Jacques Biélinky survit au pogrom de Kichinev en 1903, est emprisonné par la suite pour activités socialistes sous le régime tsariste. En 1909 il émigre en France en tant que réfugié politique et en 1927 il est naturalisé français. Critique d'art et chroniqueur à L'Univers israélite[2], figure du judaïsme officiel, Jacques Biélinky était l’un des meilleurs connaisseurs de l’immigration juive dont il était issu[3].
Entre 1940 et 1942, il tient un journal détaillant la vie quotidienne à Paris et la persécution des Juifs. Dans les premiers mois de l'occupation, il ne remarque qu'extrêmement peu d'allusions antisémites. Ainsi l'ordonnance du qui ordonne d'apposer une affiche jaune devant les magasins juifs n'en fait pas chuter la fréquentation. Mais peu à peu Jacques Biélinky voit le soutien des Parisiens s'étioler. Noyés dans les difficultés de ravitaillements et les problèmes quotidiens, ils se replient sur eux-mêmes. Le journal de Biélinki permet de comprendre les situations humaines qui se cachent derrière les textes des lois anti-juives.
Rossella Froissart Pezone et Yves Chevrefils Desbiolles (dir), Les revues d’art : formes, stratégies et réseaux au XXe siècle : La critique d’art dans les revues juives de langue française durant l’entre-deux-guerres : Jacques Biélinky et la part juive de l’École de Paris, Presses universitaires de Rennes, 2011. (ISBN978-2753514805)