27 septembre 1940 : Ordonnance allemande sur le statut des Juifs en zone occupée. Recensement des Juifs[1] (« fichier Tulard »), écriteau « Juif » sur les magasins tenus par des Juifs.
27 septembre 1940 : Une loi de Vichy permet d'interner tout étranger « en surnombre dans l'économie française » dans les groupements de travailleurs étrangers
2 juin 1941 : Deuxième statut des Juifs : par rapport au premier statut, durcissement de la définition du « Juif », allongement des interdictions professionnelles, numerus clausus à l'Université (3 %), et les professions libérales (2 %). Les Juifs sont obligés de se faire recenser en zone libre. Article 11 du Statut : La présente loi est applicable à l'Algérie, aux colonies, pays de protectorat et territoires sous mandat. Ce statut autorise les préfets à pratiquer l'internement administratif de Juifs de nationalité française[3].
21 juillet 1941 : « Aryanisation » des entreprises en zone libre.
Dans la nuit du 10 au , 528 Juifs (dont 123 femmes et 288 enfants) sont raflés avec la complicité de la préfecture de police, et seront gazés à Auschwitz. Une partie de la communauté juive étrangère était d'origine polonaise et était arrivée à Lens (Pas-de-Calais) dans les années 1920, avec les autres Polonais s'étant engagés dans les mines. Ceci n'avait d'ailleurs pas eu lieu sans une certaine dose de xénophobie et d'antisémitisme, notamment à la fin de l'entre-deux-guerres, avec la création en juillet 1938 d'un « Comité provisoire de défense du commerce français » qui dénonçait, par affichage, la venue d'un « NOUVEAU FLOT DE 300 000 JUIFS ÉMIGRÉS […] réparti entre la France, l’Angleterre et les États-Unis » [sic] [4]. Selon les historiens N. Mariot et Cl. Zac, après l'exode de la moitié de la communauté juive de Lens à la suite de la bataille de France, le recensement de décembre 1940 dénombre encore 482 individus dits « israélites » dans la région, et plus que 13 en octobre 1942. Les auteurs citent plusieurs déclarations faites aux autorités en 1940, dont celle-ci:
« « Molinghem le 20 décembre 1940,
Déclaration d’origine juive.
Je soussigné S.André, né le 15 mai 1902 à Montluçon (Allier) exerçant la profession d’in-
génieur à la société Châtillon-Commentry à Isbergues, domicilié à Molinghem, rue de l’Église,
déclare être d’origine juive par trois grands-parents.
Je déclare n’avoir jamais appartenu à la religion Israélite et être catholique.
Ma famille est en France depuis plus de 200 ans.
J’ai été mobilisé comme lieutenant de réserve.
Je me suis marié le 28 novembre 1925 à Paris avec Mademoiselle M.Marie-Louise, née le
23 janvier 1902 à Decazeville qui est d’origine française.
J’ai deux enfants : S.Bernard, né le 9 septembre 1926 et S.Anne-Geneviève née le 3 juin
1931[4]. »
.
Janvier 1942 : Conférence de Wannsee : les officiels nazis définissent les modalités pratiques de la « Solution finale », c'est-à-dire l'extermination complète des Juifs d'Europe, enfants compris.
Janvier 1943 : Rafle de Marseille : destruction du Vieux-Port et rafles par les forces de l'ordre françaises. Près de 2 000 Juifs marseillais arrêtés et déportés. « Le Petit Marseillais » du écrit : « Précisons que les opérations d’évacuation du quartier Nord du Vieux-Port ont été effectuées exclusivement par la police française et qu’elles n’ont donné lieu à aucun incident. » [5]
Le quartier de l'Opéra, où vivaient de nombreuses familles séfarades, est vidé de ses habitants.
↑Rapport de la préfecture de police du 14 mai 1941. Archives, pages 29-30. Cité par Serge Klarsfeld in Vichy-Auschwitz, tome I, p. 15.
↑Denis Peschanski, « Le Régime de Vichy a existé. Gouvernants et gouvernés dans la France de Vichy. Juillet 1940-avril 1942 », in Angelo Tasca, Vichy, 1940-1944 : quaderni e documenti inediti di Angelo Tasca : archives de guerre d'Angelo Tasca, Éditions du CNRS, Paris ; Feltrinelli, Milano, 1986, p. 31
↑Maurice Rajsfus, La Police de Vichy. Les forces de l’ordre françaises au service de la Gestapo, Le Cherche Midi éditeur, 1995.
Annexes
Bibliographie
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article. La majorité des évènements datés relevés dans cet article sont commentés dans l'article de François et Renée Bédarida, « La persécution des juifs », in La France des années noires, Tome 2, Le Seuil, 1993.