4 : à Rome, la loi Lex Aelia Sentia limite l'acte privé d'affranchissement des esclaves tandis qu'une autre loi permet de châtier les esclaves par la torture et de leur marquer le visage au fer rouge[réf. nécessaire].
130 : une loi est promulguée à Rome interdisant d'exécuter sans jugement les esclaves.
170 : Marc Aurèle ordonne de traiter humainement chrétiens et esclaves dans l'Empire romain.
IVe siècle
316 : édit de Constantin en faveur des esclaves : il devient interdit de les punir par la crucifixion et de les marquer au fer rouge au visage (ils peuvent être marqués ailleurs ou porter un collier inamovible).
319 : Constantin Ier interdit la séparation des familles d'esclaves lors d'un changement de propriétaire, disposition qui avait aussi existé dans le Code de Hammurabi.
Ve siècle
441 : le Premier concile d'Orange dans deux canons distincts, accorde l'asile aux esclaves et réprime ceux qui les poursuivent[2].
VIe siècle
506 : le concile d'Agde punit le meurtre des esclaves de deux ans d'excommunication et permet aux évêques d'affranchir les esclaves appartenant à leur église[3].
Il est interdit de les battre sans raison sous peine de leur émancipation obligatoire[7],[8].
Si on les tue ou les mutile le talion est appliqué: un homme libre pour un homme libre, un esclave pour un esclave, une femme pour une femme[9],[10].
Il faut les vêtir et nourrir comme soi-même[11],[12].
Il est autorisé de coucher avec ses esclaves en plus de ses femmes[13],[14],[15],[16] même si l'esclave est mariée[17],[18].
Si on les charge lourdement il faut les aider[11],[12].
Seul les maîtres peuvent choisir les époux des esclaves, en cas de rapport sexuel avec une autre personne que le maître ou l'époux choisit l'esclave subit 50 coups de fouets[19],[20],[21],[22].
Afrique et Europe deviennent des bassins alimentant la traite arabe d'esclaves non musulmans[23],[24].
956-958 : Liutprand de Crémone dans son ouvrage Antapodosis, rapporte les profits scandaleux des marchands d'esclaves de Verdun[28],[29], et notamment le commerce d'eunuques entre Verdun et l'Espagne musulmane[30].
à partir du XIIIe siècle, une activité méconnue et pourtant lucrative des ordres militaires (templiers et Hospitaliers principalement) était le commerce des esclaves blancs : des prisonniers de guerre, des enfants enlevés, voire achetés à leurs parents, étaient transportés en grand nombre de l'Orient vers l'Occident. Ils participaient au fonctionnement des Maisons du Temple, principalement en Italie et en Aragon. À la fin du siècle, la plaque tournante de ce commerce florissant était le port d'Ayas du royaume arménien de Cilicie. Les Templiers y ouvrirent un comptoir vers 1270, et y firent le commerce d'esclaves turcs, grecs, russes et circassiens[31]
XIVe siècle
: Louis X le Hutin, roi de France, publie un édit qui affirme que « selon le droit de nature, chacun doit naître franc » ; officiellement, depuis cette date, « le sol de France affranchit l'esclave qui le touche ».
1395 : la prise et destruction de la colonie vénitienne de La Tana par les Mongols, sous Tamerlan, marque une interruption considérable pour la traite d'esclaves de mer Noire par la république de Venise ; Gênes et sa colonie de Caffa continuent néanmoins ce trafic.
1453 : la prise de Constantinople et la fermeture des détroits aux marchands chrétiens met fin à la traite d'esclaves tatares et russes de la mer Noire vers l'Italie, l'Espagne et l'Égypte mamelouke.
1454 : 8 janvier : le pape Nicolas V autorise dans la bulle Romanus pontifex le roi de Portugal à réduire en esclavage, les « Sarrasins, païens, et autres ennemis du Christ » (à la suite de la Chute de Constantinople en 1453), et partage les continents africains et américains entre l'Espagne et le Portugal, à la suite de la découverte de la Guinée.
1462 : le pape Pie II qualifie l'esclavage de « crime énorme » (magnum scelus)[32].
