Léo Cohn[3],[4]est né le à Lübeck (Schleswig-Holstein) en Allemagne. Son père est Wilhelm Zev Cohn né en 1883 à Bzenec (Bisenz) en Moravie et mort en 1980 à Tel Aviv en Israël[5]. Sa mère, Miriam Carlebach, née le 15 juillet 1888, est morte en 1962[6], descend de la famille rabbinique Carlebach[7]. Elle est la sœur d'Alexander Carlebach (1872-1925), du rabbin Emmanuel Carlebach (1874-1927, Simson Carlebach (1875-1942), Bella Carlebach (1876-1960), du rabbin Ephraim Carlebach (1879-1936), Sarah Carlebach (1880-1928), Moses Carlebach (1881-1939), du rabbin Joseph Carlebach (1883-1942), Cilly Carlebach (1884-1968), David Carlebach (1885-1913) et du rabbin Hartwig Naftali Carlebach(1889-1967). Le rabbin Shlomo Carlebach (1925-1994), auteur, compositeur et interprète, est son neveu.
En 1935, les parents de Léo Cohn, Wilhelm Zev Cohn et Miriam Cohn, émigrent en Palestine mandataire avec son jeune frère Shlomo Cohen Abarbanel[11].
Le 11 février[11] 1936, Léo Cohn épouse Rachel Schloss, née le à Hambourg, en Allemagne[12],[13],[14]. Léo Cohn a vingt-trois ans et Rachel Schloss vingt ans. Ils se sont rencontrés à l’école de Hambourg. Rachel Schloss a pris la direction du mouvement de jeunesse ESRA à la suite de Léo Cohn en septembre 1930[11]. Le mariage est célébré par un des oncles maternels de Léo Cohn, le rabbin Ephraim Carlebach, le rabbin de Leipzig. Robert Gamzon est présent. Le fondateur de l'l’école Maïmonide (Boulogne-Billancourt), le linguisteMarcus Cohn organise une des fêtes du mariage (Sheva Berakhot) à l'école[11]. Il est à noter qu'après la disparition de Léo Cohn dans la Shoah, Marcus Cohn épouse sa veuve!
Léo Cohn et Rachel Cohn ont 3 enfants : Noemi Cassuto (née à Strasbourg, le [11] ou le , un fils : Ariel, né le 17 août 1940 à Moissac[11], et une seconde fille : Aviva (épouse Geva) (née le 2 mars 1944, à Castres)[15],[2],[11].
Devenue veuve, Rachel Cohn épouse Marcus Cohn. Marcus et Rachel Cohn ont une fille, Ruthy, qui vit à Kfar Etzion[16].
Hambourg
En 1919, la famille Cohn s’installe à Hambourg. De 1920 à septembre 1930, Léo Cohn étudie au lycée Talmud Torah (Realschule, équivalent au Lycée en France)[11].
Il interrompt alors ses études, deux ans avant l’Abitur, pour s’occuper des affaires de son père. Il arrête l’école à la 11ème classe, deux ans avant l’Abitur, qui correspond au baccalauréat en France. Il suit des cours de musique, de Français, d'Anglais et de sténographie[11].
Le , il fait une demande de régularisation au ministère du travail –en vue d’obtenir une carte de travail en tant que réfugié allemand. Il mentionne qu'il travailler comme manutentionnaire à la Compagnie d’Exportation et d’Échanges commerciaux, 23 boulevard Haussmann dans le 9e arrondissement de Paris, i.e., la Compagnie fondée par son père[11].
En janvier 1938, Frédéric-Shimon Hammel, président du Comité de Coordination de la Jeunesse au sein des EIF, vient à Strasbourg pour appuyer la candidature de Léo Cohn en tant qu’éducateur des jeunes. Le Consistoire s'oppose à cette nomination, car le poste « ne peut être confié à un étranger […] mais à un éducateur parfaitement en règle avec les lois du pays ». De fait, Léo Cohn est engagé. En mai 1938, Léo Cohn et Rachel Cohn s'installent à Strasbourg. Rachel renouvèle sa carte d’identité pour étranger le 23 mai 1938. Elle la reçoit le 24 juin 1938[11].
