décret relatif aux modalités d'exécution du plan. Il marque l'entrée en vigueur du premier plan quinquennal, dit « de modernisation et d'équipement », dû à Jean Monnet[3]. Il donne la priorité au développement de l’énergie et de la sidérurgie.
décret sur le nouveau statut des charbonnages de France[4], réduisant le rôle des syndicats et des salariés.
14 mars : signature de la Convention collective nationale qui crée l'AGIRC (Association générale des institutions de retraite des cadres), régime de retraite complémentaire en faveur des cadres[15].
16 avril : les ministres communistes refusent de s'associer à la demande de levée de l'immunité parlementaire des députés malgaches arrêtés dans l'île[8].
début de la grève des usines Renault à Billancourt animée par le militant trotskyste Pierre Bois ; la CGT rallie le mouvement à contrecœur le 28 avril et le PCF est contraint d’appuyer officiellement les revendications des grévistes ce qui provoque le 5 mai le départ des ministres communistes du gouvernement Ramadier[22] (fin le 15 mai)[23].
Viêt Nam : Hô Chi Minh appelle à des négociations avec la France. Au cours de l’été, il cherche un compromis et remanie son gouvernement en éliminant les extrémistes (trois communistes seulement dans le gouvernement)[24].
27 avril : le MRP s’oppose à l’adhésion de ses membres au RPF.
Mai
1er mai : pour faire face à la disette de blé due aux gelées, le gouvernement ramène de 300 à 250 grammes la ration quotidienne de pain[25].
4 mai : devant l’opposition des ministres communistes à sa politique économique et salariale, le président du Conseil Ramadier demande un vote de confiance que les députés communistes lui refusent[26].
6 mai, Madagascar : le commandant du camp de Moramanga fait mitrailler trois wagons plombés où sont enfermés 166 prisonniers au prétexte que les insurgés malgaches s'apprêtent à les délivrer[28].
25 mai : réquisition du personnel gréviste du gaz et de l'électricité[1].
Juin
Dans un contexte de crise économique, de forte inflation, de salaires gelés, de pénurie, le gouvernement doit affronter un important mouvement de revendication sociale. L'annonce du plan Marshall provoque une vague de grèves insurrectionnelles, commencée par les cheminots, bientôt suivis par les employés d’EDF-GDF, puis par les employés de banque et les mineurs[30].
2 juin : une grève des cheminots éclate spontanément à Villeneuve-Saint-Georges face aux problèmes de ravitaillement. Elle gagne le 4 juin à la gare de Lyon puis le 6 les réseaux parisiens. Le 7 juin, l'ensemble du réseau ferroviaire est paralysé[31]. Elle se termine le 12 juin par un protocole d'accord, qualifié de « victoire considérable »[32].
4 juin : le président du Conseil Paul Ramadier dénonce le « chef d'orchestre clandestin qui inspirerait le mouvement giratoire des grèves » qui affecte le pays[33].
30 juin : les Renseignements Généraux découvrent lors d'une perquisition l'existence d'une tentative de coup d'État contre la IVe République. Le ministre de l’Intérieur français Édouard Depreux révèle à la presse l’existence du complot du Plan Bleu, formé par des anti-communistes. Des arrestations au sein des milieux d'extrême droite sont menées par les forces de l'ordre.
11 juillet : l’Exodus quitte le port de Sète avec 1 561 hommes, 1 282 femmes et environ 1 600 enfants et adolescents, rescapés des camps de la mort, à destination de la Palestine[40].
12 juillet : ouverture à Paris d’une conférence économique européenne qui réunit seize pays pour élaborer un plan de redressement basé sur le plan Marshall (fin le 27 septembre). Un programme de reconstruction est élaboré et un comité européen de coopération économique est créé[41].
13 août : l’Assemblée nationale adopte la loi électorale municipale qui prévoit un scrutin majoritaire dans les communes de moins de 9 000 habitants, un scrutin proportionnel dans les autres[1].
14-17 août : 39e congrès national de la SFIO à Lyon ; le rapport moral de Guy Mollet est adopté à une énorme majorité[33].
11 septembre : manifestations ouvrières dans plusieurs villes contre le rationnement et la cherté de la vie ; violents incidents au Mans entre manifestants et policiers au cours de la manifestation organisée par les Syndicats devant la préfecture[51]. Des troubles éclatent à Alençon le lendemain.
20 septembre : adoption du Statut de l’Algérie qui constitue désormais un groupe de trois départements bénéficiant de la personnalité civile et de l’autonomie financière. Le gouvernement général est maintenu. L’Assemblée algérienne, aux pouvoirs limités, sera élue par deux collèges distincts (citoyens de statut civil français et musulmans assimilés d’une part, Algériens ayant conservé leur statut personnel d’autre part)[53].
23 septembre : troubles à Verdun contre le rationnement ; ils s'étendent à la Haute-Marne où un train de marchandises est pillé, puis la Lorraine ; Toul est mis en état de siège et Nancy connait plusieurs manifestations. Ces mouvements se prolongent jusqu'au 10 octobre[54].
19-26 octobre : victoire du RPF aux élections municipales avec 38,3% des suffrages[58] ; le RPF s'empare des treize plus grandes villes de France et Pierre de Gaulle devient président du Conseil municipal de Paris[59]. Le MRP s’effondre, passant de 23 à 10 %. Communistes et socialistes obtiennent respectivement 30 et 14 % des voix.
