Lorsque la guerre éclate, il travaille chez Hispano-Suiza à Colombes. Il est domicilié chez ses parents, artisans fourreurs, rue Poulet (18e arrondissement de Paris). Au moment où les troupes allemandes envahissent la France, l’usine est évacuée et Maurice Feferman part en province. Il revient rapidement à Paris, pour prendre contact avec les premiers éléments de la Résistance. Arrêté le pour distribution de tracts et collage d’affiches et donc infraction à l'ordonnance allemande du , il est incarcéré successivement à la prison de Fresnes, puis à la prison de la Santé pour être envoyé au camp de Pithiviers (45), d’où il s’évade[2].
Il constitua avec son camarade Maurice Feld, le deuxième détachement des Bataillons de la jeunesse puis intégra le deuxième détachement des FTP-MOI (détachement juif).
Militant très actif, plusieurs faits d’armes lui sont attribués. Ainsi, par exemple, en compagnie du jeune Pierre Georges (futur Colonel Fabien), de Samuel Tyszelman et d’Elie Wallach[3], il s’empare des premiers vingt-cinq kg de dynamite que se procurera la Résistance et qui serviront à la fabrication de bombes. D’autres vols d'explosifs auront lieu, par exemple en novembre 1941 dans une carrière entre Creil et Chantilly.
En , il participe au sabotage de câbles au croisement des routes du Bourget et de Gonesse (banlieues parisiennes).
Le , vers 18h40 au square Montholon (9e arrondissement de Paris), Maurice Feferman et Maurice Feld, sur le point d'être arrêtés par les inspecteursGaston Barrachin et Pontet, des Brigades spéciales (1re section de la BS 2), qui les filaient depuis des mois, ripostent par des coups de feu au moment d’être appréhendés. Maurice Feld est blessé à la jambe, il est immédiatement arrêté et sera fusillé le , il avait 17 ans[5]. Sa mère sera internée aux Tourelles, son père à Châteaubriant. Les deux seront déportés.
Maurice Feferman est grièvement blessé mais il réussit à prendre la fuite. Les policiers (aidés par des passants) le rattrapent rue des Petites-Écuries (10e arrondissement de Paris). Réalisant qu'il ne peut leur échapper, il avale un cachet de cyanure en criant « Vive le communisme ! Vive la France ! » et il se tire la dernière balle de son pistolet6,35 mm dans la tête, pour ne pas se livrer. Transporté à l'hôtel-Dieu, il y mourra le lendemain matin. Il est enterré au cimetière de Bagneux (92).
Héros juifs de la résistance française, Paris, 1962, éditions Renouveau.
Les Juifs dans la Résistance française, 1940-1944, avec armes ou sans armes, préface d'Albert Ouzoulias, postface de Charles Lederman, Paris, 1971, Le Pavillon Roger Maria Éditeur.
Combattants héros & martyrs de la résistance, Paris, 1979, éditions Renouveau.
Jeune combat : La jeunesse juive dans la Résistance, Paris, 1993, éditions l'Harmattan.
Par-delà les barbelés : lettres et écrits des camps et des prisons de France, lettres jetées des trains de déportation, écrits d'Auschwitz, créations journalistiques, littéraires et artistiques, Paris, 1986, A. Erlich.
Adam Rayski. Au Stand de Tir, le massacre des résistants Paris 1942-1944.
Serge Klarsfeld. Le livre des otages : la politique des otages menée par les autorités allemandes d'occupation en France de 1941 à 1943.
Serge Klarsfeld, Léon Tsevery. Les 1007 fusillés du Mont-Valérien parmi lesquels 174 Juifs.
Pierre Maury. La Résistance communiste en France, 1940-1945 : mémorial aux martyrs communistes.
Bernard Chambaz, Ghetto.
Louis Brunot, Le Dernier Grand Soir : un juif de Pologne.