La lignée des dalaï-lamas (ou du Dalaï-Lama) est la plus importante lignée de réincarnation (tulkou) postulée dans le bouddhisme tibétain et dans l'histoire du Tibet.
Pour lui, le rôle politique des dalaï-lamas est dépassé et doit laisser place à la démocratie[7].
En , il annonce des discussions pour qu'un nouveau chef spirituel des Tibétains soit choisi de son vivant[8]. La réunion est reportée à la suite de la mort de Kathok Getse Rinpoché[9].
Le 1er dalaï-lama fonde dans la région de Tsang, autour du Tashilhunpo, la base d'un pouvoir soutenu par la population.
1475-1542 : 2e dalaï-lama, Gedun Gyatso (དགེ་འདུན་རྒྱ་མཚོ་).
Le 2e dalaï-lama est amené au Tashilhunpo où il reste jusqu'à l'âge de 16-17 ans avant de partir étudier à Lhassa où il devient l'abbé du monastère de Drépung. Sa renommée s'étend à Lhassa et au Tibet central. Il se rend au Tibet du Sud où il construit le monastère de Chorgyal. C'est là qu'il définit le système d'identification des dalaï-lamas sur la base de visions à percevoir dans le lac de Palden Lhamo, système qui se perpétue jusqu'au 14e dalaï-lama. À la fin de son règne, sa popularité s'étend du Tibet central au Kongpo et au Dagpo, deux régions du Tibet du sud. Cette augmentation de popularité ouvre la voie au 3e dalaï-lama qui se rend en Mongolie où il convertit les Mongols au bouddhisme[11].
1543-1588 : 3e dalaï-lama, Sonam Gyatso (བསོད་ནམས་རྒྱ་མཚོ་).
1617-1682 : 5e dalaï-lama, Lobsang Gyatso (ངག་དབང་བློ་བཟང་རྒྱ་མཚོ་), « le Grand Cinquième »
En 1642, Lobsang Gyatso, connu sous le nom de « le Grand Cinquième », est proclamé souverain du Tibet par Güshi Khan, chef des Mongols qoshots basés dans le Kokonor (Qinghai) et ayant conquis le Tsaïdam et le Tibet septentrional[15]. Sous son règne, les dalaï-lamas reçoivent le pouvoir temporel sur le Tibet. Ils deviennent, avec les régents, les chefs du gouvernement tibétain. Lhassa devient la capitale du Tibet et le Potala est construit pour devenir la résidence du dalaï-lama et le siège de son gouvernement[16]. Selon Roland Barreaux, le règne du 5e dalaï-lama a pour résultat l'unification du Tibet en une nation. Son pouvoir politique indépendant s'étend à toutes les anciennes provinces tibétaines, y compris le Kham et l'Amdo[17]. Le régent Sangye Gyatso cacha sa mort pendant 14 ans aux Tibétains, aux princes mongols du Khanat qoshot (gouverné alors par Dalaï Khan (1668 — 1697)) et à l'empereur de Chine (alors Kangxi (1661 – 1722)), lequel ne le pardonna ni au régent, ni au Tibet[18].
1683-1706 : 6e dalaï-lama, Tsangyang Gyatso (ཚངས་དབྱངས་རྒྱ་མཚོ་)
Intronisé fin 1697 au palais du Potala, il montre une indifférence à l'égard de ses devoirs religieux au point de renoncer à ses vœux monastiques mais non pas à ses fonctions temporelles qu'il assume en 1702. Son attitude est cause de scandale. Lkhazang Khan, qui voulait se défaire de ce dalaï-lama, le fit conduire en Chine en 1706. Officiellement, il meurt en route. Lhazang Khan installe un dalaï-lama de son choix au Potala, mais entre-temps, les religieux ont découvert dans le Kham un enfant qui est désigné comme véritable réincarnation[19]. L'Empereur Kangxi avait des doutes sur l'authenticité du 6e dalaï-lama. Malgré cela, il décida non pas de remettre en question l'institution des réincarnations mais de l'utiliser à son avantage en raison de son influence sur les sociétés tibétaines et mongoles, mettant les trülkus à son propre service[20].
1708-1757 : 7e dalaï-lama, Kelzang Gyatso (བསྐལ་བཟང་རྒྱ་མཚོ)
En 1717, les Mongols, Dzoungars-Oïrats, tuent Lkhazang Khan et pillent Lhassa (dont le Potala) pour orner leur capitale[21]. Le 7e dalaï-lama est emprisonné. Il est remis en place par les Mandchous en décembre 1720, quelques mois après que ceux-ci aient repris Lhassa aux Dzoungars[22].
En 1756, le 7e dalaï-lama se retire du monde. Il meurt l'année suivante. L'exercice du pouvoir est assuré de 1757 à 1777 par le 6eDemo Tulku, Ngawang Jampel Deleg Gyatsho, nommé régent du Tibet par l'empereur Qianlong en attendant la majorité du prochain dalaï-lama. Ce sera le début d'un système bien établi où chaque régent sera obligatoirement un tulkou[23].
1758-1804 : 8e dalaï-lama, Jamphel Gyatso (འཇམ་དཔལ་རྒྱ་མཚོ་)
1806-1815 : 9e dalaï-lama, Lungtok Gyatso (ལུང་རྟོགས་རྒྱ་མཚོ་)
Il meurt à l'âge de 9 ans. Le régent, Kundeling I, assure l'exercice du pouvoir de 1789 à 1810, suivi de Demo II de 1811 à 1819.
1816-1837 : 10e dalaï-lama, Tsultrim Gyatso (ཚུལ་ཁྲིམས་རྒྱ་མཚོ་)
Mort à 21 ans, il ne règne pas, le régent, Demo II, assurant l'exercice du pouvoir de 1811 à 1819, suivi de Tsemoling II de 1819 à 1844.
