Il fait partie d'une fratrie de sept enfants, dont trois sont nés à Varsovie et quatre autres sont nés à Paris dont Milo. Après avoir donné un coup de poing à un officier qui le harcelait avec des remarques antisémites, Mordka Adoner déserte l'armée russe et fuit la Pologne en 1921. Mordka Adoner devient Maurice Adoner[4].
Le , à part sa sœur aînée, Charlotte Adoner, épouse de Marius Feigenoff[6], qui échappe à la rafle, toute la famille Adoner et 112 juifs demeurant au 10-12 rue des Deux-Ponts sur l'île Saint-Louis sont arrêtés par Heinz Röthke[3], l'un des principaux responsables de la déportation des juifs de France de 1940 à 1944. Ils sont conduits au camp de Drancy puis déportés par le convoi no 38, en date du à Auschwitz.
Déportation
Le convoi s’arrête à Kosel, ville de la province de Haute-Silésie, à quelques kilomètres d’Auschwitz. Milo Adoner et son frère Salomon Adoner sont séparés de leur famille qui va au camp d'Auschwitz-Birkenau où ils sont assassinés. Milo Adoner et Salomon Adoner sont sélectionnés pour les travaux forcés à Kosel. Milo Adoner est tatoué du numéro B10602[5].
Milo Adoner retourne à Paris. Avant d'aller à l'hôtel Lutetia, il demande d'être conduit au no 10 rue des Deux-Ponts, le temps d'embrasser le sol et son immeuble. L'appartement familial est occupé par un jeune ingénieur qui déclare que la mairie de Paris l'a logé ici. Milo Adoner lui montre les scellés et les mezuzoth à l'entrée de chaque pièce, lui dit que l'immeuble ne logeait que des Juifs et lui donne jusqu'au lendemain pour évacuer les lieux. Le locataire lui dit qu'il se plaindra au père de Milo Adoner, qui acquiesce (son père a été assassiné à Auschwitz[5],[3]).
Milo Adoner retrouve sa sœur aînée Charlotte dont le mari est mort en déportation, la seule autre survivante de la famille. Ils s'installent à nouveau au no 10 rue des Deux-Ponts.
Témoin
Le 4 juillet 1995, Milo Adoner témoigne en tant qu'ancien déporté juif de ses périodes dans les trois camps qu'il a fréquentés, pendant environ deux heures et vingt minutes, lors d'un entretien spécifique mené par Reine Toledano. Cet entretien est sur le site internet du Mémorial de la Shoah.
Milo Adoner est vice-président de l’amicale des déportés de Blechhammer puis son président, en 2000. Après l’absorption de cette association par l’amicale d’Auschwitz devenue Union des Déportés d’Auschwitz (UDA) en 2004, il devient l’un des vice-présidents de l’UDA[5],[3].
Le , à l’occasion du 70e anniversaire de la découverte des camps, le président de la RépubliqueFrançois Hollande rencontre les ambassadeurs de la Mémoire au Mémorial des Enfants et s’entretient publiquement[7] avec Milo Adoner[5].
Milo Adoner épouse Suzy Gronner fille de Mandel Gronner déporté par le convoi no 1. Ils ont deux filles, Arlette Adoner, avocate, et Laura, et deux petites-filles, Joanna et Alexandra[5],[3],[4].
Milo Adoner est nommé officier de l'ordre national de la Légion d'honneur en 2016, à l’occasion du 70e anniversaire de la découverte des camps, il fait partie des 29 récipiendaires de la promotion spéciale « Mémoires de la déportation » ayant reçu la Légion d’honneur[5].
Publication
Milo Adoner publie son témoignage dans un ouvrage collectif : Les derniers témoins, paroles de déportés recueillies par Jean-Pierre Allali, éditions Safed, 2004[5]