Les toponymes juifs sont nombreux en France et témoignent de plus de 2 000 ans d'histoire des Juifs en France. Beaucoup notamment rappellent la présence des Juifs avant leur expulsion du royaume au XIVe siècle. D'autres rappellent les communautés qui ont perduré en Alsace ou en Avignon et en Comtat Venaissin jusqu'au début du XXe siècle.
En 1946, l'historien Robert Anchel, cité par Gérard Nahon, recensait 191 toponymes juifs en France[1]. Aujourd'hui, grâce à Internet et les sites de cartes géographiques, on peut en recenser plus de 400 auxquels se sont ajoutés ceux qui commémorent la Shoah.
Rues des Juifs en France
Alençon
Alet-les-Bains
Apt
Avignon
Bagnols-sur-Cèze
Beaupréau
Bernis (Gard)
Béziers
Bué
Cangey
Carpentras
La Celle-Guenand
Chalabre (impasse)
Châlons-en-Champagne
Chambéry
Changé
Châteauneuf-de-Gadagne
Châteauneuf-du-Rhône
Châtillon-sur-Seine
Courgains
Crémieu
Dieulefit
Digne-les-Bains
Donzère
Draguignan
Épernay
Étampes
Fanjeaux
La Flèche
Fontenay (Eure)
Fréjus
Grazay
Guérande
La Haie-Fouassière
L'Isle-sur-la-Sorgue
Istres
Le Croisic
Lignières-la-Carelle
Lignol-Le-Château
Lorgues
Lourmarin
Lyon
Malaucène
Le Mans
Marigny-le-Châtel
Marvejols
Le Mesnil-Aubert
Merlieux-et-Fouquerolles
Montaigu (Vendée)
Montélimar
Montmirail (Marne)
Mortagne-sur-Sèvre
Nantes
Nice : Carriera de la Judaria
Niort
Nyons
Parthenay
Pélissanne
Pernes-les-Fontaines
La Perrière (Orne)
Peyruis
Pézenas
Pignans
Le Pin-en-Mauges
Pontlevoy
Le Puy-en-Velay
Richebourg
Riez
Robion
Saint-Fulgent-des-Ormes
Saint-Georges-du-Bois (Maine-et-Loire)
Saint-Gilles (Gard)
Saint-Herblain
Saint-Paul-Trois-Châteaux
Sancerre
Sens
Sézanne
Valence
Valensole
Vallon-sur-Gée
Vienne (Isère)
Viens
Villeneuve-en-Perseigne
Vitry-en-Perthois
Bazouges-sur-le-Loir
Bonnefontaine
Chaudenay
Faugères
Les Rosiers-sur-Loire
Saumur
Bar-le-Duc (rue du cimetière israélite)
Bordeaux (rue judaïque)
La Canourgue (Montjézieu)
Cavaillon (rue hébraïque)
Clermont-Ferrand (rue Fontgiève)
Courtemaux (la Mort aux Juifs)
Conteville (Eure) (la Judée)
Équeurdreville-Hainneville (la Judée)
Fermanville (la Judée)
Le Guislain (la Judée)
Lavaur (rue Joux-Aygues)
Metz (En Jurue)
Périgueux (rue judaïque)
Planquery (la Judée)
Remiremont (chemin des Israélites)
Rions (rue judaïque)
Toulouse (rue Joutx-Aigues)
indique l'utilisation du terme juif indique l'utilisation des termes rue juive indique l'utilisation du terme juiverie indique l'utilisation d'un autre terme désignant les Juifs
Rues et lieux-dits
Rue de la Juiverie et rue des Juifs
Pour ce qui est des rues, les toponymes juifs les plus courants sont les « rues de la Juiverie », les « rues des Juifs » ou encore les « rues aux Juifs ». Selon le professeur Norman Golb, l'expression « rue aux Juifs » était une traduction du terme vicus judaeorum que les Romains appliquaient, à l'origine, au quartier ou au faubourg et éventuellement à la rue principale du quartier juif. La rue aux Juifs se trouve d'habitude dans le quartier le plus ancien de la ville ou du village. Dans les autres cas, c'est une très longue rue située en pleine campagne.
Ces rues actuelles ne représentent pas toutes les rues des Juifs qui ont existé en France ni tous les lieux où étaient présents les Juifs comme le montre la carte de Normandie publiée par Norman Golb ou encore les études de Frédéric Viey sur les Juifs de Picardie, de l’Yonne et de Côte d’Or (toutes indiquées en liens externes)[2]. Pour la plupart, ces noms de rues remontent au Moyen Âge sauf en Provence, d'où les Juifs ne furent expulsés qu'au début du XVIe siècle, et en Alsace, où l'implantation juive fut parfois plus récente. Ces villes ou villages sont représentés sur la carte de France des rues des Juifs.