Le 20 septembre 1938, Léo Cohn écrit au préfet du Bas-Rhin, déclarant qu’il est prêt à s’engager dans l’armée française si une mobilisation générale a lieu[11].
Noémi Cohn naît à la clinique Adassa[17] le 27 octobre 1938. Les époux Cohn habitent 2 place de Zürich[11].
En novembre 1938, Léo Cohn fait une première demande de naturalisation à Strasbourg[11].
N’ayant pas l’autorisation de se rendre à Périgueux, Léo Cohn, Rachel Cohn et leur fille Noémi Cohn s’installent à Gérardmer (Vosges) où se trouve un centre de jeunes E.I.F.[11].
Légion étrangère
Pour éviter l’internement et quitter la région, Léo Cohn rejoint la Légion étrangère. Il est incorporé le 26 décembre 1939, pour la durée de la guerre (recrutement à l’intendance militaire d’Épinal). Il intègre le premier régiment Étranger d’Infanterie. Il est envoyé en Algérie à Sidi Bel-Abbès où il arrive le 31 janvier 1940[11].
Après l'Armistice du 22 juin 1940, Léo Cohn n'est pas démobilisé. Il rentre de la Légion en décembre 1940. Il rejoint sa famille à Moissac puis le 22 janvier 1941, Léo Cohn et Rachel Cohn s’installent dans une ferme à Lautrec (Tarn), à une quinzaine de kilomètres de Castres(Tarn)[11].
Le , Léo Cohn reçoit une carte d’identité pour étranger délivrée à Lautrec et valable jusqu’au 9 mars 1942[11].
Du au , la chorale du chantier rural de Lautrec dirigée par Léo Cohn part en tournée, le donnant un récital à la Grande synagogue de Marseille[11].
En 1942, Léo Cohn visite les différents centres des E.I., surtout durant l’été[11].
Le , Robert Gamzon apprend à Vichy qu’une rafle va avoir lieu en zone Sud. Le , il réunit les chefs des E.I. à Moissac. Ils établissent les bases du futur mouvement clandestin : la Sixième[11].
En 1943, le danger grandissant, l’équipe nationale des E.I. disperse ses centres : maisons d’enfants et centres ruraux. Léo Cohn, Rachel Cohn et leurs enfants, Noémi Cohn et Ariel Cohn, s’installent dans une petite maison dans la commune de Labessonnié, au lieu dit La Caroussinière, à 4 Km du village de Lautrec. Ils prennent le nom de Colin[11].
Le Aviva Cohn naît à Castres, rue de la Tolosane, sous le nom d’Yvette Colin[11].
Le , Léo Cohn conduit Rachel Cohn et ses trois enfants à la frontière suisse près d’Annemasse. Le passage de la frontière est retardé d’une journée car Léo Cohn et Ariel Cohn ont prié le matin, ce qui a pris du temps et la famille a raté le train pour Annemasse. De fait, Cette prière leur sauve leur vie car le train a été contrôlé et tous les Juifs arrêtés. Marianne Cohn leur fait traverser la frontière[11].
Léo Cohn est interné à Compiègne[11]en tant que résistant. Il est transféré à Drancy le 6 juillet 1944[1] Il est enregistré avec le numéro 24895[11].
Il parvient à envoyer clandestinement des lettres de Drancy. Il travaille d'abord dans la serrurerie du camp puis cesse pour s'occuper des enfants[11].
Du 21 juillet 1944 au 25 juillet 1944, les allemands organisent des rafles dans les maisons de l’UGIF en région parisienne, arrêtant 250 enfants et 33 membres du personnel.Ils sont déportés de Drancy, par le Convoi No. 77, en date du vers Auschwitz[11]. Léo Cohn fait partie de ce Convoi et apporte son soutien moral et des encouragements par le chant[11].
(en) Daniel Lee. Pétain’s Jewish Children: French Jewish Youth and the Vichy Regime. A thesis submitted to the University of Oxford in fulfilment of the requirements for the degree of Doctor of Philosophy. Trinity Term, 2011