1er et 2 mars : les routiers de la société Stouff international, en accord avec leur direction, bloquent le tunnel du Mont-Blanc pour protester contre les 250 licenciements programmés du fait des difficultés économiques[8].
4 mars : à Montredon-des-Corbières, à l'occasion d'une manifestation de vignerons, une fusillade éclate entre la police et les manifestants faisant deux morts : le commandant de CRS Joël Le Goff et le vigneron Émile Pouytès[3].
1er avril : la firme de distribution Carrefour lance les « produits libres » sans marque commerciale[12]. Le succès de cette opération oblige tous les fournisseurs à accepter de jouer le jeu et les autres grandes chaînes à suivre le mouvement.
8 avril : Peugeot prend le contrôle de Citroën[1]. La firme Michelin cède à Peugeot sa participation majoritaire de 52 % dans la société Citroën sur la base de cinq actions Citroën contre une action Peugeot. À la suite de cette opération, la part de Peugeot dans Citroën passe de 38 % à 90 %, les autres 10 % sont détenus par de petits porteurs. Cet accord historique permet à Michelin de se recentrer sur le secteur des pneumatiques où la concurrence est sévère et à Peugeot d'éviter l'implantation d'un groupe étranger en France ou la montée en puissance de la Régie Renault. Avant l'opération, l'État français avait accordé un prêt d'un milliard de FRF et Michelin avait apporté 480 millions de fonds propres à Citroën, afin d'éviter à la firme aux chevrons d'être déficitaire.
8-9 mai : journées portes ouvertes de Lip à Besançon ; les grévistes rencontrent un certain nombre de représentants d'entreprises en vue d'une coordination des luttes (Lip, Griffet, Idéal Standard, Caron-Ozanne, Soplec, etc.)[15].
10 mai : trouble dans le monde judiciaire avec le refus de mutation du juge Étienne Ceccaldi de Marseille à Hazebrouck qui entraîne le 10 juin la première grève de magistrats, pourtant illégale, puis un mouvement d'émancipation du corps de la magistrature[16].
Sécheresse, pas une goutte de pluie ne tombe sur le pays de tout l'été. La France connaît des baisses de tension électrique car les barrages sont vides, la sidérurgie et les papetiers doivent réduire leur production. L'eau minérale est rationnée dans les lieux de vente. Les vendanges précoces dans les vignobles les plus au Nord (5 septembre). Difficulté pour la production des fruits et des céréales (-35 %). Un « impôt sécheresse » d'un montant de 6 milliards de francs est mis en place pour indemniser les agriculteurs victimes de la canicule. Il s'agit en fait d'un emprunt fiscal qui sera remboursé progressivement par l'état jusqu'en 1982. La canicule a coûté un demi-point de croissance au pays[22].
loi constitutionnelle no 76-527 modifiant l'article 7 de la Constitution sur la vacance de la présidence de la République, adoptée par le Congrès à Versailles le 14 juin[19].
Daniel Filipacchi rachète Paris Match[24]. Démantèlement de l'empire de Jean Prouvost qui prend sa retraite après cinquante ans de carrière dans le textile et la presse. Son empire pèse 105 millions de francs[25].
22 juin : loi de finance rectificative ouvrant de nouveaux crédits d'un montant de 2,5 milliards de francs[19].
6 juillet-13 juillet : spéculation contre le franc[28]. Le déficit extérieur s'aggrave, le franc baisse, l'inflation à deux chiffres menace. Le nouveau premier ministre hérite d'une situation économique peu brillante, d'autant plus que le plan Fourcade de , en assouplissant les conditions du crédit aux particuliers, a relancé la course inflationniste entre les prix et les salaires. Raymond Barre déclare : « Le temps de la facilité est terminé ».
loi no 76-599 relative à la prévention et à la répression de la pollution marine par les opérations d'immersion effectuées par les navires et aéronefs, et à la lutte contre la pollution marine accidentelle[29].
le vice-amiral d'escadre Antoine Sanguinetti est mis à la retraite d'office pour avoir critiqué la politique de défense du gouvernement[19].
11 juillet - 16 août : baisse du franc sur le marché des changes ; le 22 juillet, le taux d'escompte de la Banque de France est relevé de 8 à 9,5 %[19]. Le 13 août, le dollar est à 5,02 francs et le mark à 1,99 franc (contre 4,78 et 1,85 le 13 juillet).
14 juillet : achat d'or au FMI par la Banque de France[19].
Juin/juillet, le gouvernement Chirac, introduit le premier impôt sur les plus-values. Les députés n'apprécient pas cette innovation fiscale — taxer les revenus provenant de la vente de biens mobiliers et immobiliers — et déposent 600 amendements. Le président de l'Assemblée nationale, Edgar Faure, estime que « cette loi est mauvaise ...[parce qu'elle]... ne fait de mal à personne mais fait crier tout le monde ». Le nouvel impôt va augmenter le budget de l'État de 0,6 %.
loi de réforme du Code électoral qui favorise la bipolarisation de la vie politique française par l'interdiction des candidatures nouvelles au second tour et l'obligation pour les candidats d'avoir obtenu un score minimum de 12,5% au premier tour[35].
loi « portant imposition des plus-values et création d'une taxe forfaitaire sur les métaux précieux, les bijoux, les objets d'art, de collection et d'antiquité »[36]. Les plus-values immobilières sont soumises désormais à l'impôt sur le revenu, réduit à une taxe de 10 % après 5 ans[37]. Taxe de 4 % sur la vente d'objets précieux.
