Herta Judith David[1] est née en 1908 dans une famille juive pratiquante de Poznań (ville allemande jusqu'en 1918, aujourd'hui en Pologne). Elle est la fille d'Albert David et la sœur d'Alise David[1].
Bien qu’ayant milité dans une organisation sioniste et « attachée à la tradition juive », elle n’est pas pratiquante[2]. En 1933, elle vient de terminer des études de droit, se préparant à devenir juge pour enfants[3].
Durant la « drôle de guerre », Erich est interné comme ressortissant allemand, mais s'évade[7]. La famille Cohn-Bendit se réfugie à Moissac (Tarn-et-Garonne), et prend le nom de Delpioux[8],[9].
Pendant la Seconde Guerre mondiale, Moissac est un refuge pour l'importante communauté des éclaireurs israélites de France (EIF). Ces derniers, hébergés au Moulin de Moissac, ou pour les plus jeunes à la Maison des enfants de Moissac, y demeurent durant la guerre grâce, entre autres, à la bienveillance des autorités municipales et de la population[10]. Des jeunes Juifs d'Europe centrale forment le « groupe rural de Charry » qui défriche une dizaine d'hectares à Viarose, en 1941 et 1942 : bien vu du voisinage, ce groupe est l'objet d'un rapport élogieux de la gendarmerie[11]. Cependant, l'occupation de la zone Sud en rend la situation beaucoup plus difficile, bien que le préfet François Martin ait répugné à appliquer rigoureusement la répression antisémite[12]. Les enfants juifs sont dispersés dans des familles d'accueil jusqu'à la Libération (). Une des responsables de ces refuges est Herta Cohn-Bendit, la mère de Daniel (lequel naît en 1945 à Montauban, Tarn-et-Garonne).
En 1943, après l'occupation de la zone sud par les Allemands, la famille Cohn-Bendit passe dans la clandestinité jusqu'à la libération de la région (autour du ). Daniel Cohn-Bendit naît, comme il l'a lui-même souligné[13], 10 mois après le débarquement de Normandie.
Après la Guerre
À la Libération, les Cohn-Bendit restent quelque temps en France. Herta Cohn-Bendit s'occupe des maisons pour orphelins dont les familles ont disparu dans les camps d'extermination. Daniel Cohn-Bendit voit le jour le , à Montauban.
Entre 1945 et 1948, les Cohn-Bendit sont responsables de la « Colonie Juliette », un établissement pour enfants d'anciens déportés juifs situé à Cailly-sur-Eure (Eure). Puis ils reviennent à Paris.
Herta Cohn-Bendit devient l'économe de l'École Maïmonide. Daniel Cohn-Bendit et sa mère emménagent dans une chambre du lycée Maïmonide de Boulogne[7].
Mort
Erich Cohn-Bendit meurt en 1959. Herta Cohn-Bendit, rentrée en France, meurt quatre ans après, à l'âge de 55 ans, d'un infarctus en 1963, au cours d'une visite chez sa belle-sœur à Londres[14].