1838-1856 : 11e dalaï-lama, Khendrup Gyatso (མཁས་གྲུབ་རྒྱ་མཚོ་)
Mort à 17 ans, il ne règne pas, le pouvoir restant aux mains des régents Reting I de 1845 à 1862, puis Shatra de 1862 à 1864.
1856-1875 : 12e dalaï-lama, Trinley Gyatso (འཕྲིན་ལས་རྒྱ་མཚོ་)
Il règne de 1873 à 1875, à la suite du régent Ditru qui exerce le pouvoir de 1864 à 1872.
1876-1933 : 13e dalaï-lama, Thubten Gyatso (ཐུབ་བསྟན་རྒྱ་མཚོ), « Le Grand Treizième ».
Intronisé en 1879, il règne de 1895 à 1933, à la suite du régent Demo III qui exerce le pouvoir de 1886 à 1895. Vers 1898 (certaines sources donnent 1920), il abolit la peine de mort, sauf en cas de haute trahison. En 1904, il fuit en Mongolie puis dans l'Amdo devant l'irruption d'une force expéditionnaire britannique, avant de retrouver son trône en 1909 à la suite des accords passés par la Chine avec la Grande-Bretagne. En 1910, il fuit à nouveau Lhassa, cette fois-ci pour l'Inde britannique, devant les troupes envoyées par le gouvernement impérial. Il revient en 1913 à la faveur de la chute de l'empire Qing et de l'instauration de la république de Chine.
Proclamant ce qui est diversement interprété comme l'indépendance du Tibet ou la fin de la relation prêtre-protecteur entre le dalaï-lama et l'empereur, il entame une série de réformes visant à moderniser l'administration, la justice, l'enseignement et la médecine. Il crée également une armée tibétaine. Cependant, en 1926, face au mouvement de rejet chez les éléments conservateurs de l'élite tibétaine et aux revendications des jeunes officiers de l'armée, il met un terme à l'ensemble du programme. Le 13e dalaï-lama dirige, de 1912 à 1933, un Tibet indépendant de facto[26], sans toutefois lui obtenir de reconnaissance internationale (de jure) ni parvenir à en faire un État moderne[27].
Depuis 1935 : 14e dalaï-lama, Tenzin Gyatso (བསྟན་འཛིན་རྒྱ་མཚོ་)
L'origine du nom est le titre de Dalaï Lama donné le par le dirigeant mongol Altan Khan à Sonam Gyatso, 3e de sa lignée de réincarnation, lors de leur rencontre près de la frontière mongolo-tibétaine à Tsavchaal dans le Kokonor, au monastère de Thegchen Chonkhor. La signification du mot Dalaï est rassemblement de grandes quantités d'eau collectées en masse. Altan Khan choisit ce terme car il impliquait que Sonam Gyatso était le chef de toutes les écoles du bouddhisme tibétain. Il souhaitait ainsi que son propre projet politique soit poursuivi par Sonam Gyatso[28].
Dalaï est un terme mongol (mongol : ᠳᠠᠯᠠᠶ, cyrillique : далай). Il s'agit d'une combinaison de dalaï, (mongol : ᠳᠠᠯᠠᠢ, VPMC : dalai, cyrillique : далай, MNS : dalai, terme mongol signifiant « océan », pouvant également être traduit en « mer »), l'équivalent ou la traduction du mot tibétain gyatso (tibétain : རྒྱ་མཚོ་, Wylie : rgya mtsho)[29],[30],[31],[32],[33]. Il s'agit d'une adaptation du titre mongol de Dalaïin Khan (mongol : ᠳᠠᠯᠠᠢᠢᠨ ᠬᠠᠨ, VPMC : dalaiyin qan, cyrillique : далаиин хан, MNS : Dalaiin Khan)[34],[35]. C'est une partie du nom de Sonam Gyatso qui fut le premier à porter le titre de dalaï-lama. Lama (bla ma), est un mot tibétain utilisé de façon honorifique pour désigner notamment les maîtres réincarnés du bouddhisme. Certains auteurs ont traduit de façon approximative dalaï-lama par « Océan de Sagesse »[36].
Statut et autorité du dalaï-lama
Autorité spirituelle
Sur un plan spirituel, les dalaï-lamas sont considérés par les bouddhistes tibétains comme des émanations du bodhisattva de la compassion («Chenrezig» en tibétain, «Avalokiteshvara» en sanskrit). Yumiko Ishihama a démontré en 1993 qu'il est fait référence à cette croyance dans la biographie du 1er dalaï-lama écrite en 1494[37].
Les bodhisattvas choisissent, suivant la voie du Mahayana, de renaître pour le bien de tous les êtres.
Du fait qu'ils incarnent le bodhisattva de la compassion, les Tibétains vénèrent les dalaï-lamas comme des dieux chargés de la représentation et de la protection du Tibet et du peuple tibétain.
Le 14e dalaï-lama évoque souvent ce plan de « Chenrézig » qui aurait permis de matérialiser la prédiction de Bouddha Sakyamuni de l'avènement du bouddhisme au Tibet[38]. Du 1er au 5e dalaï-lama, ceux-ci contribuent à protéger et guider le peuple tibétain dans cette voie.
Comme les dalaï-lamas constituent une lignée de tulkus, maîtres réincarnés, ses moines et maîtres spirituels, dont souvent le panchen-lama, doivent après le décès d'un dalaï-lama, engager une enquête pour rechercher sa réincarnation. Des oracles, dont l'oracle de Nechung, oracle d'État du Tibet, sont souvent consultés. Les enfants candidats sont interrogés pour rechercher des signes tels que la reconnaissance d'objets possédés par le précédent dalaï-lama. Le jeune tulku est alors amené dans un monastère pour y recevoir les dharma (enseignements bouddhiques).
