Achille Naftalis est né Ichil Naftalis (יחיאל הלוי נפתליס), le fils de Marcu (מרדכי) et Rosa Naftalis, le , à Bacău, en Roumanie, pays traditionnellement francophile et francophone.
Sa mère est la fille de David Loebel et la petite fille du Rabbin Aaron Simha Loebel, de Bacău.
La famille Naftalis de Bacău est une famille juive traditionaliste et sioniste.
Il est le 7e de 9 enfants. Son frère ainé, Samoil (Samuel) Naftalis, né en 1895, est docteur en médecine, et sert comme médecin militaire dans l'armée roumaine.
Pendant ses études de médecine à Paris, il habite, depuis , au 32 rue des Écoles, dans le 5e arrondissement, jusqu'au , date de son départ au régiment.
Il se marie le avec Hedwige Gluck[3], avec qui il aura deux enfants: Marc, un ingénieur, et Michaèle, une médecin, vivant en Israël.
Israël
Après sa retraite professionnelle, il établit son domicile en 1978 à Ramat Gan, en Israël, où il est décédé en 1984 et enterré, ainsi que son épouse.
Service militaire
Appelé sous les drapeaux et incorporé le à la 7e Section d'Infirmiers Militaires à Dole, dirigé ensuite comme élève officier de réserve sur l'École de Santé de Lyon, il est nommé médecin auxiliaire le .
Il est cité à l'ordre de la Brigade du « Médecin du 3e bataillon, a assuré le service très pénible jusqu'au . Disparu à cette date alors qu'il était resté à son poste de secours ».
Le docteur Naftalis, fait prisonnier avec le restant de son bataillon le et interné au Frontstalag 172[8], continue son service comme médecin pour les prisonniers, ainsi que pour la population civile[9] de la région (département de la Somme), à Namps-au-Val, puis à Saint-Riquier, à Abbeville et à Doullens. Il fait de son mieux pour libérer les soldats prisonniers pour raisons médicales, ce qui lui vaut d’être transféré au Stalag II-C à Greifswald en Poméranie d’où il est finalement libéré le . C'est à cette époque que le surnom « le bon Toubib[10] » lui est attribué, probablement par les tirailleurs marocains.
Puis, il devient président de la Synagogue Adath Israël, Rue Basfroi, dans le 11e arrondissement. C'est à lui que l'on doit la transformation radicale de cet oratoire orthodoxe qui physiquement était désuet en une synagogue moderne et adaptée à son temps.
Il conçoit le projet de ce renouveau en travaillant de concert avec l'entreprise immobilière qui désirait acheter le terrain de la synagogue, et qui, en retour, s'engageait à créer une nouvelle Synagogue selon les désidératas de la Communauté.
Il obtient entre autres le maintien, sans interruption, d'un lieu de prières, ce qui fut fait en créant un oratoire temporaire, situé à proximité, à la Cour Debille.
Il demande également l’aménagement d'une Mikveh dans l'immeuble de la synagogue.
Avant la réalisation finale du projet, pendant les longs mois de planification puis de mise en chantier, il doit rassurer ceux qui doutaient. Le temps lui donne raison. Son œuvre continue de porter des fruits. Il travaille de fait pour l'avenir de la communauté.
↑la loi Armbruster de mai 1933, adoptée sous le Gouvernement Daladier limitait l’exercice de la médecine au titulaire français d’un doctorat de médecine
↑Une plaque commémorative du 3e bataillon du 21e R.I. est adossée au monument aux morts du village de Guignemicourt « À la gloire de ce régiment qui a héroïquement défendu Guignemicourt du 27 mai au 6 juin 1940 »
↑Un monument commémoratif au lieu-dit « Sur la montagne », sur la route de Frémontiers à Brassy "Pour perpétuer l'héroïque défense de Frémontiers par le 3e bataillon 21e R.I.". Sur ce monument, les noms des soldats tués au cours de la bataille des Évoissons du 5, 6 et 7 juin sur le territoire des communes de Frémontiers et de Brassy.
↑Le Frontstalag 172 sert à l'internement des soldats français faits prisonniers en 1940. Il est situé à Doullens de juillet à décembre 1940, puis à Amiens de janvier à mars 1941.
↑la Sœur Giraudon, Fille de Charité, Supérieure à l'Hospice Dumont à Abbeville, témoigne du dévouement du docteur Naftalis, autant pour les militaires blessés que pour la population civile à qui il apporte bénévolement des soins médicaux