20 janvier : remaniement ministériel ; Pierre Mendès France nomme Robert Buron aux Finances, Edgar Faure passant aux Affaires étrangères. Mendès France préside un Comité interministériel des affaires économiques. Le patronat redoute qu’il pratique le dirigisme des investissements[6],[7].
3 avril : promulgation de la loi n° 55-385 du relative à l'état d'urgence. Elle autorise le gouvernement à prendre des mesures exceptionnelles sur tout ou partie du territoire pour garantir l'ordre public et le maintien des institutions de l’État en cas de menace grave et imminente[14].
30 avril : décrets-lois réformant la fiscalité indirecte (fixation du montant de la patente par une commission nationale permanente du tarif) et de la publicité foncière (création du fichier immobilier)[16]. L'impôt sur les sociétés passe de 36 à 38 %[17].
Mai
19 mai : rappel des réservistes disponibles et envoie de nouveaux renforts militaires en Algérie[18]. 100 000 hommes sont déployés en Algérie[13].
20 mai : protocole d'accord entre le CEA, le ministère des Finances et celui des Armées pour la mise au point d'armes nucléaires françaises[19].
26 mai : codification des textes sur le domaine de l’État. Promulgation du décret n° 55-733[20] relatif au contrôle économique et financier de l’État avec la création du contrôle général économique, financier et industriel (CGEFI), chargé de l'évaluation et de l'information sur la situation économique des entreprises publiques[21].
1er juin : rapport de Jacques Soustelle au gouvernement Edgar-Faure sur la situation en Algérie. Il préconise la création d'un Fonds d'investissement pour le développement économique et social, une réforme agraire, l'irrigation et la restauration des sols, la création de « secteurs d'amélioration rurale », la formation professionnelle et technique des indigènes, le développement des industries de transformation sur le littoral et de l’extraction du pétrole[24].
21 juin et 1er août : affrontements violents entre CRS et ouvriers lors des grève des chantiers de Penhoët ; les bâtiments patronaux sont pris d’assaut par les soudeurs (21 juin) ; les négociations entamées après la journée du 1er août débouchent le 16 août sur la fin de la grève après que les ouvriers aient obtenu une augmentation de 22 % des salaires[28].
décret sur la création du Fonds de développement économique et social (FDES), chargé de la programmation et de l’orientation de l’ensemble des investissements d’État vers les régions[29]. Ce fonds est destiné à assurer le financement de la politique d’action régionale de l’État et de décentralisation industrielle, à faciliter l’exécution du plan de modernisation par la mise en œuvre de programmes d’actions régionales. Ses actions ont des effets directs pour les entreprises (amélioration de la productivité, reprise d’activité…) et des effets externes (développement d’une région, d’un secteur d’activité...). Les aides accordées par le FDES prennent différentes formes : les prêts directs du Trésor public, consentis à des conditions plus favorables que celles du marché ; les subventions (primes spécifiques attribuées dans le cadre de la politique de l’emploi, de l’aménagement du territoire, et de la stimulation de la recherche et développement), les avantages, exonérations et réductions fiscales[30].
décret relatif aux sociétés de développement régional (SDR). Elles ont pour mission de contribuer à la création et au renforcement financier des petites entreprises régionales, par deux voies : la mise en place de prêts à moyen et long terme et les subventions de l’État[31].
17 août : le conflit dans les constructions navales reprend à Nantes ou les bureaux de la Chambre patronale sont saccagés lors de négociations salariales ; le lendemain 18 août des heurts violents font de nombreux blessés parmi les CRS ; un ouvrier du bâtiment, Jean Rigollet est tué d’une balle dans la nuque par les forces de l’ordre le 19 août[28],[36].
début de la commercialisation des meubles en plastique stratifié « Formica »[37].
24 août : rappel des réservistes pour l’Algérie[4]. Les forces de sécurité (armée, police, gendarmerie) passent de 60 000 en novembre 1954 à 100 000 en mai 1955 - dont 40 000 dans le Constantinois - et à 120 000 en septembre 1955[38].
11 septembre : première manifestation des rappelés à Paris ; à la gare de Lyon, des soldats de l'Armée de l'air empêchent les trains de partir en actionnant les signaux d'alarmes. Ils sont reconduits à la caserne et envoyés par avion en Algérie le 12 septembre[36].
↑Julian Mischi, Traditions politiques locales et communismes ouvriers : l'implantation du Parti communiste français dans la région de Saint-Nazaire, Association de recherches et d'études du mouvement ouvrier de la région de Saint-Nazaire, (présentation en ligne)
↑Robert Bichet, La démocratie chrétienne en France : Le mouvement républicain populaire, Besançon, Jacques et Demontrond, , 422 p. (ISBN978-2-307-07874-6, présentation en ligne)
↑Frédéric Tristram, Une fiscalité pour la croissance : La direction générale des impôts et la politique fiscale en France de 1948 à la fin des années 1960, , 604 p. (lire en ligne), p. 79-150
↑Olivier Forcade, Éric Duhamel et Philippe Vial, Militaires en République, 1870-1962 : les officiers, le pouvoir et la vie publique en France, Publications de la Sorbonne, , 734 p. (ISBN978-2-85944-362-7, lire en ligne), p. 31.
↑J. Bourdeau, « Les élections sénatoriales du 18 juin 1955 en France », Revue française de science politique, vol. 4, no 4, , p. 818-824 (présentation en ligne)
↑ a et bÉliane Le Port, « « Entrer en rébellion : la grève de Saint-Nazaire en 1955 dans le témoignage de Louis Oury » », Cahiers d’histoire. Revue d’histoire critique, no 125, , p. 69-85 (présentation en ligne)
↑Sarah Mohamed-Gaillard, Maria Romo-Navarette, Des français outre-mer : une approche prosopographique au service de l'histoire contemporaine, Presses Paris Sorbonne, , 250 p. (ISBN978-2-84050-368-2, présentation en ligne)
↑Sylvie Lefèvre, Les relations économiques franco-allemandes de 1945 à 1955 : De l'occupation à la coopération, Institut de la gestion publique et du développement économique, , 527 p. (ISBN978-2-11-090084-5, présentation en ligne)
↑Rosine Trogan et Daniel David, L'art du billet : billets de la Banque de France, 1800-2000 : Musée Carnavalet, 1er avril-11 juin 2000, Paris Musées, (ISBN978-2-87900-487-7, présentation en ligne)