Le titre de cette lignée de tulkus fut donné par l'empereur mongol Altan Khan en traduction du nom du 3e dalaï-lama, Sonam Gyatso. On dit que dès la seconde incarnation, l'enfant se souvenait de ses vies passées et des noms des dignitaires de l'entourage du premier dalaï-lama, Gendun Drup[39].
En tant que chef spirituel de la communauté bouddhiste tibétaine, le dalaï-lama représente toutes les écoles (non seulement celle des « gélugpa » à laquelle il appartient traditionnellement, mais aussi les écoles Kagyüpa, Sakyapa et Nyingmapa)[40].
Selon Mick Brown , l'autorité spirituelle du dalaï-lama était respectée par les écoles anciennes du bouddhisme tibétain (kagyu, nyingma et sakya), lesquelles reconnaissaient en lui le « de facto roi du Tibet »[41].
Selon Arjia Rinpoché, si le dalaï-lama est le plus haut dignitaire sur le plan politique, en matière d'autorité religieuse le panchen lama et lui sont de même niveau[42].
Le Gaden Phodrang est un système de gouvernement dual bouddhiste, unissant fonction spirituelle et fonction temporelle et combinant religieux et laïcs (ou civils)[45],[46]. Ce gouvernement bouddhiste est instauré en 1642 par l'abbé du monastère de Drépung, Lobsang Gyatso. Les gelugpas, qui s'opposent au Karmapa (soutenu par le prince de Shigatse), font appel à Güshi Khan, chef de la tribu mongole des Qoshot. Celui-ci envahit le Tibet en 1640, détrône le roi Tsang et donne le pouvoir à Lobsang Gyatso, qui de simple moine devient, en tant que 5e dalaï-lama, chef d'État[47],[48],[49],[50]. Il est le premier des dalaï-lamas à exercer un pouvoir temporel[51]. En 1645, il décide d’installer à Lhassa son gouvernement dans un bâtiment, le Potala, qu’il fait construire sur une colline où se trouvait un pavillon fondé par le roi Songtsen Gampo. Il édifie la partie blanche centrale, la partie rouge étant ajoutée par Sangyé Gyatso en 1690. Le Potala devient le centre du pouvoir religieux et politique de la théocratie tibétaine[52].
Le 6e dalaï-lama, Tsangyang Gyatso, fut intronisé fin 1697 au Potala. Il montra une indifférence à l'égard de ses devoirs religieux au point de renoncer à ses vœux monastiques, mais pas à ses fonctions temporelles[19].
Le 8e dalaï-lama, Jamphel Gyatso, n'exerça jamais véritablement le pouvoir. Après lui et jusqu'au 13e dalaï-lama, aucun ne vécut assez longtemps pour exercer une autorité politique[53].
Le dalaï-lama dirigeait tant les affaires religieuses que laïques, grâce à deux organes principaux du gouvernement : le Conseil religieux, yik-tsang, composé de quatre membres de la communauté monastique, et le Conseil des ministres, kashag, composé de quatre membres, shapé, dont trois laïcs et un religieux. Le premier ministre religieux, chikyap chempo, et le premier ministre laïc, lönchen, faisaient la liaison entre les Conseils et le dalaï-lama. L’ensemble des ministres du Conseil laïc contrôlait les affaires politiques, judiciaires, et fiscales du Tibet. Un ministre des Affaires étrangères, placé sous la direction du chigye lönchen (premier ministre d’État), a été créé dans la première moitié du XXe siècle. Son rôle était consultatif. La politique extérieure a toujours été dirigée par le dalaï-lama ou le régent. Il existait une Assemblée nationale, tsongdu, se réunissant dans des circonstances graves, constituée d’une cinquantaine de personnalités de Lhassa, dont les abbés des grands monastères. Son rôle était consultatif. Dans les provinces, le gouvernement était représenté au milieu du XXe siècle par cinq chikyap pour l’U-Tsang (Lhassa et Shigatse), Gartok (Tibet occidental), Kham (Chamdo, Tibet oriental), Chang (Nagchuka, Tibet du Nord) et Lhoka (Lho-dzong, Tibet du Sud). Des chikyap dépendaient les dzong-pön, commandants de forteresses, responsables du maintien de l’ordre et de l’impôt. Ils avaient une grande indépendance[54].
Relations entre le dalaï-lama et les souverains mongols
Sonam Gyatso se rendit en Mongolie à l'invitation d'Altan Khan, prince des Toumets, souverain de la Mongolie, d'une partie nord de la Chine et de la région tibétaine du Kokonor. La mort de Kubilai Khan avait marqué la fin de la relation protecteur-lama unissant la cour mongole et les lama sakyapa du Tibet, et la Mongolie était retournée à son ancienne spiritualité animiste. Bien qu'Altan Khan se fut converti au bouddhisme récemment, l'invitation avait un but plus politique que spirituel. Altan Khan souhaitait utiliser la religion pour réunifier les tribus mongoles hétérogènes et savait que l'école gélugpa en opposition avec d'autres écoles bouddhistes plus anciennes manquait d'une protection militaire. La rencontre historique entre Sonam Gyatso et Altan Khan eut lieu en juin 1578. Altan Khan proclama le bouddhisme religion d'état de la Mongolie et déclara la reprise de la relation de protecteur à lama, et conféra le titre de dalaï-lama pour commémorer cette reprise et honorer Sonam Gyatso. Ce dernier étant la 3e incarnation de Gendun Drup et le 3e abbé du monastère de Drépung, il fut déclaré 3e dalaï-lama[55].
Le 3e dalaï-lama donna un enseignement bouddhiste à une large assemblée de Mongols réunis à Koko Khotan, capitale d'Altan Khan, et actuelle Huhhot. C'est sur ce site qu'Altan Khan fit bâtir le premier monastère mongol, Thegchen Chonkhor[56].
