Pendant plus d'un demi-siècle, de 1912 à 1963, le préfixe des numéros de téléphone de Paris et d'une grande partie de sa banlieue est un nom de lieu ou de personne. Avec l'apparition de l'automatique en 1928, on compose sur le cadran les trois premières lettres de l'indicatif (d'où son nom de littéral) suivies de deux nombres de deux chiffres (numéros du central et de l'abonné).
Les indicatifs littéraux induisent une combinaison alphanumérique qui imprègne durablement la mémoire collective parisienne (telle l'Horloge parlante à Odéon 84.00). Mais étroitement liés à la toponymie, ils en reflètent aussi les disparités sociales : des abonnés de Princesse et de Villette n'appartiennent pas au même milieu...
Leurs limites (un choix restreint ; des confusions visuelles ou auditives ; une connotation affective parfois problématique) entraînent leur remplacement par des chiffres en . En dépit d'aménagements successifs, la numérotation téléphonique actuelle porte encore la trace des indicatifs littéraux - témoins désormais muets d'une époque révolue[1].
Les origines
Lettres-indices (1879)
À Paris, le téléphone apparaît le [2]. Son développement rapide nécessite, dès la fin du XIXe siècle, la création d'une douzaine de centraux téléphoniques. Chaque abonné est rattaché à un bureau, primitivement désigné par une lettre de l'alphabet allant de A à O, dite lettre-indice (le J et le N ne sont pas attribués, probablement pour éviter toute confusion, auditive ou visuelle, avec le I et le M). Les bureaux téléphoniques reçoivent assez tôt - quoique officieusement - un nom représentatif correspondant à leur emplacement ou au quartier qu'ils desservent. L'ordre alphabétique parcourt Paris en sens elliptique : partant du centre, il balaie la rive droite d'ouest en est, puis la rive gauche dans le sens inverse, pour revenir au centre :
Avenue de l'Opéra, 27 (bureau A) ;
Avenue de Wagram, 62 ; primitivement Rue de Logelbach, 4 (bureau B) :
En 1896, les 13 lettres-indices[a] sont remplacées par des numéros de série à 3 chiffres (100 à 900[b]. Une carte du réseau téléphonique de Paris, insérée dans les annuaires de 1906 et 1907, met en évidence un découpage en 7 circonscriptions, dotées chacune d'un poste (ou bureau) central relié à tous les autres (le bureau Gutenberg recevant, en outre, les lignes interurbaines de longue distance).
Comme pour les anciennes lettres, la distribution se fait en colimaçon et commence au centre ; mais elle chemine en sens inverse - d'est en ouest sur la rive droite, puis à rebours sur la rive gauche (à partir de Saxe), pour revenir rive droite (avec Roquette) et finir au centre (quand la série 1000 sera ultérieurement mise en service au central Gutenberg). Les centraux portent le nom de la voie où ils se situent (seuls les bureaux Gutenberg et Passy conservent leur nom primitif) :
Gutenberg (séries 100, 200 et 300 et 1000 ; ex bureaux A, K, L, M et O) ;
Chaudron (série 400 ; ex bureaux C et D) ;
Desrenaudes (série 500 ; ex bureau B) ;
Passy (série 600 ; ex bureau I) ;
Saxe (série 700 ; ex bureaux G et H) ;
Port-Royal (série 800 ; ex bureau F) ;
Roquette (série 900 ; ex bureau E).
À l'origine, l'abonné n'est identifié que par son nom de famille (complété éventuellement de son prénom et de sa profession), son adresse et son bureau de rattachement. En 1896, chaque abonné reçoit un numéro à 5 chiffres (les 3 chiffres de la série + 2 chiffres équivalant à un numéro d'ordre) ; en 1910, on atteint les 6 chiffres avec la série 1000 (4 + 2). Le procédé consistant à numéroter des personnes est jugé cavalier… Pour autant, une numérotation exclusivement chiffrée n'est pas dans l'air du temps : on craint (à tort, comme le montrera l'exemple berlinois) que le public ne puisse retenir une trop longue série de chiffres. En outre, à une époque encore fortement marquée par les distinctions sociales, sans doute paraît-il nécessaire de ne pas s'affranchir d'une toponymie parisienne révélatrice de sa population.
