Ce cours d'eau est parfois orthographié de différentes manières : Sansfond, Sans-Fond, Cent-Fonts, etc. La plus ancienne référence à cette rivière date du IXe siècle : on trouve alors l'appellation "Cent-Fonts". Le terme d'origine latine "Font" évoque une source, une fontaine ; "Cent" indique l'existence de multiples sources.
En effet, la Cent-Fonts forme l'exutoire principal de la nappe superficielle de Dijon Sud[4]. Tout au long de ce cours d'eau, plusieurs sources l'alimentent. Cette alimentation n'est pas visible à l'œil nu, puisque l'écoulement de l'eau de la nappe vers la surface du sol est diffus (suintement).
Il semble par conséquent que "Cent-Fonts" soit l'orthographe originelle[note 1].
Pourtant, la tradition locale a préféré la dénomination "sans fond", suggérant peut-être une relative profondeur du cours d'eau. Aujourd'hui, l'hydronyme de "Sansfond" est celui qui a été retenu, notamment dans la cartographie.
Initialement, la Sansfond se jetait dans la Varaude, juste avant le village de Noiron-sous-Gevrey. Manquant d'eau courante pour leur abbaye, les premiers moines de Cîteaux décident de prolonger le cours de la Sansfond jusqu'à eux. Outre le creusement d'un canal, ils construisent un pont-canal, achevé en 1220 et appelé Pont des Arvaux, afin de passer au-dessus du cours de la Varaude. La Sansfond se jette dorénavant dans la Vouge[8].
La Sansfond traverse une seule zone hydrographique « La Saône de l'Ouche à la Vouge incluse » (U141)[note 2]. Les cours d'eau voisins sont le canal de Bourgogne au nord, nord-est et à l'est, la Vouge au sud-est, sud et sud-ouest, et le Meuzin à l'ouest.
La station hydrométrique U1415410 la Sansfond à Saulon-la-Rue, localité située à une dizaine de kilomètres de son confluent, a relevé, sur une surface de 51,5 kilomètres carrés (80 % du bassin versant total), à 210 m d'altitude, un module ou débit moyen interannuel de 0,298 mètres cubes par seconde[2]. la Station est installée depuis le (43 ans), et les observations ont été faites durant une période de 40 ans allant de 1981 à 2020.
Débit moyen mensuel (en l/s) Station hydrologique : U1415410 - la Sansfond à Saulon-la-Rue pour un bassin versant de 51,5 km2 et à 210 m d'altitude[2] (le 09-08-2020 - données calculées sur 40 ans de 1981 à 2020)
La Sansfond présente des fluctuations saisonnières de débit très peu marquées. Les hautes eaux se déroulent en hiver et se caractérisent par des débits mensuels oscillant entre 0,293 et 0,393 m3/s, de novembre à avril inclus (avec un maximum en février-mars). Les basses eaux ont lieu en été, de juillet à septembre, entraînant une baisse du débit moyen mensuel allant jusqu'à 0,203 m3/s au mois d'août[2], ce qui est loin d'être faible. Mais les fluctuations sont plus prononcées sur de plus courtes périodes, ou encore selon les années.
Étiage ou basses eaux
À l'étiage, le VCN3 peut chuter jusque 0,140 m3/s en cas de période quinquennale sèche, soit 140 litres par seconde[2], ce qui est loin d'être sévère et reste presque abondant pour un aussi petit cours d'eau, mais qui s'explique par le fait des sources ou résurgences de la nappe phréatique.
Crues
Les crues sont habituellement fort modérées, du moins dans le contexte du bassin versant de la Saône. Les QIX 2 et QIX 5 valent en effet respectivement 1,4 et 2,1 m3/s. Le QIX 10 est de 2,7 m3/s, le QIX 20 de 3,2 m3/s et le QIX 50 de 3,8 m3/s. Quant au QIX 100 il n'a pas été calculé, faute de durée d'observation suffisante (40 ans)[2].
La hauteur maximale instantanée a été de 93,8 cm le [note 4]. Le débit instantané maximal enregistré à Saulon-la-Rue a été de 4,24 m3/s le [note 5], tandis que la valeur journalière maximale était de 3,08 m3/s le [2]. Si l'on compare la première de ces valeurs à l'échelle des QIX, on constate que cette crue était d'ordre vicennal et donc non exceptionnelle, car destinée à se répéter en moyenne tous les 25 ans environ.
Lame d'eau et débit spécifique
Au total, la Sansfond est une rivière peu abondante. La lame d'eau écoulée dans son bassin est de 182 millimètres annuellement, ce qui est près de deux fois moindre que la moyenne d'ensemble de la France tous bassins confondus (320 millimètres/an). C'est aussi largement inférieur à la moyenne du bassin de la Saône (501 millimètres/an à Lyon). Le débit spécifique de la rivière (ou Qsp) se monte dès lors à un faible 5,8 litres par seconde et par kilomètre carré de bassin[2].
Le pont-aqueduc des Arvaux (commune de Noiron-sous-Gevrey en Côte-d'Or) créé par les moines cisterciens de l'abbaye de Cîteaux. La Varaude coule sous les deux arches du pont-aqueduc.
La Varaude coule sous l'arche présentée sur la photo
Le pont-aqueduc des Arvaux - Vue côté aval à La Varaude