Relations entre le dalaï-lama et l'empereur de Chine mandchou
Le 5e dalaï-lama, qui rendit visite à l'empereur Qing à Pékin, rétablit la relation de Chö-yon (de chapelain à donateur). Cette relation fut interprétée de façon différente par les empereurs Qing et les Tibétains[57].
Pour le géographe Louis Grégoire (1876), le dalaï-lama était dépendant de l'empereur de la Chine et choisi par les ambans :
« Le souverain spirituel du Thibet est le Dalaï ou Talé-Lama ; c'est toujours un enfant, incarnation de Bouddha, choisi entre trois candidats, que présentent les grandes lamaseries, par les ambassadeurs de l'empereur de la Chine. Il délègue son autorité temporelle à un radjah, appelé Nomekhan ou Gyalbô, qui gouverne avec quatre ministres et seize mandarins, tous nommés par un diplôme impérial et révocables au gré de l'empereur. Quatre mille soldats chinois sont distribués dans les stations importantes, et des postillons chinois, espèces de gendarmes, font le service des postes. Quatre grandes principautés et plusieurs petites sont administrées directement par des agents chinois. Dans ces derniers temps, de vastes territoires, entièrement thibétains par la langue, les mœurs, la religion, ont été réunis au Ssé-tchouan et au Yun-nan. »
Selon l'exploratrice Alexandra David-Néel pour être intronisé, le dalaï-lama devait obligatoirement avoir été reconnu par le gouvernement chinois. Le jour de son accession, il devait se prosterner devant un portrait de l'empereur, faisant ainsi acte de vassal (il en était de même du panchen-lama siégeant à Shigatsé)[59].
Selon Françoise Wang-Toutain, c'est à partir du XVIIe siècle que les Mandchous qui conquirent l'empire de Chine et fondèrent la dynastie Qing commencèrent s'immiscer dans la reconnaissance de la réincarnation des dalaï-lamas. Après la destitution du 6e dalaï-lama, ils eurent un rôle important lors de l'intronisation du 7e dalaï-lama. L'urne d'or, présentée fréquemment comme symbolisant le pouvoir des Qing au Tibet, fut offerte en 1781 par l'empereur Qianlong au 8e dalaï-lama. Le nom des candidats y était introduit et après des prières, un représentant impérial devait en tirer un au sort. Toutefois, les Tibétains parvinrent à éviter son utilisation, ou à ne pas lui laisser le dernier mot. Pour reconnaître le 9e dalaï-lama, le régent déclara l'identification certaine et le recours à l'urne inutile. Pour les 10e, 11e et 12e dalaï-lamas, l'urne servit plus à entériner le choix que les Tibétains opérèrent suivant leurs traditions[60]. Pour Anne Chayet, si l'urne fut utilisée, son verdict ne contraria jamais le choix des moines, les Qing n'ayant plus la force d'imposer cette contrainte. Du reste, elle ne fut pas utilisée lors de la désignation du 13e dalaï-lama[61].
Relations entre le dalaï-lama et la république populaire de Chine
Depuis son exil, le dalaï-lama est dénoncé systématiquement par le gouvernement chinois qui le qualifie d'« indépendantiste »[67]. Malgré cela, le dalaï-Lama persévère dans la voie de la non-violence et demande à la Chine de négocier pour aboutir à un compromis politique. Le , il lance un appel à l'Organisation des Nations unies en faveur d'une restauration de l'indépendance du Tibet. Puis, après l'ouverture de Deng Xiaoping qui déclara en 1979 qu'en dehors de l'indépendance tout sujet pouvait être discuté, le dalaï-lama opta pour la politique de la voie médiane, dans un intérêt mutuel pour les Tibétains et les Chinois[68]. Cette voie préconisée par le dalaï-lama dans ses négociations avec le gouvernement chinois propose de réunifier en une entité administrative autogérée démocratiquement les territoires tibétains morcelés en cinq zones rattachés à des provinces chinoises. Son objectif est de préserver la religion et la culture tibétaine permettant aux Tibétains de gérer leur développement socio-économique, laissant la Chine responsable de la défense et des affaires étrangères[69]. Toutefois, selon l'écrivain chinois Wang Lixiong, il n'a pas fait de promesse juridiquement contraignante sur ce point et peut donc se rabattre à tout instant sur une position appelant à l'indépendance[70]. Si des discussions entre des émissaires du dalaï-lama, Lodi Gyari et Kelsang Gyaltsen, avec des représentants du gouvernement chinois débutèrent en 2002, aucune négociation directe entre le dalaï-lama, son gouvernement en exil et le gouvernement chinois n'a encore débuté[71].
Selon Étudiants pour un Tibet libre et Fox Butterfield, pendant la révolution culturelle au Tibet, la plupart des monastères et édifices religieux sont détruits, les moines et nonnes emprisonnés et torturés[72],[73]. Selon le XIVe dalaï-lama, aujourd'hui encore, non seulement les Tibétains sont sévèrement réprimés et empêchés de s'exprimer, mais en plus, ils subissent la très forte pression d'une politique de colonisation. « Si rien ne change, la culture tibétaine risque de disparaître d'ici quinze ans », affirmait le dalaï-lama en 2007[74].
Aujourd'hui en Chine, le culte bouddhiste tibétain de l'école Gelugpa est officiellement autorisé par le gouvernement central, même à Pékin dans le très ancien temple de Yonghe[75][réf. incomplète]. Cependant, selon le DrJohn Powers, un spécialiste de la religion et de la culture tibétaines à l'université nationale australienne, les moines tibétains sont contraints de dénoncer le dalaï-lama[76]. Des associations internationales dénoncent la répression visant la religion au Tibet : mise en résidence surveillée, en 1995, du panchen-lama désigné par le XIVe dalaï-lama, Gedhun Choekyi Nyima[77], destruction en 2001 de l’institut bouddhiste de Serthar fondé par Khenpo Jigme Phuntsok, mis en résidence surveillée et disparu dans des circonstances douteuses[78] ou encore la condamnation à une peine de prison à vie de Tenzin Delek Rinpoché en 2005[79].
