De 34,5 km de longueur[1], la rivière naît dans le département de l'Isère, dans l'est de la forêt de Bonnevaux aux nombreux étangs, à l'Étang de la Grande Tuilière, sur la commune de Châtonnay, à 549 m d'altitude, au nord de la commune de la Côte-Saint-André. Elle coule de manière générale vers l'ouest, baigne Meyssiès, Eyzin-Pinet et Pont-Évêque. Elle conflue avec le Rhône à Vienne après la vallée de Gère, quartier prospère pendant l'ére industrielle, et même avant, en raison de la puissance du débit du Gère[3].
Communes traversées
Dans le seul département de l'Isère, la Gère traverse huit communes[1],[notes 1] :
la Véga ou rivière de Septème ou torrent de Cessarge (rd) 17,6 km conflue à Pont-Évêque traverse huit communes avec cinq affluents.
Hydrologie
La Gère à Pont-Évêque
Le module de la Gère a été calculé durant 25 ans (1964-1988) à Pont-Évêque, petite localité voisine du confluent avec le Rhône, qui se situe à Vienne[2],[4]. Il se monte à 3,15 m3/s pour une surface de bassin de 232 km2.
La rivière présente très peu de fluctuations saisonnières de débit, avec des eaux un peu plus abondantes de janvier à juin (de 3,1 à 3,7 m3/s), période suivie d'une baisse légère lors de la période d'été avec un plus bas de 2,79 m3/s de moyenne en septembre.
Débit moyen mensuel (en m3/s) Station hydrologique : V3224010 la Gère à Pont-Évêque (Cancane) pour un bassin versant de 301 km2 et à 168 m d'altitude[2] (le 08-04-2013 - données calculées sur 25 ans de 1964 à 1988)
À l'étiage, c'est-à-dire aux basses eaux, le VCN3, ou débit minimal du cours d'eau enregistré pendant trois jours consécutifs sur un mois, en cas de quinquennale sèche peut chuter jusque 0,56 m3/s, ce qui reste confortable à un sixième du module 3,15 m3/s[2].
Crues
Les crues peuvent être importantes, malgré le régime en général très régulier de la rivière, et la petitesse de son bassin versant. En effet, le QIX 2 et le QIX 5 valent respectivement 21 et 35 m3/s. Le QIX 10 est de 44 m3/s, et le QIX 20 de 53 m3/s, tandis que le QIX 50 se monte à 64 m3/s.
Le débit instantané maximal enregistré à Pont-Évêque était de 114 m3/s, le . Il s'agissait là d'une crue s'élevant à près du double du QIX 50, donc sans doute millénale (qui se produit une fois par millénaire).
Lame d'eau et débit spécifique
La lame d'eau écoulée dans le bassin versant de la rivière est de 333 millimètres par an, ce qui est plus ou moins équivalent à la moyenne française, tous bassins confondus (320 millimètres par an). Le débit spécifique (ou Qsp) atteint 10,5 litres par seconde et par kilomètre carré de bassin.
Morphologie
L'eau alimentant la ville antique de Vienne provenait non pas du Rhône mais de la Gère, une rivière longue de 35 km qui naît sur le plateau de Bonnevaux et se termine par une gorge étroite avant sa confluence avec le Rhône. Bien alimentée par les précipitations, disposant d'un régime régulier avec un débit d'étiage soutenu par les nappes des formations perméables du Bas-Dauphiné, la Gère possède un module annuel supérieur à 3 mètres cubes par seconde à Pont-Évêque pour uns superficie de bassin versant de 300 km2. cette régularité a sans doute été un atout pour l'alimentation en eau de la cité. Le principal aqueduc, long d'une vingtaine de kilomètres, alimente Vienne avec l'eau de sources issues de la nappe alluviale de la Gère en amont d'Eyzin-Pinet ; d'autres aqueducs proviennent des vallées de la Suze (par barrage de la rivière), d'une sources de la Gère à Gémens (Estrablin), de la Vézonne. La forte pente des fonds de vallée façonnés par l'écoulement fluvio-glaciaire a permis une dérivation aisée sur les versants même si le tracé des aqueducs est quelque peu contourné. La perméabilité des formations sédimentaires du Bas-Dauphiné (mollasse, cailloutis, moraine lavée) alimente de puissantes nappes drainées à l'air libre par la Gère et ses affluents. Les conditions d'émergence des eaux de nappe font aussi que l'eau était très pure, donc favorable à certains usages[A 1] exigeants quant à la qualité des eaux. Cette eau était exempte de limons sauf lors des épisodes de précipitations capables d'éroder les versants et d'entraîner les limons et sables vers les drains principaux : la largeur des fonds de vallée fait que les dépôts issus de l'érosion étaient fréquemment retenus en bas de pente comme dépôts colluviaux sans être remaniés par les cours d'eau holocènes[A 2].
↑le SANDRE 2013 compte neuf communes en rajoutant Sainte-Colombre à l'ouest du Rhône
Bibliographie
Fanny Adjadj, Roger Luxerois et Benoît Helly, Vienne 38/3 : Carte archéologique de la Gaule, Paris, Éditions de la Maison des sciences de l'homme, , 555 p. (ISBN978-2-87754-316-3). La référence est notée « A » dans le texte.