman de l'écrivain Maurice G. Dantec. Il sort le . Il est mal reçu par la critique et échoue au box-office.
En , il réalise le clipX&Y de Kery James, interdit aux moins de 18 ans.
En , il est le narrateur du documentaire Apocalypse[8].
Cinéma français et premiers rôles (depuis 2011)
En 2011, sort son septième long-métrage L'Ordre et la Morale, qui renoue avec la veine politique de sa première « trilogie ».
Le film raconte l'assaut des troupes militaires françaises après l'assassinat de quatre gendarmes et la prise d'otages de vingt-sept gendarmes mobiles, en 1988 par les indépendantistes Kanaks sur l'Île d'Ouvéa, en Nouvelle-Calédonie. Il joue le commandant Philippe Legorjus.
La version des évènements décrite par le film est contestée[9],[10]. Malgré de bonnes réactions dans la presse et parmi les spectateurs, le succès financier du film est mitigé, et l'unique nomination au César pour la meilleure adaptation lui inspire le tweet « J'encule le cinéma français. Allez vous faire baiser avec vos films de merde. »[11].
La société de production cinématographique MNP de Mathieu Kassovitz, créée en 2000 et fermée en 2010 pour liquidation judiciaire, avait bénéficié en 2008 d'une avance remboursable de 250 000 euros de la part du Conseil régional de Picardie. L'auteur a fourni un certificat d'irrécouvrabilité en guise de réponse. Le Conseil régional de Picardie n'a pas engagé de poursuite à l'encontre du dirigeant de MNP[12].
L'année suivante, il tient un second rôle dans le remake d'Angélique d'Ariel Zeitoun, égratigné par la critique et échec commercial. Au début de cette année, il prévoit de quitter la France, non pour des raisons fiscales, mais parce qu'il aurait « du mal à continuer de travailler dans un pays qui a enfermé le cinéma », évoquant « une copie conforme d'un modèle américain », et déplorant le fait que « le public ne suit pas »[13].
Il a l'intention de réaliser un thriller futuriste intitulé Mind Fall.
En 2024, il annonce revenir à la réalisation avec The Big War, un film hybride mêlant animation et tournage en décors naturels, adaptant La bête est morte ! d'Edmond Calvo. Le tournage des éléments réels est prévu à l'été 2025, pour une sortie fin 2026 ou début 2027[15].
En 2009, sur RMC, il affirme que Ben Laden n'est pas responsable des attentats du [21].
En 2011, l'insuccès de son septième long-métrage L'Ordre et la Morale et son unique nomination aux César le rendent violent sur les réseaux sociaux[11].
Après s'être réjoui, sur les réseaux, d'une condamnation du « facho »Alain Soral, il se rend au Liban pour rencontrer Thierry Meyssan, un proche de ce dernier[23].
Le , à la suite d'une mobilisation des forces de l'ordre nantaises pour un contrôle de stupéfiants dans un hôpital qui a conduit à la saisie de sept grammes de résine de cannabis, il traite les policiers de « bons à rien » et de « bande de bâtards »[27]. À la suite de cette déclaration, Éric Ciotti exige dans une lettre ouverte que des poursuites judiciaires soient engagées par l'État à son encontre[28]. Le réalisateur riposte sur le réseau social par des insultes au député[29]. Il est condamné le pour injure publique à une amende de mille euros et à verser un euro symbolique de dommages et intérêts à chacun des dix-sept agents qui ont porté plainte contre lui, par le tribunal correctionnel de Paris. À la barre, il regrette la « susceptibilité » des policiers, qu'il n'avait pas voulu « blesser ». Mathieu Kassovitz assure qu'il subit « des violences policières » depuis l’âge de 25 ans et se bat dans ses films pour prôner un « respect » mutuel entre jeunes et forces de l'ordre[30].
En mai 2021, s'adressant à la veuve de Philippe Monguillot, chauffeur de bus tué par une agression commise par plusieurs personnes ayant refusé de porter un masque sanitaire, il déclare que la mort de son mari est un « fait divers » et que ce sont des choses qui « continueront d'exister »[31].
Dans une interview accordée à LCI le 22 juin 2024, en amont des élections législatives françaises anticipées, Mathieu Kassovitz se déclare être de tout cœur avec les manifestants en cas de majorité absolue du Rassemblement national[32]. Mais il s'interroge sur les effets de cette hypothèse. Quelle serait la réelle réaction des Français en cas de victoire du RN[33] ? Les droits de l'homme sont-ils toujours les valeurs de la France ? L'expérimentation d'une gouvernance d'extrême droite, conjecture Mathieu Kassovitz, répondrait à ces questions[34]. Ses propos, rapportés de manière incomplète par les réseaux sociaux, déclenchent un tollé ; certains médias comme le JDD en présentent une version partielle[35]. Le lendemain, l'acteur fustige les auteurs des interprétations erronées et fait une mise au point sur sa position réaffirmée à gauche[36].
Le , il déclare dans l'émission Zoom zoom zen sur France Inter que « la pollution n’existe pas », arguant que les polluants seraient « naturels »[37], déclenchant de vives réactions d'auditeurs[38] et une saisie de l'Arcom par l'association QuotaClimat.
↑Marin Karmitz, également présent sur le plateau, déclare : « Moi, je pense que le conspirationnisme débouche sur quelque chose d'extrêmement grave, c'est le négationnisme, le négationnisme c'est-à-dire les gens qui disent : « les chambres à gaz n'ont pas existé ». Bon. On est dans cette filiation et c'est extraordinairement dangereux », Le grand direct des médias sur Europe 1 de Jean-Marc Morandini, Chronique de Frédéric Bonnaud, .
↑Frédéric Bonnaud, op. cit. à 3:40 : « c'est la pire extrême-droite antisémite américaine qui est la plus grande partisane de cette théorie du complot ».