Le XIVe Dalaï-Lama, Tenzin Gyatso, reçoit le soutien de nombreuses personnalités, dont celui du président George W. Bush, et, plus modérément, de Barack Obama[81], et d'institutions de par le monde pour sa lutte non-violente pour la liberté du Tibet[82]. Il reçoit le Prix Nobel de la paix en 1989 et la Médaille d'or du Congrès des États-Unis le [83].
Selon le XIVe dalaï-lama, si « le mouvement pour le Tibet a attiré un large soutien mondial, c'est en raison des principes universels que le peuple tibétain a incorporés dans sa lutte. Ces principes sont la non-violence, la démocratie, le dialogue, le compromis, le respect des préoccupations sincères des autres, et de notre environnement commun »[84].
La popularité des dalaï-lamas parmi les Tibétains
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Selon Dawa Norbu, au cours du conflit sino-tibétain postérieur à 1950, le 14e dalaï-lama devint une représentation pan-tibétaine symbolisant les valeurs de la culture tibétaine et les aspirations du peuple tibétain. Bien que les Tibétains à l'intérieur et à l'extérieur du Tibet perçoivent le dalaï-lama comme leur dirigeant légitime, cela ne signifie pas la restauration de l'« ancien régime » comme le soulignent à la fois les déclarations constitutionnelles du dalaï-lama et les aspirations politiques du peuple tibétain. Les projets de constitution du dalaï-lama en exil reflètent la direction prise par la section politisée du peuple tibétain au Tibet. Comme le remarque Ronald Schwartz, les Tibétains associent à présent leur lutte pour l’indépendance avec des exigences de démocratie et de respect des droits de l’homme. Cela s'explique par le contexte moderne des Tibétains après 1959 au Tibet comme en exil. Au Tibet, les communistes ont propagé une idéologie égalitaire où l'équité et la liberté sont les nouveaux canons, bien que peu mis en pratique dans les régions des minorités. Cette contradiction est la base idéologique et politique de l'intelligentsia tibétaine contre la domination chinoise au Tibet. En exil, c'est principalement l'influence positive du fonctionnement de la démocratie indienne qui a suscité la diffusion de sentiments démocratiques chez les réfugiés tibétains en dépit d'un culte de la personnalité autour du dalaï-lama et de sa famille. Depuis 1951, il y a un fossé entre les aspirations réalistes des élites et les aspirations populaires pour l'indépendance. Ces idées sont réprimées par le régime communiste chinois au Tibet, mais à long terme, ce dernier ne peut résoudre la question tibétaine. Avec la globalisation de l'économie chinoise et l'émergence de la démocratie, la république populaire de Chine ne peut demeurer un bloc monolithique maoïste isolé. Dans cette situation, il est possible que seul le dalaï-lama puisse convaincre les masses tibétaines nationalistes d'accepter des solutions réalistes au conflit au Tibet[85].
Le dernier dalaï-lama
Glenn H. Mullin expose comment il fut, à la fin des années 1970, à l'origine d'une rumeur selon laquelle Tenzin Gyatso serait le dernier dans la lignée des dalaï-lamas, rumeur qui prit une telle ampleur qu'une biographie sur le XIVe dalaï-lama fut publiée sous ce titre[86] provocateur : Le Dernier Dalaï-Lama ?
Dans Le Dernier Dalaï-Lama ?, publié en 1986, Michael Harris Goodman évoque une prophétie selon laquelle le peuple tibétain perdrait à la fois son pays et le dalaï-lama. Par la suite, il les retrouverait tous les deux mais le XIVe dalaï-lama serait le dernier de la lignée. Dans une conversation avec l'auteur, Tenzin Gyatso explique qu'étant le détenteur du titre, il envisage de le transmettre de son vivant à un successeur reconnu pour son érudition en théologie, qui pourrait être remplacé tous les sept ans[87].
Le dalaï-lama déclara à Goodman qu'il est possible qu'il soit le dernier, mais qu'il n'y a pas de prophétie claire à ce sujet. Il précise que le choix d'un dalaï-lama par le peuple tibétain est une question d'utilité de ce titre en tant qu'institution. Mais concernant sa propre renaissance, en tant que bouddhiste du Mahayana, il ajoute « tant qu'il y aura de la souffrance dans le monde, je reviendrai »[88].
De son côté, le gouvernement chinois a déclaré que le prochain dalaï-lama naîtra en Chine et sera choisi par la Chine[89]. Le Dalaï-lama a cependant déclaré[90] :
« Si la situation présente du Tibet reste la même, je renaîtrai hors du Tibet, loin du contrôle des autorités chinoises. C'est logique. Le but même d'une réincarnation est de continuer le travail inachevé de l'incarnation précédente. Si donc la situation tibétaine n'est toujours pas résolue, il est logique que je renaisse en exil, pour continuer mon travail inachevé. »
Pour lui, le prochain dalaï-lama pourrait être une femme, voire un non-tibétain. Convaincu depuis longtemps des vertus de la démocratie, il envisage que le prochain puisse être désigné par lui-même, ou une assemblée de lamas. Son successeur pourrait être le Karmapa actuel, pourtant chef d’une école bouddhiste tibétaine différente de la sienne, ou le Premier ministre tibétain, voire personne : si l’institution pose plus de problèmes qu’elle ne peut en résoudre, il a le pouvoir de l'abolir[91].
En 2007, deux moines du monastère de Tashilhunpo au Tibet se seraient suicidés, à la suite d'une campagne d'exclusion menée par des officiels chinois[92]. Ces deux moines avaient participé à la reconnaissance du 11epanchen-lama, Gendhun Choekyi Nyima, et pouvaient donc être appelés à reconnaître le prochain dalaï-lama [93],[94].