1490 : des missionnaires catholiques arrivèrent dans la région du royaume du Kongo, l'année suivante, le manikongoNzinga Nkuwu fut baptisé et prit le nom de Ndo Nzuawu. Diogo Cão crut alors la voie libre pour se procurer des esclaves et le tenta. Cependant, Nzinga Nkuwu était décidé à ne pas faire de son royaume un lieu de traite. Il fit capturer en échange les missionnaires portugais et les fit tuer à chaque mois de retard dans le retour des captifs Kongo. Sous Nzinga Nkuwu les relations se refroidirent avec le Portugal et ne s'améliorèrent guère jusqu'à sa mort. Elles auraient certainement empiré n'eût été la mort de son fils, Mpanzu a Nzinga, qui était lui contre toute forme de relations avec le Portugal. Prétendant favori à la succession de son père (la succession se faisait par élection et il n'était pas systématique qu'un fils succède à son père), Mpanzu a Nzinga, soutenu par les représentants votants des clans et des corps de métiers du Kongo, désirait écourter au plus vite les relations avec le Portugal. Cela lui couta la vie lors d'un attentat, le jour de son accession au trône.
1492 : premier voyage transatlantique de Christophe Colomb. Des Noirs sont embarqués dans les caravelles dès le troisième voyage (1498).
1494 : au retour de son 2e voyage, Christophe Colomb vend 300 esclaves indiens 5 000 maravedis chacun.
1498 : mise en place des repartimentos appelés aussi Encomienda. On attribuait aux colons espagnols des communautés indiennes qu'ils utilisaient comme force de travail et à condition de les nourrir et de les instruire dans la religion catholique.
1513 : Antonio Montesinos obtient les lois de Burgos pour protéger les indigènes, mais peu d'administrations coloniales les respectent car elles nuisent aux profits, en particulier miniers
1514 : Requerimiento : document publié par Juan López de Palacios Rubios pour éviter les abus commis par les colons dans l'esclavage des Amérindiens et convertir ces derniers à la religion catholique par la force et la menace. Bartolomé de Las Casas se prononce contre l'esclavage des Amérindiens, mais pas contre celui des Noirs.
1516 : Bartolomé de Las Casas « procureur et protecteur universel de tous les Indiens des Indes », dirige une commission d’enquête aux Indes
1531 : première Réduction: en réaction aux exactions des Conquistadores insoumis, Madrid crée des villages directement sous l'autorité de religieux, qui protégèrent efficacement les Indiens.
1537 : le pape Paul III condamne à son tour toute forme d'esclavage présente et à venir, toute mise en doute de la pleine humanité des Amérindiens et toute atteinte à leurs droits à la liberté et à la propriété (2 juin 1537 (Veritas ipsa) et le 9 juin 1537 (Sublimis Deus) )
Les Néerlandais marginalisent les Portugais dans l'océan Indien et les Espagnols dans l'océan Atlantique. Les Anglais plantent massivement du sucre à la Barbade (années 1640) puis en Jamaïque (années 1660). La flambée des prix du sucre lors du blocus de la Barbade des années 1650 incite au défrichage des Antilles françaises. Alléchés, les rois de France et d'Angleterre développent la traite négrière dans les années 1670. Le conflit militaire des années 1690 freine leurs ardeurs, qui reprendront dans les années 1700, et seront décuplées dans les décennies suivantes (1720 et surtout 1740).
1619 : premier arrivage d'engagés noirs sur la Côte est américaine (19 à Jamestown en Virginie, où l'esclavage ne se développe cependant que 60 ans plus tard).
1623 : le capitaine de navire néerlandais Dierick Ruiter dénonce l'esclavage portugais dans Le Flambeau de la Marine.
1625 : le recensement à Jamestown fait état de 10 noirs[34], sans parler d'esclaves.
1630 : soixante-sept navires néerlandais cinglent vers le Pernambouc, et ses 436 sucreries, mettent cinq ans à le conquérir, les Portugais jouant la terre brûlée, selon Christophe Arciszewski.
1636 : les Néerlandais, après s'être emparés d'Elmina, sur la côte portugaise d'Afrique, créent au Brésil leur propre système de Traite négrière, avec une partie des portugais[35].
1642 : la Barbade a 37 000 habitants blancs contre 4 000 en 1631[40], à la suite des expropriations en Irlande. La Virginie atteint 5 000 habitants. Chute des cours du tabac.
1642 : l'Histoire de la Barbade s'accélère : les nobles exilés importent des moulins à sucre du Pernambouc, on passe de 300 noirs en 1640 à 5 660 en 1645 et 30 000 en 1650.
1642 : Richelieu crée la Compagnie de l'Orient, sans pouvoir ni vraies colonies.
1643 : fondation de Fort Dauphin à Madagascar par les Français.
1644 : premières lois durcissant l'esclavage, à la Barbade[34].
1645 : la Barbade a déjà 5 660 esclaves contre seulement 300 en 1640.
1646 : le capitaine John Lad arrive dans la région de Winneba et prend 100 esclaves.