Rues et lieux-dits de la juiverie
Le mot « juiverie » se retrouve dans de nombreux noms de places, rues ou impasses en France. On trouve également d'autres graphies de « juiverie » comme la « Juerie » à Grazay et des ruines appelées « la Juifferie » au Mesnil-Aubert[3].
Guérande : rue de la Juiverie (une plaque, sous le nom de la rue, inaugurée le rend hommage à une communauté « qui a contribué à l'essor et au rayonnement de Guérande »[22]
Draguignan : rue Juiverie (voir la juiverie de Draguignan ; on trouve rue de la Juiverie la façade d'une maison du XIIIe siècle identifiée par la tradition comme une synagogue ce qui serait la plus vieille synagogue de France[32],[33])
À Clermont-Ferrand existe une rue Fontgiève, au centre d'un quartier éponyme, qui signifie la « Fontaine juive » ou la « Source juive », soit le quartier habité par ces derniers[51],[52],[53]. Auparavant, il a été nommé Fontem Judaicam (1201), Fontem Judeum (1274), Fontio Judayci (1318), Fonte Judea puis en occitanFont Jieva[54],[55]. Non loin de là, le nom du parc de Montjuzet rappelle aussi la présence juive, depuis le haut Moyen Âge[56].
À Toulouse, la rue Joutx-Aigues, dans le quartier de la Dalbade, dans le quartier juif du Moyen Âge, peut donner lieu à deux étymologies comme l'indiquent les plaques de cette rue[58] : joutx-aigues viendrait de josaica (« judaïque » en occitan) ou de judeis aquis, qui désigneraient les eaux juives donc le mikvé (bain rituel juif). Pierre Salies[59] écarte l'hypothèse des eaux, la forme latine judeis aquis étant une manifestation précoce de la déformation de josaica. Il existait aussi une rue des Juifs, ou carreiròt (ruelle) qui débouchait sur la rue Joutx-Aigues : elle est aujourd'hui disparue[60]. Dans le même quartier se trouvait également une rue du Juif-Provençal (côté sud de l'actuelle place des Carmes)[61]. Enfin, l'actuelle rue Bernard-Mulé, alors hors des murs, s'est appelée chemin des Juifs, puis rue des Juifs, à la suite de l'installation probable de Juifs, chassés de leur quartier par le grand incendie de 1463, avec synagogue et cimetière, au-delà de la porte Montoulieu[62].
À Lavaur, le nom de la rue Jouxaygues peut être rapproché de la rue Joutx-Aigues à Toulouse.
Dans le Vieux-Nice, la rue Benoît-Bunico est aussi identifiée par des plaques en niçard indiquant Carriera de la judaria (rue de la juiverie). Benoît Bunico est le député niçois au parlement de Turin (1848-1850) qui fit abolir en 1848 l’obligation (déjà non respectée depuis l'occupation de Nice par les Français sous la Révolution et l'Empire) de résidence pour les Juifs dans le ghetto[63].
À Metz, la rue de la Juiverie s'appelle En Jurue[64].
Rue des Juifs et rue juive
Selon l"historien Norman Golb, les rues des Juifs en ville rappellent les quartiers juifs alors que celles en pleine campagne rappelleraient l'existence de fermes cultivées par les Juifs.
À Bourg-Saint-Andéol (Ardèche), une plaque atteste que la place François Lauzun était autrefois connue comme la juiverie documentée dans l'ouvrage Le vieux Bourg-Saint-Andéol de Robert Labrély[140].
En Alsace, à Colmar, et en Lorraine, à Farschviller, existent une voie ou un lieu-dit appelés Judenloch (fosse aux Juifs). Celui de Colmar, Judenloch Weg, commémore le massacre des Juifs à Colmar en 1348[141].
À Clermont-Ferrand, existe, parmi les vestiges d'époque romaine, la « Fontaine d'Abraham » aussi nommée « Fontaine des juifs » qui date du Ve siècle et qui sera reprise au Moyen Âge au cœur de l'église Saint-Cirgues construite dans le quartier de Fongièvre[52],[53]. (Voir supra)
À La Canourgue (Lozère), existent des lieux-dits Booz et Salmon, dont l'origine remonterait à une présence juive médiévale[146].
À Montbéliard, le nom du quartier de la Combe aux Biches est dérivé de Combe aux Juifs (c'est à cet endroit que se trouvait le cimetière juif médiéval)[147].
Le hameau de Montjézieu situé sur la commune de La Canourgue (Lozère) tire son nom de Mons Judaeorum (Mont des Juifs). Selon JJM Ignon, historien local du XIXe siècle, ce nom rappelle une présence juive médiévale[146]. Jézieu signifie en effet « juif » en patoisgévaudanois.