Interrogé en sur la possibilité qu'il puisse succéder au titre de Dalaï-lama, Orgyen Trinley Dorje a déclaré : « Si l'occasion m'en est donnée, je ferai de mon mieux », ajoutant : « le Dalaï-lama a été très efficace pour établir les fondations de la lutte des Tibétains en exil. C'est à la génération suivante de construire sur ces bases et d'aller de l'avant »[96].
En , Tenzin Gyatso a déclaré : « Si une majorité de Tibétains a le sentiment que l'institution du dalaï-lama n'a plus de sens, alors cette institution doit cesser d'exister, il n'y a aucun problème. », ajoutant en riant « Il semblerait que les Chinois soient plus inquiets pour cette institution que moi. »[97].
Le XIVe dalaï-lama annonce, le , qu'il prévoit de renoncer à sa fonction de chef du gouvernement tibétain en exil, estimant que le temps était venu de laisser sa place à un nouveau dirigeant « librement élu » : « Mon désir de transmettre l'autorité n'a rien à voir avec une volonté de renoncer aux responsabilités », a déclaré le dalaï-lama durant un discours à Dharamsala, dans le Nord de l'Inde, où vivent les Tibétains en exil. « C'est pour le bien à long terme des Tibétains. Ce n'est pas parce que je me sens découragé », a-t-il ajouté [98].
En , précisant ses précédentes déclarations quant au futur de l'institution, le dalaï-lama, annonce dans un document publié à l'issue d'un rassemblement de responsables des quatre écoles spirituelles du bouddhisme tibétain que « Lorsque j'approcherai de mes 90 ans, je consulterai les grands lamas des traditions bouddhiques tibétaines, les Tibétains et les autres adeptes du bouddhisme tibétain et procéderai à une réévaluation de l'institution du dalaï lama pour savoir si elle doit ou non être pérennisée. Ma décision sera prise sur cette base. En dehors de la réincarnation reconnue à travers ces méthodes légitimes, aucun candidat ne peut prétendre à une reconnaissance ou un agrément, s'il a été choisi pour des finalités politiques par qui que ce soit, y compris par ceux qui se trouvent dans la république populaire de Chine »[102]. Concernant la possibilité que le gouvernement chinois nomme son successeur, il déclare que « si le gouvernement chinois a l'intention de se charger de nommer ma réincarnation, il doit alors accepter la religion et le concept de vie future. Ils doivent aussi, en premier lieu, trouver les réincarnations de Mao Zedong et de Deng Xiaoping. Après, seulement, ils pourront trouver ma réincarnation »[103]. Deux jours plus tard, le gouvernement chinois prend position et déclare que « Le titre de dalaï lama est conféré par le gouvernement central et est illégal dans tout autre cas de figure »[104].
En , il affirme qu'il pourrait être le dernier dalaï-lama, et que nombre de jeunes moines bouddhistes, dont le karmapa, pourraient devenir les chefs spirituels du bouddhisme tibétain[105].
Le , il annonce officiellement qu'il sera le dernier de la lignée précisant que l'institution était principalement importante en raison de son pouvoir politique[106]. Le gouvernement chinois lui dénie le droit de prendre cette décision[107]. Cette déclaration aurait pour but de contrer le gouvernement chinois dans sa tentative de récupération de la fonction[108]. En 2015, Padma Choling, président du Comité permanent de l'Assemblée populaire de la région autonome du Tibet, affirme que les déclarations du dalaï lama suggérant qu'il n'aurait pas de successeur à sa mort sont un « blasphème contre le bouddhisme tibétain »[109].
Notes et références
↑Fabienne Jagou, Les marges culturelles du territoire chinois, in Géographie et cultures, no 34, été 2000, p. 6 : « il est difficile d'affirmer que le Tibet était un État, car bien que la nation tibétaine possédât un gouvernement, son pouvoir n'était pas représentatif à cause de sa nature théocratique. »
↑(en) Samten G. Karmay, Religion and Politics: commentary, Tibet writes, 7 septembre 2008 : « However, in 1642 the Tsang Desi’s government was toppled by the combined forces of Tibetans and Mongols at the instigation of the Gelug sect which effectively empowered the Fifth Dalai Lama (1617-1685), as the head of state. He had been, until 1642, merely the abbot of Drepung Monastery. A new era of theocracy was ushered in with the total supremacy of the clergy and the subordination of laymen to it. »
↑(en) Rebecca Redwood French, The golden yoke: the legal cosmology of Buddhist Tibet, Cornell University Press, 1995, 404 p., p. 45-46 : « In 1642, [...] the Mongolian Gushri Khan swept into Tibet and put his religious sage, the Fifth Dalai Lama, in charge of the country. Secular rule under the Tsang kings gave way to the three-hundred-year rule of the Gelukpa sect - the second theocratic period in Tibet ».
↑(en) Dagmar Bernstorff, Hubertus von Welck, Exile as Challenge: The Tibetan Diaspora, Orient Blackswan, 2003, (ISBN8125025553), p. 151. : « he had taken initiatives to create a more democratic society through the appointment of a Reforms Committee ».
↑Fabienne Jagou, Le 9e Panchen Lama (1883-1937) : enjeu des relations sino-tibétaines, Paris : EFEO, 2004 (Monographies : 191)
↑René Grousset, « L’Empire des steppes — Attila, Gengis-khan, Tamerlan », Classiques de l'Université du Québec à Chicoutimi, 1938, p. 645 : « Dans une première expédition (vers 1639 ?), il entra au Tibet, et défit tous les ennemis du dalaï-lama, tant partisans du clergé rouge que sectateurs de la vieille sorcellerie bon-po. Au cours d’une deuxième campagne, il fit prisonnier le de-srid du Tsang (vers 1642 ?), occupa Lhassa et proclama le dalaï-lama Nag-dbang bLo-bzang souverain du Tibet central (Dbus et Tsang). Comme signe de la souveraineté temporelle à lui conférée par le prince khochot, Lobsang Gyatso se fit construire une résidence sur l’emplacement du palais des anciens rois du Tibet, au Potala de Lhassa (1643-1645). En revanche, Gouchi-khan, déjà maître du Koukou-nor, du Tsaïdam et du Tibet septentrional, fut reconnu par le pontife, à Lhassa même, comme protecteur et vicaire temporel de l’Église Jaune. Jusqu’à sa mort en 1656, il fut véritablement, comme l’appelait la cour de Pékin, le « khan des Tibétains » ».