21 juillet : loi no 76670 portant approbation du VIIe plan[38]. Le parlement adopte le projet de loi relatif au VIIe plan (1976-1980), qui pour la première fois déroge à la traditionnelle règle de l'annualité budgétaire, pour 206 milliards de crédits affectés à 25 programmes d'action prioritaire.
Raymond Barre lance le premier plan Barre de lutte contre l’inflation[19]. Retour à une politique monétariste. Il limite l'augmentation de la masse monétaire à 13 % par an. Il institue le gel des prix jusqu’à la fin de l’année (les étiquettes valsent début 1977), la réduction de 2,5 points de la TVA sur la plupart des produits de consommation courante et sur les services. Mise en place d’un calendrier de négociation contractuelle sur les salaires, la libération des prix industriels et la « vérité des prix » dans la tarification des services publics qui ralentissent les anticipations à la hausse afin de maintenir le pouvoir d'achats des contribuables. Parallèlement, pour limiter les importations pétrolières (sources d'inflation), le premier ministre favorise les investissements publics et privés vers les entreprises pratiquant des économies d’énergie.
le gouvernement présente son dispositif global d'indemnisation des agriculteurs victimes de la sécheresse, soit 6 milliards de francs[19].
allocution radio-télévisée de Giscard d'Estaing sur la lutte contre l'inflation[19].
décrets majorant le taux des cotisations de Sécurité sociale dans les différents régimes à compter du [46]. Le nouveau plan de financement de la Sécurité sociale dit « Barre » comprend une augmentation des cotisations, l’exclusion du remboursement à 70 % de certains médicaments dits « de confort », l’augmentation du ticket modérateur sur les actes d’auxiliaires médicaux, l’institution d’un ticket modérateur de 30 % sur les frais de transport, l’introduction d’une contribution de l’État au financement de la sécurité sociale sous la forme d’une nouvelle vignette automobile[47].
Raymond Barre recours à l'article 49.3 pour faire adopter par le parlement sa loi de finances rectificative[50]. Le plan d'aide aux agriculteurs, d'un montant de 5,5 milliards est adopté. Il est financé par une majoration de 5 % de l'impôt sur le revenu, de l'impôt sur les sociétés, de la taxe sur les véhicules, de la taxe sur les produits pétroliers et une hausse des contributions des agriculteurs les plus aisés[51].
5 décembre : le congrès fondateur du RPR (Rassemblement pour la République) rassemble 60 000 personnes. Jacques Chirac est élu président du nouveau parti qui remplace l'UDR[54].
31 décembre : loi portant réforme de l'urbanisme ; freins à l'urbanisme dérogatoire, renforcement des systèmes de protection des espaces naturels, création des zones d'environnement protégé (ZEP)[58].
↑Christian Delporte, « De l'affaire Philippe Bertrand à l'affaire Patrick Henry. Un fait-divers dans l'engrenage médiatique [article] », Vingtième Siècle. Revue d'histoire, no 58, , p. 127-143 (présentation en ligne)
↑La politique étrangère de la France, vol. 1, Ministère des affaires étrangères, Direction de la presse, de l'information et de la communication, (présentation en ligne)
↑Marc Filser, Véronique des Garets, Gilles Paché, La distribution : Organisation et stratégie, Colombelles-le-Royal, Éditions EMS, , 393 p. (ISBN978-2-84769-403-1, présentation en ligne)
↑« La pile Zoé », sur Site de Fontenay-aux-Roses Centre CEA Paris-Saclay
↑Eric Steinmyller, Navigation dans les détroits internationaux et protection de l'environnement : la prévention des pollutions marines accidentelles dans le Pas-de-Calais et les Bouches de Bonifacio, Presses universitaires de Limoges, , 152 p. (ISBN978-2-84287-221-2, présentation en ligne)
↑Cl. Laurent, « Aménagement du territoire, le VIIe plan », Économie rurale, no 117, , p. 6-12 (présentation en ligne)
↑Jean-Marie Mayeur, Luce Pietri, André Vauchez, Marc Venard, Crises et Renouveau (de 1958 à nos jours) : Histoire du christianisme, vol. 13, Fleurus, , 796 p. (ISBN978-2-7189-0737-6, présentation en ligne)
↑Marine Turchi et Mathias Destal, "Marine est au courant de tout..." : Une enquête sur Marine Le Pen : Argent secret, financements, hommes de l'ombre, Flammarion, , 413 p. (ISBN978-2-08-137692-2, présentation en ligne)