1646 : un capitaine amenant des esclaves de la Côte des Esclaves à Elmina refuse de les débarquer faute d'équipements permettant de les accueillir[41].
1647 : Thomas Modyford, gouverneur de Barbade, paie 7 000 livres sterling pour la moitié de la plantation sucrière que le colonel Hilliard avait payée 400 livres en 1642.
1650 : la Virginie compte 15 000 habitants blancs, contre 6 000 en 1649, et 5 000 en 1641, au début de guerre civile anglaise, mais seulement quelques centaines de noirs.
1650 : la Barbade, surpeuplée, compte déjà 30 000 esclaves noirs[36] et encore 30 000 blancs[39].
1655 : la New Model Army s'empare de la Jamaïque, mais sans développer l'esclavage : les Espagnols ont libéré avant environ 300 noirs qui forment des communautés de marrons.
1666 : environ 2 000 esclaves en Virginie[34] contre 300 en 1649.
1669 : un autre militaire de la Barbade, l'Irlandais William Stapleton, qui s'installe à Niévès et Montserrat, où il implante des plantations de sucre et devient gouverneur.
1701-1713 : la France développe Saint-Domingue grâce aux Irlandais de Nantes, récupère l'asiento (exclusivité de la fourniture d'esclaves noirs pour les colonies espagnoles).
1723 : la population de Caroline a doublé en deux ans : 30 000 habitants contre 14 000 en 1721. Parmi eux, une majorité (22 000) d'esclaves noirs, alors qu'il n'étaient que 1 800 en 1708[51].
1725 : fin du monopole effectif. En France, la traite privée est libre en échange de droits payés.
1726 : sur 130 000 habitants, 100 000 esclaves à Saint-Domingue.
1734 : aux Pays-Bas, abolition des privilèges sur la traite sauf en Guyane.
1748 : fondation de la société d’Angola avec un capital de 1 600 000 livres (dans les faits 2 millions de livres). Elle contrôle 28 % de tous les armements négriers de Nantes[52].
1761 : abolition de l'esclavage au Portugal métropolitain et dans les colonies d'Inde par décret du Marquis de Pombal.
1763-1792 : intensité maximale de l'importation d'esclaves noirs.
1767 : en France, liberté totale de la traite sans droits à payer. La Compagnie des Indes rétrocède les Mascareignes au roi ; début de la croissance économique et intensification de l'esclavage.
le 4 mars : entrée en vigueur de la Constitution américaine, dont l'une des dispositions permet aux propriétaires d'esclaves de calculer le nombre de suffrages à partir de l'équation : 1 noir = 3/5 d'un blanc.
700 000 esclaves aux Antilles françaises. Martinique : première insurrection des esclaves sous la Révolution française.
1793 : Sonthonax et Polverel (commissaires civils) abolissent l'esclavage à Saint-Domingue. Menace britannique dans les colonies françaises.
[53],[54] : le Traité de Whitehall signé entre les Anglais et les colons de Saint-Domingue, la Martinique et la Guadeloupe,permet à ces derniers de combattre l'émancipation des Noirs et aux Anglais de récupérer la fiscalité sur le sucre français.
1809-1810 : les Britanniques s'emparent des colonies françaises, interdisent la traite négrière, mais pas l'esclavage. Cependant, affranchissements en masse.
1985 : tricentenaire du Code noir ignoré par la France.
XXIe siècle
2001 : la loi Taubira reconnaît que la traite négrière transatlantique, la traite dans l'océan Indien et l'esclavage sont considérés un crime contre l'humanité en France.
↑L'Univers: histoire et description de tous les peuples, 1845, tome 12 Le concile d'Orange, année 441, canon 6, réprime la violence de ceux qui, pour se venger de l'asile accordé aux esclaves, s'emparent des biens de l'Église... canon 7, réprime toute tentative faite contre la liberté des esclaves affranchis par l'Église, ou qui lui ont été recommandés par testament.
↑[L'Univers: histoire et description de tous les peuples, page 458] Le concile d'Epaone (Abbon), année 517, canon 34, excommunie le maître qui, de son autorité privée, frappe de mort son esclave ; et dans son canon 39, il exempte de tout supplice corporel ou ignominieux l'esclave coupable qui s'est réfugié dans l'église. Le canon 34 du concile d'Epaone se trouve répété dans le canon 15 du dix-septième concile de Tolède, célébré en l'an 694.
↑Voir dans Dârimî', diyât, Tirmidhî, diyât ; al-bulûgh'ul marâm d'ibn Hajar. Le hadith transmis chez Nisâî et abû Dawûd est authentique selon Hakim. Le hadith est : "Celui qui tue ou mutile l'esclave, nous le tuerons ou le mutilerons."
