Première femme diplômée ingénieure d'une grande école
En 1919, Anne-Marcelle Schrameck est la première femme ingénieure diplômée d'une grande école[4],[5],[6],[7]. Au titre de la promotion 1917-1919, elle obtient le diplôme d’ingénieur civil des mines[4].
Après son admission, un vaste débat a lieu parce que les élèves doivent obligatoirement faire un stage de mineur de fond, jugé inapproprié pour une femme. Le règlement d'admission de l'École des mines de Saint-Étienne est alors modifié afin d'interdire l'admission des femmes. Pendant 50 ans (jusqu'en 1968), aucune autre femme ne sera admise comme élève-ingénieur dans une École des mines[8].
En , le père de Anne-Marcelle Kahn, Abraham Schrameck vota les pleins pouvoirs au maréchal Pétain. Il est déchu de son mandat de sénateur par Pétain le [12]. Il fut bientôt arrêté et interné en raison de ses origines juives. Parvenant à gagner la Provence, il y resta caché jusqu’à la Libération[13].
Anne-Marcelle Kahn raconte son propre parcours durant la Seconde Guerre mondiale dans une interview[9].
Marseille
Après l'armistice, Anne-Marcelle Kahn part avec ses deux fils, Pierre Kahn (1926-1997) et Jean Kahn (1931-2017), en zone libre, à Marseille. En , les Allemands envahissent la zone libre. Louis Kahn était en Angleterre. Le une bombe est déposée dans un des grands hôtels de Marseille. La femme du consul allemand a les deux jambes coupées et meurt quelques jours après. Les représailles commencent. Avec arrestations et déportations.
Anne-Marcelle Kahn voudrait quitter Marseille, ville devenue dangereuse. Quand les Allemands détruisent le quartier du Vieux-Port de Marseille, et avec la rafle de Marseille (22-), sa décision est prise, de quitter Marseille.
Grenoble
Ils vont dans les Alpes, aux environs de Grenoble. Les enfants sont dans une pension.
Anne-Marcelle Kahn reçoit un message de son mari, Je suis arrivé. Ce message d'Angleterre met du temps à lui parvenir et il signifie que Louis Kahn attend sa famille, en Angleterre.
La Résistance lui fournit de fausses cartes d'identité.
Passage des Pyrénées
Anne-Marcelle Kahn ne trouve pas de "passeur" acceptant de guider de jeunes enfants: le plus jeune fils, Jean, n'a que 10 ans, l'aîné, Pierre, 15 ans.
Elle décide de partir seule, un an plus tard, en , avec ses deux enfants, utilisant une boussole de Scout et des cartes d'état-major.
Ils franchissent les Pyrénées à partir de Perpignan seuls. Le passage des Pyrénées se fait en deux jours. Ils n'emportent rien avec eux, voulant se faire passer pour des touristes. Ils mettent 9 jours de Perpignan pour atteindre Casablanca, en incluant 3 jours de prison, en Espagne.
Casablanca, puis Alger
Anne-Marcelle Kahn et ses deux fils arrivent à Casablanca le .
Ils vont à Alger, qu'ils quittent le , pour retourner à Paris.