↑René Grousset, « L’Empire des steppes — Attila, Gengis-khan, Tamerlan », Classiques de l'Université du Québec à Chicoutimi, pages 656-657 : « Tséwang Rabdan vit ces changements d’un mauvais œil....Vers juin 1717 il envoya au Tibet une armée commandée par son frère Tséreng Dondoub qui, de Khotan, par une marche d’une audace inouïe à travers le Kouen-lun et les hauts plateaux désertiques, marcha droit sur le district de Nagtchou-dzong[...] Latsang réussit jusqu’en octobre à arrêter l’ennemi à un défilé entre Nagtchoudzong et le Tongri-nor, sans doute au pas de Chang-chong-la ; à la fin il dut battre en retraite sur Lhassa, suivi à la piste par l’armée de Tséreng Dondoub. Le 2 décembre 1717, une trahison ouvrit à ce dernier les portes de Lhassa. Pendant trois jours les troupes djoungares massacrèrent tous les tenants, réels ou supposés, du parti chinois. Latsang khan qui avait cherché à défendre le Potala, fut tué dans sa fuite. Le Potala même, le sanctuaire des sanctuaires, fut livré au pillage. Courant s’étonne de voir les Djoungar, pourtant pieux lamaïstes, dévaliser ainsi la ville sainte de leur religion pour orner de ses dépouilles les lamaseries de Kouldja, leur capitale ».
« « Lobzang Khan died while escaping northwards. The Zungars imprisoned his Dalai Lama, Yeshi Gyatso. Thus endend the influence of the Khoshot Mongols in Tibet » »
.
↑Wang Jiawei et Nyima Gyaincain, Le statut du Tibet de Chine dans l'histoire, 2003, 367 pages, p. 68-69.
↑(en) Max Gordon Oidtmann(en) sous la supervision de Mark C. Elliott, « Patrons and Priests in Amdo Tibet 1791-1911 », sur Dissertation reviews, « Image: Finding of a Dalai Lama, Harvard Art Museums, Arthur M. Sackler Museum, Bequest of the Hofer Collection of the Arts of Asia, 1985.863.5. The album is undated. It likely depicts the identification of the ninth Dalai Lama in 1808. », « The recognition process, he finds, was significantly altered by the Manchu ambans and held, not at the Jokhang, but at the Potala Palace in front of an image of the Qianlong emperor ».
↑Philippe Blanc, Tibet d'hier et d'aujourd'hui, Guy Le Prat, (ISBN2852056232), p. 82.
↑Laurent Deshayes, Histoire du Tibet, Fayard, 1997, p. 295 : « Il échoue pourtant à faire reconnaître son pays par la communauté internationale et ne réussit pas davantage à le moderniser. »
↑(en) L. Chuluunbaatar, Political, economic and religious relations between Mongolia and Tibet, in Tibet and Her Neighbours : A History. McKay Alex (éd.), 2003, Londres, Édition Hansjörg Mayer, p. 149-155.
↑(Schwieger 2014, p. 33) « Although the Mongolian word dalai is equivalent to the Tibetan word gyatso, meaning "ocean", and would therefore seem to refer to this component in the names of the Dalai Lamas (exept for the first one), it was constructed in analogy to the older Mongolian title dalai-yin-qan, "Ocean Qan". »
↑(en) St. Elmo Nauman Jr, Dictionary of Asian Philosophies, p. 40 : « Dalai meaning "ocean" in Mongolian, a translation of gyatso ».
↑Thomas Laird, Dalaï-Lama, Christophe Mercier Une histoire du Tibet : Conversations avec le Dalaï Lama, de, Plon, 2007, (ISBN2259198910), p. 151-152.
↑(en) Glenn H. Mullin, The Dalai Lamas on Tantra, Snow Lions Publications, Ithaca (États-Unis), 2006, 352 p., p. 89-90 et 164 (ISBN978-1-55939-269-3).
↑(en) Donald Sewell Lopez, Jr., Fascination tibétaine, p. 214 : « Le Dalaï-Lama est en même temps le chef suprême de la communauté bouddhiste tibétaine, c'est-à-dire des bouddhistes qui sont tibétains. Il doit donc représenter toutes les écoles, pas seulement celle des gélugpa, l'école traditionnelle des Dalaï-Lamas. »
↑(en) Mick Brown, The Dance of 17 Lives : The Incredible True Story of Tibet's 17th Karmapa, Éditeur Bloomsbury Publishing États-Unis, 2005 (ISBN978-1-58234-598-7), p. 47 : « the 'old schools' of Kagyu, Nyingma and Sakya respected the spiritual authority of the Dalai Lama, and recognised his position as the de facto King of Tibet ».
↑Arjia Rinpoche, Surviving the Dragon, Rodale, 262 pages, p. 6 : « Tibetan Buddhist hierarchy is not defined as strictly as it is in many Western religions such as Catholicism. The Dalai Lama is supreme in his secular role of political leader, but when it comes to religious authority, he and the Panchen Lama are equals. »
↑(en) Ishihama Yumiko, "The Conceptual Framework of the dGa'-ldan's War Based on the beye dailame wargi amargi babe necihiyeme toktobuha bodogon i bithe, 'Buddhist Government' in the Tibet-Mongol and Manchu Relationship", in Tibet and Her Neighbours : A History, Edited by Alex McKay, p. 157–165, London, Édition Hansjorg Mayer, p. 157 : « the term Buddhist Governement, that refers to the symbiotic relationship between religion and state, was a common idea between the Tibetans, Mongolians and Manchus from the latter half of the 16th to the middle of the 17th century. ... Its interpretation later changed into the "Government following the Dalai Lama's teaching" ... owing to the successful propagation of the fifth Dalai Lama. ».