↑L'esclavage en terre d'islamLa loi islamique ou Charia, qui s'appuie sur le Coran et les dits du prophète (hadiths), considère qu'en pays d'islam, seuls sont esclaves les enfants d'esclaves et les prisonniers de guerre. Elle autorise d'autre part la réduction en esclavage de quiconque provient d'un pays non musulman (si un esclave vient à se convertir, il n'est pas affranchi pour autant).
↑Sainte Bathilde, une reine anti-esclavagiste Mais surtout elle lutta contre l'esclavage. Réprouvé par l'Église, ce système quasiment disparu des villes subsistait dans les grands domaines agricoles et chez les dignitaires. Elle-même ancienne captive esclave, elle en racheta un grand nombre sur ses propres deniers. Elle fit réduire les impôts (capitation calculée sur le nombre d'individus du foyer) des laboureurs pour empêcher que les familles pauvres ne vendent leurs enfants ! Elle rendit la vente et l'achat d'esclaves définitivement illégaux, sans toutefois obliger les propriétaires, souvent d'ancienne origine gallo-romaine, des grandes exploitations d'affranchir les leurs immédiatement. Le système finit par s'éteindre. Quant aux captifs venus de l'étranger, et proposés à la vente comme on dirait aujourd'hui, elle décréta qu'ils devenaient obligatoirement libres sur le sol franc !
↑7 septembre 869 : Les esclaves noirs se révoltent en Irak Le 7 septembre 869, se déclenche dans les marais du bas Irak la grande révolte des Zendj. Sous la conduite d'un meneur persan, Ali ben Mohamed, ces esclaves originaires d'Afrique noire vont mettre en péril le prestigieux empire arabo-persan de Bagdad, fondé par Saffah un siècle plus tôt.
↑L’esclavage à travers les tempsAu Xe siècle, un Évêque de Crémone, Lintprand, condamnait « les profits énormes, proprement scandaleux, que réalisaient les marchands de Verdun. »
↑Liutprand, évêque de Crémone (920-972), ne cessait de dénoncer et de condamner les profits énormes, proprement scandaleux, que réalisaient les marchands de Verdun.
↑Michael Haag, Les Templiers : de la légende à l'histoire, Ixelles Editions, , 384 p. (ISBN978-2-87515-184-1), traduit de l'anglais par C. Billon, titre original the Templars, History & Myths, 2011. consulter en ligne chapitre les banquiers d'affaire, encart le commerce des esclaves blancs
↑Peter Linebaugh et Marcus Rediker, The Many-headed Hydra : Sailors, Slaves, Commoners, and the Hidden History of the Revolutionary Atlantic, , 433 p. (ISBN9781859847985, présentation en ligne, lire en ligne).
↑Henri Joucla, Le conseil supérieur des colonies et ses antécédents : avec de nombreux documents inédits et notamment les procès-verbaux du comité colonial de l'assemblée constituante, Paris, du monde moderne, , p. 130 avec contenu de la lettre de Henry Dundas
↑Henry Lémery, Martinique, terre française, G.P. Maisonneuve, , p. 32
↑La déclaration du 5 juillet 1980 proclame la volonté du gouvernement d’en finir avec l’esclavage et l’ordonnance 81 234, du 9 novembre 1981, prononce son abolition définitive par le gouvernement de l'époque. (…)L’ordonnance de novembre 1981, proclame bien que « l’esclavage sous toutes ses formes est aboli définitivement sur toute l’étendue du territoire de la République Islamique de Mauritanie » (article 1er). L’article 2 précise : « Cette abolition donnera lieu à une compensation au profit des ayants droit ». Rapport 2001
↑ L’esclavage fut légalement aboli en 1981 sous la présidence de Mohammed Khouna Ould Haidalla, à la suite d’un mouvement de grande ampleur déclenché en signe de protestation contre la vente publique d’une femme, Mme B’Barka, en 1980. Après le renversement du Président Haidalla en décembre 1984, l’attitude du gouvernement a surtout été caractérisée par l’obstruction à la mise en œuvre de cette abolition officielle et par une certaine complaisance « L’esclavage en Mauritanie, une question politique et juridique, Amnesty Belgique »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?) (consulté le )
↑Roger Botte, «Le droit contre l'esclavage au Niger», Politique africaine, n°90,juin 2003, sur les persistance de l'esclavage aujourd'hui avec un rappel que le code pénal de ce pays ne criminalise l'esclavage que depuis 2003