En 1929, Jacob Skorka, arrive en France et s'installe à Nancy, où il trouve un emploi dans une usine. Sa belle-sœur habitait dans cette ville.
Un an plus tard, le reste de la famille rejoint le père à Nancy. Le plus jeune enfant Zalme meurt d'une pneumonie. Les enfants adoptent des prénoms français : Ryvka devient Régine, Yerme devient Jérôme et Leib devient Léon[1].
Seconde Guerre mondiale
En décembre 1940, toute la famille Skorka, à l'exception de Régine, est internée au camp de la Lande de Monts, près de Tours.
En 1941, Pierre Marie, l'adjoint d'Edouard Vigneron au bureau des étrangers du commissariat de Nancy, fournit à Régine une fausse carte d'identité au nom de Régine Hiebel, née à Metz. Elle utilise cette carte pour rendre régulièrement visite à sa famille au camp.
, Jérôme s'échappe du camp et en juillet 1942, muni d'une fausse carte d'identité, au nom d'Hubert Hiebel, né à Metz, il passe en zone libre.
En , Jérôme (sous son faux nom Hubert Hiebel) est envoyé dans un camp de jeunes travailleurs à Rumilly en Haute-Savoie. Apprenant qu'il va être envoyé en Normandie afin de travailler pour l'organisation Todt, il s'enfuit de nouveau.
Le , Jérôme et Régine sont arrêtés par la Gestapo, internés dans la prison de Montluc et interrogés par un homme dont ils n'apprendront le nom que beaucoup plus tard, Klaus Barbie, puis sont envoyés au camp de Drancy.
Déportation
Le , Jérôme et Régine sont déportés par le convoi no 77 de Drancy à Auschwitz.
Fin octobre, il est transféré au camp de Stutthof près de Dantzig et mi-décembre au camp de Vaihingen-sur-l'Enz, près de Stuttgart. Fin janvier 1945, il est transporté par camion de Vaihingen au camp d'Ohrdruf au sud-ouest de Weimar. Le , il est envoyé au Revier (infirmerie) à cause de son pied gelé et soigné par un médecin russe. Le , il est transféré au camp d'Erfurt puis par camion à Buchenwald. Ensuite, lors d'une longue marche de trois jours vers Iéna, Jérôme, avec un autre déporté, Martin, s'enfuient de la colonne est réussissent à rejoindre les américains à Crossen.
Son père, Jacob Skorka, est déporté par le convoi no 31, en date du , du camp de Drancy vers Auschwitz avec son épouse[2]. Leur fils Léon avait déjà été déporté par le convoi no 8, en date du . Ils sont, tous les trois, assassinés.
Retour à Nancy
De retour à Nancy, il change son nom de famille pour s'appeler Jérôme Scorin. Il se consacre à un travail de mémoire en allant témoigner de son histoire dans les écoles et lors de voyages dans les camps.
famille
Jérôme Scorin épouse Ida Korec. Ils ont deux fils : Joël, né le , et Bertrand, né le 14 janvier 1959, à Nancy[3].
Pierre Baumann, Hélène Camarade, Claire Kaiser et Nicolas Patin, Allemagne d'aujourd'hui, no 225/juillet - : Le mémorial des Stolpersteine en France et en Allemagne, Presses Univ. Septentrion, (ISBN2757424564 et 9782757424568, lire en ligne)