Les bureaux téléphoniques fonctionnent de 7 heures à 19 heures. Une armée d'opératrices (les célèbres demoiselles du téléphone), assises côte-à-côte devant un buffet aussi long que haut (le multiple), reçoivent les communications (en prononçant non pas « Allô » mais « J'écoute ») et établissent les liaisons[c] à une cadence ininterrompue. Gérant chacune quelque 100 abonnés, elles branchent et débranchent constamment les jacks sous le regard d'un surveillant. Leur travail est éreintant (les fiches, qui se décrochent régulièrement des prises du tableau, les obligent constamment à se lever puis se rasseoir) et nerveusement épuisant (elles font l'objet d'une surveillance médicale et doivent se reconvertir très tôt). Leur rendement ne peut excéder les forces humaines ; toutefois le record atteint 400 connexions par heure, soit une toutes les 10 secondes[d]
Indicatifs manuels (1912)
À partir du , le numéro de téléphone devient le nom du central de rattachement suivi de deux groupes de deux chiffres (ou, plus rarement, d'un chiffre suivi de deux autres)[3], le premier groupe correspondant au central, le second à l'abonné. Dès lors, si l'appelé dépend du même bureau que l'appelant, ce dernier ne compose au cadran que les quatre (ou trois) chiffres, sans solliciter la téléphoniste : ce sont les prémices de l'automatique.
Les 13 centraux s'appellent alors :
Archives (ex série 1000) ;
Bergère (nouvelle circonscription) ;
Central (ex série 200) ;
Gobelins (ex Port-Royal ; ex série 800) ;
Gutenberg (ex série 100) ;
Louvre (ex série 300) ;
Marcadet (nouvelle circonscription) ;
Nord (ex Chaudron ; ex série 400) ;
Passy (ex série 600) ;
Roquette (ex série 900) ;
Saxe (ex série 700) ;
Trudaine (nouvelle circonscription) ;
Wagram (ex Desrenaudes ; ex série 500).
En avril 1928, six mois avant la mise en service de l'automatique, 31 centraux (contre 17 en 1921) desservent Paris :
Fleurus se prêtait à une abréviation de quatre lettres plutôt que de trois. L'abandon de Saxe s'explique aisément par une germanophobie exacerbée après la Première Guerre mondiale. Mais la suppression de Bergère se justifie mal.
Indicatifs automatiques (1928)
À partir du à 22 heures, les abonnés du central Carnot peuvent joindre, par l'automatique, n'importe quel correspondant parisien en composant son numéro de téléphone, soit un préfixe formé des trois premières lettres du nom du central (appelé indicatif littéral) suivi de quatre chiffres (2 + 2). L'opératrice n'est plus sollicitée que pour obtenir la province (interurbain, régional) ou l'étranger (international).
Le cadran du téléphone des nouveaux appareils comporte, sur le modèle de celui du Royaume-Uni, l'alphabet complet (sauf le Z) superposé aux chiffres, imprimé sur un disque rotatif. Le 1 étant réservé aux services, les lettres sont distribuées par groupes de trois pour la plupart, selon la répartition suivante :
CHIFFRE
LETTRE
1
—
2
A B C
3
D E F
4
G H I
5
J K L
6
M N
7
P R S
8
T U V
9
W X Y
0
O Q
À l'initiale, cinq lettres ne seront jamais utilisées (H, Q, U, X et Y) ; trois resteront sous-employées (J à Jasmin et Jussieu ; K à Kellermann et Kléber ; W à Wagram).
L'automatisation du réseau parisien intra-muros prend 10 ans. Quasiment terminée en 1935, elle s'achève à Central en 1938[5].
Dès 1929, on prend l'habitude d'écrire les numéros de téléphone en faisant ressortir les trois premières lettres de l'indicatif soit en majuscules (le reste étant laissé en minuscules), soit en lettres grasses (et la suite en maigre) : par exemple BALzac 00.01 ou Balzac 00.01. À partir du milieu des années 1940, pour soulager la tâche des imprimeurs et typographes, on n'indique plus que les trois premières lettres (suivies, au début, d'un point indiquant l'abréviation) en capitales d'imprimerie (BAL 00.01). Cette formulation présente l'avantage de correspondre exactement à la combinaison composée sur le cadran.
