Henry Spingarn ouvre un magasin d'antiquités, sous le nom Ye olde Curiosity Shop (nom choisi d'après le titre d'un roman de Charles Dickens), situé au 350 rue Saint-Honoré. La clientèle internationale comprend des Américains. Les affaires sont prospères ce qui permet d'ouvrir trois succursales : à Nice, à Aix-les-Bains et à Deauville.
Avec le Krach de 1929, la situation change, il devient nécessaire de fermer les succursales, la clientèle américaine cessant de venir en Europe. Henry Spingarn maintient son affaire principale.
Le , sa sœur Alice Spingarn (1915-2018) se marie avec Gérard Lehmann (1900-2005)[5], un ingénieur, diplômé de l'École centrale. Ils ont trois enfants, Roger Lehmann (né le ), Jean-Claude Lehmann (né le ) et Monique Lehmann (née le ).
Brive-la-Gaillarde
La famille Spingarn se réfugie en Dordogne au printemps-été 1940. Ils s'installent à Brive-la-Gaillarde et y demeurent jusqu'au début 1943[6].
Odette Spingarn devient membre des éclaireurs israélites de France (EIF). Elle commence sa classe de seconde au Lycée de filles de Brive-la-Gaillarde.
Larche
Ne se sentant pas en sécurité à Brive, à cause des rafles, la famille Spingarn quitte Brive et s'installe, au début 1943, dans un village proche, à Larche en Corrèze[6].
Germaine Spingarn (55 ans) et Odette Spingarn (19 ans) ne reverront plus Henry Spingarn. Elles sont amenées à Périgueux. Elles passent trois jours dans les écuries d'une caserne réquisitionnée par les Allemands. Elles sont transférées à Paris le . Elles arrivent au camp de Drancy le . Elles sont déportées par le convoi no 71, en date du , de Drancy vers Auschwitz[3].
Malade de dysenterie, Germaine Spingarn meurt au revier (infirmerie) d'Auschwitz le .
En , Odette Spingarn commence à travailler dans une annexe des entrepôts du Kanada.
En , elle est transférée vers Zschopau en Saxe pour travailler dans une usine Audi.
Le , entassée avec ses camarades de travail (800 femmes) dans un train qui les mène certainement vers la mort, elle saute du train avec treize camarades et se dirige vers Zschopau. Elle est cachée par un prisonnier français, André Marquand, dans leur hôtel réquisitionné. Elle y retrouve deux camarades qui avaient sauté du train, et sont cachées, Odette chez une Allemande et les deux autres dans une cabane en forêt. Cette Allemande s'appelle Elly (Élisabeth) Fullmann, et après la guerre, Odette Spingarn fait les démarches afin qu'elle obtienne la médaille des Justes, médaille qui lui est remise à Paris par l'ambassadeur d'Israël.
Après la Guerre
Odette Spingarn retrouve sa sœur Alice mais pas sa mère qui a été déportée et assassinée à Auschwitz.
Elle devient une témoin de la Shoah et fait le récit de son histoire à de nombreuses occasions notamment dans des écoles (par exemple à Brive-la-Gaillarde[8]).
A la demande de l'entreprise Audi, elle accepte de donner un dernier témoignage sur ses conditions de travail forcé à Zschopau pendant la guerre, lors d'une interview[9] au quotidien Süddeutsche Zeitung (article publié le ).
Famille
Odette Spingarn épouse Jean Baranez, ils ont deux filles, Claudine et Danièle.
Odette Spingarn meurt le dans le 17e arrondissement de Paris à l'âge de 95 ans[10]. Elle est inhumée au cimetière du Montparnasse le . Elle demande que sur sa tombe soit inscrit : « Déportée à Auschwitz Birkenau, matricule 78769 ».
Publication
Odette Spingarn. J'ai sauté du train. Éditions Le Manuscrit / Fondation pour la mémoire de la Shoah - 2011 [Traduction en anglais : My lip to freedom. Fragments. Translation from the French: Glenn Naumovitz. Éditions Le Manuscrit / Fondation pour la mémoire de la Shoah - 2013[11]