Lieu-dit La Mort aux Juifs, à Courtemaux (Loiret). Bien que l'origine du toponyme soit incertaine[148], ce lieu-dit est l'objet d'une controverse apparue à la fin des années 1970[149], poursuivie au début des années 1990[150],[151] et qui rebondit en 2014[152].
Les synagogues en France datent très rarement d'avant le XIXe siècle. Les rues de la synagogue reflètent donc, à quelques exceptions près, une présence juive généralement plus récente que les rues des Juifs ou les rues de la juiverie.
Plusieurs rabbins sont honorés par des rues ou places. Le plus illustre rabbin français, Rachi, possède deux rues à son nom, à Troyes et à Ramerupt. Des rabbins modernes sont aussi honorés, tels le rabbin Joseph Bloch[177] à Haguenau, le grand-rabbin Joseph Cohen à Bordeaux et le grand rabbin de France Jacob Kaplan à Paris, les grands rabbins René Hirschler, Jacob Meyer[156], Abraham Deutsch et Max Warschawski à Strasbourg. D'autres rabbins, morts en déportation, sont cités dans le paragraphe de cet article consacré à la Shoah. À Avignon, une rue porte le nom d'Abraham Farissol, un savant juif du XVe siècle né dans cette ville[178]. Une place Henri Schilli est nommée à Montpellier en l'honneur de ce rabbin qui a exercé à Montpellier, à ses risques et périls pendant la Seconde Guerre mondiale, la fonction d’aumônier juif des camps du sud de la France[179].
Rues de Jérusalem
Les rues ou places de Jérusalem peuvent aussi évoquer la communauté juive comme à Aix-en-Provence ou Avignon[176] où dans les deux cas se situe la synagogue.
Il existait autrefois une rue de Jérusalem à Paris, assez connue puisque s'y trouvait l'ancienne préfecture de police. Elle disparut lors de l'extension du palais de justice, en 1883[180],[181]. Son nom serait cependant plutôt une allusion à une maison accueillant des pèlerins se rendant en Terre sainte, qu'à une communauté juive[182]. En , le vote par le conseil municipal de Paris de créer une place de Jérusalem à Paris dans le 17e arrondissement, à proximité du Centre européen du judaïsme entraîne une polémique[180]. La place est inaugurée le par Anne Hidalgo[181].
Rues portant le nom de villes jumelées israéliennes
Il arrive que des municipalités donnent à certaines rues le nom des villes avec lesquelles elles sont jumelées. Dans le cas de villes israéliennes, ces rues peuvent être proches des synagogues existantes.
À Antony, la rue de Sdérot longeant la synagogue porte le nom de la ville israélienne jumelée.
De même à Créteil, pour la "Rue de Kiryat-Yam", du nom de la ville israélienne jumelée, qui se trouve dans le quartier juif, à proximité de la synagogue.
Marseille possède une avenue d'Haïfa, ville jumelée avec Marseille.
Un des premiers noms qui vient en tête est celui de la ville de Villejuif, toutefois son étymologie n'est pas encore clairement établie, comme il est expliqué dans l'article Villejuif. De même, Lévis-Saint-Nom connu jusqu'à la Seconde Guerre mondiale comme Lévy-Saint-Nom ne semble avoir aucune origine juive[184]. Le cap Lévi ou Lévy, dans le département de la Manche n'a pas non plus d’étymologie juive.
Le mot « Juif » apparaît dans Baigneux-les-Juifs et rappelle la présence de Juifs au Moyen Âge dans ce village[185] - et en Bourgogne -, où l'on trouve aussi une rue de la Porte aux Juifs. Plusieurs fois dépouillée et expulsée, cette communauté disparaît au XVe siècle mais son nom demeure[186],[187],[188],[6].
↑ a et bClermont-Ferrand possède une rue du faubourg des Juifs et une rue Fontgiève (fontaine des Juifs). Voir : « Les Juifs de Clermont », Mairie de Clermont (consulté le ).
↑Emmanuel Grélois et Jean-Pierre Chambon, « Le nom médiéval des Côtes de Clermont (du Vicus Christianorum au Poi del Vici) », Nouvelle revue d'Onomastique, vol. 47, , p. 89-102 (ISSN2647-8463, lire en ligne)
↑Le nom de la rue aux Juifs d'Argentan n'aurait pas pour origine la présence de Juifs, car sa première dénomination aurait été rue aux Jouis, patronyme d'une famille de bouchers argentanais, selon l'office de tourisme d'Argentan. Voir « Argentan, pas à pas », sur Ville d'Argentan.