↑Alex McKay, Introduction, Tibet and Her Neighbours : A History, p. 15. « the system of Buddhist government underpined the fundamental central Asian understandings of statehood up until 1911. »
↑Samten G. Karmay, Religion and Politics: commentary, Tibet writes, 7 septembre 2008 : « However, in 1642 the Tsang Desi’s government was toppled by the combined forces of Tibetans and Mongols at the instigation of the Gelug sect which effectively empowered the Fifth Dalai Lama (1617-1685), as the head of state. He had been, until 1642, merely the abbot of Drepung Monastery. A new era of theocracy was ushered in with the total supremacy of the clergy and the subordination of laymen to it. »
↑(en) Wings of the White Crane : Poems of Tshangs dbyangs rgya mtsho (1683-1706), Translated by G. W. Houston et Gary Wayne, Motilal Banarsidais Publisher, 1982, 53 p. : « The great Fifth Dalai Lama, Ngawang Gyatso, the actual founder of Tibetan autocracy, has reached his goal in 1642 with the help of the Koshot ruler Gushri Khan. »
↑Rebecca Redwood French, op. cit., p. 45-46 : « In 1642, [...] the Mongolian Gushri Khan swept into Tibet and put his religious sage, the Fifth Dalai Lama, in charge of the country. Secular rule under the Tsang kings gave way to the three-hundred-year rule of the Gelukpa sect - the second theocratic period in Tibet. »
↑Roland Barraux, Histoire des Dalaï Lamas - Quatorze reflets sur le Lac des Visions, Éditions Albin Michel, 1993. Réedité en 2002, Albin Michel, (ISBN2-226-13317-8).
↑Dalaï-Lama, Mon pays et mon peuple. Mémoires, 1999, Olizane, (ISBN2-88086-018-0), p. 60.
↑(en) Claude B. Levenson, The Dalai Lama: a Biography, Unwim Hyman, 1988, 291 p., p. 19: « The 5th Dalai Lama decided to make the capital of Tibet and to build himself a palace there on the remains of one built in the seventh century by Srongtsen Gampo. So the Potala, or seat of the gods, was reborn out of its own ruins, eventually to become one of the most imposing symbols of the Tibetan theocracy. »
↑Fosco Maraini, Tibet secret(Segreto Tibet), préface de Bernard Berenson, traduction de Juliette Bertrand (ouvrage orné de 68 héliogravures d’après les photographies de l’auteur), Arthaud, Grenoble, 1954. (ouvrage paru en 1951).
↑Alexandra David-Néel, Le vieux Tibet face à la Chine nouvelle, Plon, 1953, chap. I, Coup d'œil d'ensemble sur la situation (réédition de 1999, in Grand Tibet et Vaste Chine, p. 961-1110, (ISBN2-259-19169-X)), p. 965.
↑Françoise Wang-Toutain, Le Dalaï-Lama, Médicis-Entrelacs, 2007, (ISBN9782908606201), p. 50.
↑(en) Hong Xiaoyong, China Did Well by Tibet [archive], The Straits Times (Singapour), 23 avril 2008, reproduit sur le site AsiaoneNews : « The Dalai Lama sent a telegram to Chairman Mao Zedong to express his support for the agreement and his determination to implement it ».
↑(en) Melvyn C. Goldstein, A History of Modern Tibet: The Calm before the Storm: 1951-1955, University of California Press (ISBN978-0520249417), p. 493 et 496. « The following week, on 27 September, as the National People's Congress was winding down, the Dalai Lama was singled out for special honor; he was selected as a deputy chairman of the Standing Committee of the National. ».
↑Rebirth of the lama kingdom, English.news.cn, 22 mai 2011 : « He was the first Dalai Lama in history to take the post of a state leader of China. »
↑Dalaï Lama, Sofia Stril-Rever, Mon autobiographie spirituelle, 2009, (ISBN2-7509-0434-X).
↑(en) Wang Lixiong, The "Tibet question": nation and religion, p. 151-172 de C. X. George Wei & Xiaoyuan Liu (eds.), Exploring nationalisms of China: themes and conflicts, Greenwood Publishing Group, 2002, 235 p., p. 164 : « Although the Dalai lama on various occasions has expressed his opinion that Tibet may stay in China, he has never made any legally binding promise on this point. He therefore may retreat anytime to a position calling for Tibetan in dependance. »
↑La visite du Dalaï-Lama à Washington provoque la colère de Pékin, Le Monde du 17.10.07 : « Le geste le plus significatif est intervenu mercredi au Capitole. George W. Bush a remis la médaille d'or du Congrès, la récompense civile la plus prestigieuse, au chef de l'Église tibétaine, lors d'une cérémonie solennelle. »
↑Audrey Garric, Le Dalaï-lama renonce à son rôle politique mais pas à son influence, , « Mais en 1990, par souci d'amorcer une démocratisation du régime, il cesse de nommer les membres du cabinet, désignés depuis par le Parlement. Puis, en 2001, il décide de modifier la Constitution : le gouvernement sera dirigé par un premier ministre, élu par les Tibétains en exil, soit près de 150 000 personnes – vote auquel ne participent pas les 6 millions de Tibétains de Chine. Le rôle politique du Dalaï-lama se voit alors restreint à des fonctions honorifiques, telles qu'un rôle de représentation sur la scène internationale ou la nomination de trois des quarante-trois députés du Parlement. ».