27 octobre : le général de Gaulle demande en vain la dissolution de l'Assemblée nationale et la révision de la Constitution[58].
Novembre
10 novembre : manifestation à Marseille pour protester contre l'augmentation du tarif des tramways ; l'arrestation de quatre ouvriers métallurgistes provoque une véritable insurrection sous l’œil bienveillant d'une partie des CRS. Le 12 novembre, des militants communistes envahissent le Palais de justice pour les relâcher, puis investissent l'Hôtel de ville où ils molestent le maire RPFMichel Carlini qui vient de battre le communiste Jean Cristofol. Le soir, les manifestants saccagent les établissements de nuit du quartier de l'Opéra ; l'un d'entre eux, Vincent Voulant, est tué d'une balle tirée d'un bar qui appartient aux frères Guérini, parrains de la pègre marseillaise. Ses obsèques le 14 novembre sont l'occasion d'une nouvelle extension du mouvement qui touche 40 000 travailleurs[22].
10 novembre - 9 décembre : parti de Marseille, le vaste mouvement de grèves insurrectionnelles va agiter le pays durant plusieurs mois et opposer violemment les manifestants aux forces de l’ordre que dirige le ministre de l’Intérieur Jules Moch. Il gagne Clermont-Ferrand, Montluçon, Saint-Étienne, Valence où deux personnes trouvent la mort[61]. 300 000 mineurs, plusieurs milliers d'employés d’entreprises publiques comme la poste refusent de reprendre le travail et occupent illégalement usines, puits et ateliers. Le gouvernement fait appel à l'armée et déploie 60 000 soldats et CRS pour contrer les 15 000 grévistes qui occupent alors l'ensemble des puits à charbon et entreprises publiques du territoire national afin de les forcer à reprendre le travail.
14 novembre : incident du camp de Beauregard ; la perquisition d'une dépendance de l'ambassade soviétique, le camp de rapatriement de Beauregard par les CRS et la découverte d'armes marque le raidissement des relations franco-soviètiques[62].
24 novembre : début du premier gouvernement Schuman président du Conseil jusqu'au . C'est un gouvernement de « Troisième Force » regroupant la SFIO (socialistes), le MRP (chrétiens-démocrates) et les radicaux. Jules Moch devient ministre de l'intérieur, il prône la fermeté et la répression face aux mouvements insurrectionnels qui agitent la France[58].
25 novembre : le ministre de l'Intérieur prend une mesure d'expulsion contre dix-neuf ressortissants soviétiques résidant en France impliqués dans des grèves ; en représailles le gouvernement soviétique décide le 8 décembre d'interrompre les pourparlers commerciaux avec la France et de ne pas accorder les visas[67].
30 novembre : échec des négociations du ministre de l'intérieur Jules Moch avec la CGT ; il renforce les effectifs des CRS et rappelle quatre-vingt mille réservistes[58].
Décembre
1er-2 décembre : le député communiste de l'Hérault Raoul Calas engage une épreuve de force en refusant de quitter la tribune de l'Assemblée contre la volonté du gouvernement de mobiliser l'armée contre les grévistes[69].
2[70] et 6 décembre[71] : au terme de débats d’une extrême violence, l’Assemblée nationale vote les lois sur la « défense de la République » et sur la « protection de la liberté du travail » défendues par le ministre de l'Intérieur Jules Moch[72]. Interdiction du droit de grève dans la police et création en mai 1948 des IGAMES (super préfets) dotés, dans le cadre du maintien de l'ordre, de la plénitude des pouvoirs civils et militaires. Les CRS sont érigés en réserve générale de la police nationale et épurés des éléments communistes.
4 décembre : incidents de Valence ; deux manifestants sont tués et un troisième décède du fait de ses blessures[73].
6 décembre, Viêt Nam : rencontre en baie d’Along entre le haut commissaire de la République en Indochine Émile Bollaert et l’empereur d’Annam, Bảo Đại aux termes de négociations secrètes. Un protocole d’accord mentionnant l’indépendance est établi, mais limité par de multiples restrictions en matière de diplomatie et de défense[74].
9 décembre : le Comité central de grève constitué par les fédérations CGT ordonne la reprise du travail après un mois de grève qui ont fait six morts et une centaine de blessés parmi les grévistes[1].
instruction interministérielle encadrant le recours aux forces armées dans le cadre du maintien de l'ordre[77].
promulgation de la constitution de la Sarre. Le 20 décembre, un gouvernement sarrois est formé. La Sarre est détachée politiquement de l’Allemagne. La politique étrangère et la défense seront prises en charge par la France[78].
scission au sein de la CGT entre une majorité proche du PCF et conduite par Benoît Frachon et une minorité réformiste conduite par Léon Jouhaux[1]. Encouragés et aidés financièrement par les syndicats américains, les minoritaires fondent la CGT-Force Ouvrière. C'est l'irruption de la guerre froide dans le monde syndical.
présentation devant le parlement du plan Mayer d'assainissement économique[79].
27 décembre : réorganisation des CRS. Ils sont privés du droit de grève[80].
↑ a et bMichel Margairaz, L’État, les finances et l’économie. Histoire d’une conversion 1932-1952, vol. 2, Institut de la gestion publique et du développement économique, , 1456 p. (ISBN978-2-8218-2849-0, présentation en ligne)
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