Cependant il est notable qu'en breizh, le mot Jouis veut effectivement dire Juif devri.bzh
↑On trouve des Juifs à Augny depuis 1644. Voir Jean-Bernard Lang et Claude Rosenfeld, Histoire des juifs en Moselle, Editions Serpenoise, (lire en ligne), Page 215
↑On devait aux Juifs d'Aumale 21 000 livres en 1208. Voir E. Semichon, « Histoire de la ville d'Aumale », tome II, Paris, 1862, page 70
↑C'est à Blois que des Juifs furent pour la première fois jugés et condamnés pour un meurtre rituel. Voir Philippe Bourdrel, Histoire des Juifs de France -: Des origines à la Shoah, Volume 1, Albin Michel, (présentation en ligne)
↑ a et b(en) Richard Gottheil et Moïse Schwab, « Bourges », Jewish Encyclopedia, (consulté le ).
↑ a et b« Bouxwiller », Site du judaïsme d'Alsace et de Lorraine (consulté le ).
↑Rabbin Joseph Bloch et Georges Weill, « Brumath », Site du judaïsme d'Alsace et de Lorraine (consulté le ).
↑« Rue des Juifs », Les rues du village, sur flavy-le-martel.com (consulté le ).
↑« Cimetière juif », Ministère de la culture, (consulté le ).
↑« Gerstheim », Site du judaïsme d'Alsace et de Lorraine (consulté le ).
↑ a et bEn 1492, les Juifs chassés d’Espagne, arrivent à Granville. Interdits d’habitation au sein de la cité, ils s’installent dans les faubourgs où ils acquièrent le droit de faire commerce d’orfèvrerie et de prêter de l’argent. C’est notamment grâce à cette activité que l’armement granvillais se développe. Voir « Histoire »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), Site officiel de la ville de Granville (consulté le ).
↑ a et bPierre Katz, « Habsheim / Hagenbach », Site du judaïsme d'Alsace et de Lorraine (consulté le ).
↑La rue ayant pris le nom de Rue des Juifs au XVe siècle, à une période où les Juifs n'habitent plus en France, certains historiens, dont le professeur Jarassé, pensent que le nom de la rue peut tirer son origine de la présence de prêteurs sur gagechrétiens, appelés péjorativement: Juifs.
↑Les Juifs étaient astreints au port du chapeau pointu (voir Grand rabbin jacky Dreyfus, « Les Juifs à Colmar des origines à nos jours », site su judaïsme d'Alsace et de Lorraine (consulté le ))
↑François Carré, « Des "voisins" méconnus : Un groupe de toponymes de zones humides d’origine germanique ? », Mémoires de la Société archéologique d'Eure-et-Loir, Vol. 32, 1999, p. 55-103 ainsi que François Carré, « Appellatifs et désignatifs des mares en Eure-et-Loir : éléments de micro-hydronymie régionale », dans Anne Teissier-Ensminger, Bertrand Sajaloli (dir.), Radioscopie des mares, L'Harmattan, 1997, 288 p., pages 47-76.
↑Salih Akin, « Pour une typologie des processus redénominatifs », dans Noms et re-noms: La dénomination des personnes, des populations, des langues et des territoires, Publications de l'Université de Rouen, 1999, 287 p., p. 53. Présentation en ligne
↑Éric Conan, Henry Rousso, Vichy, un passé qui ne passe pas, Fayard, 2013, 500 p. ainsi qu'Yoram Mouchenik, Ce n'est qu'un nom sur une liste, mais c'est mon cimetière : traumas, deuils et transmission chez les enfants juifs cachés en France pendant l'Occupation, Pensée sauvage, 2006, 173 p., pages 113-117.
↑ a et bLa plaque présente des fautes d'orthographe : il s'agit en fait de Jacob Meyer, grand-rabbin de Strasbourg (1739-1830) Voir Moche Catane, « Jacob Meyer », sur judaïsme d'Alsace et de Lorraine, .
↑La récente rue de la synagogue de Valognes réfère à un ancien lieu-dit « La synagogue ». Voir Norman Golb, The Jews in Medieval Normandy: A Social and Intellectual History, (présentation en ligne)
↑« Schaffhouse », Site du judaïsme d'Alsace et de Lorraine (consulté le ).
↑Léon Gauthier, « Les Juifs dans les deux Bourgognes », Revue des études juives, vol. Tome 48, no 96, , p. 208-229 (lire en ligne)
↑M. A. Gerson, « Les pierres tumulaires hébraïques de Dijon », Revue des études juives, vol. 6, no 12, , p. 222–229 (lire en ligne, consulté le )
↑Edme Béguillet, Description générale et particulière du Duché de Bourgogne, V. Lagier, (lire en ligne), p. 211
↑Victor-Eugène Ardouin-Dumazet, Voyage en France, Berger-Levrault, , p. 292
↑Louis Richard et Alain Catherinet, Origine des noms de communes, de hameaux et autres lieux habités anciens et modernes de Haute-Marne, D. Guéniot éditeur,
↑A. Dauzat et Ch. Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieux en France, Paris, librairie Guénégaud, 2e éd.
↑Son nom complet est « Square des Juifs, victimes du nazisme ».