Au fil des ans, certaines appellations disparaissent :
Bac (en service de 1944 à 1946 - devenu Babylone) ;
Parmi les indicatifs planifiés pour les années 1934-1935, trois projets n'aboutiront pas :
Lorette ;
Madeleine ;
Niel.
Nom d'une rue du 7e arrondissement, Bac - déjà desservi par sa monosyllabie, comme le non-retenu Niel - évoquait imparfaitement le 6e arrondissement, erreur que corrigera Babylone. La disparition de Caumartin se justifie sans doute par une méconnaissance orthographique ayant entraîné la composition abusive de Combat. Pour la même raison, Lorette risquait d'être formulé LAU. Médéric est victime de la rime avec son aîné Copernic, qui disparaîtra à son tour quelques années plus tard, la confusion s'étant probablement installée...
Par contre, on comprend mal l'abandon d'indicatifs aussi satisfaisants que Glacière ou Sébastopol, voire d'un projet aussi viable que Madeleine (peut-être victime de sa connotation confessionnelle).
Pour répondre à l'impératif de notoriété qui guide le choix des indicatifs (voir infra), plusieurs d'entre eux prennent le nom officiel d'un arrondissement parisien (Louvre ; Élysée(s) ; Opéra ; Gobelins ; Vaugirard ; Passy ; Batignolles(-Monceaux) ; (Butte-)Montmartre ; Ménilmontant - soit près de la moitié) ou d'un quartier (Archives ; Odéon ; Invalides ; (Champs-)Élysées ; Europe ; Roquette ; Auteuil ; Batignolles ; Clignancourt ; Combat - soit un sur huit seulement).
On remarque l'inadéquation géographique de certaines appellations. Les indicatifs Odéon, Gobelins, Opéra et Batignolles, rattachés à des centraux téléphoniques respectivement situés dans les 5e, 8e et 18e arrondissements, désignent en fait des secteurs voisins : les 6e (Odéon), 13e (Gobelins), 9e (Opéra) et 17e (Batignolles) arrondissements.
Les centraux téléphoniques abritent des installations volumineuses (les travaux d'extension se succéderont régulièrement, par surélévation notamment), aux mécanismes complexes mais sensibles ayant tendance à la surchauffe. Ils offrent presque toujours l'aspect imposant de forteresses en béton et en briques. Mais certains architectes y saisissent l'occasion d'expérimenter des techniques nouvelles et de déployer leur créativité en inventant une esthétique inédite, voire révolutionnaire. René Binet (au central Gutenberg), Paul Guadet (au central Auteuil), Georges Labro (au central Ornano) et François Le Cœur (au central Bergère, devenu Provence) signent ainsi des chefs-d'œuvre de l'art industriel.
Les centraux téléphoniques
Le tableau suivant recense les centraux téléphoniques de Paris. Il distingue les indicatifs :
uniquement manuels, avec une capitale initiale grasse et le reste en minuscules maigres - cas de Bergère, Fleurus et Saxe ;
primitivement manuels puis automatiques (en service avant 1928), avec trois capitales initiales grasses et le reste en minuscules maigres - par exemple ANJou ;
uniquement automatiques (en service après 1928), tout en capitales avec trois initiales grasses - par exemple SÉBASTOPOL.
Ancien central Desrenaudes (nom de rue rectifié en des Renaudes en 1897), renommé Wagram puis transféré au central Carnot. Détruit.
En banlieue aussi...
En proche banlieue (dite zone suburbaine), les indicatifs littéraux apparaissent dès 1928. Il est frappant de constater qu'à l'origine, leur nom évoque Paris :
Le réseau de banlieue est donc conçu comme une extension de celui de la capitale. Ainsi, la commune de Courbevoie dépend primitivement des centraux Carnot et Wagram.
Plusieurs indicatifs du nord de Paris desservent aussi la banlieue voisine (Botzaris, Clignancourt, Combat, Montmartre, Nord). Quelques-uns lui sont même parfois exclusivement rattachés, selon une méthode qui semble fluctuante.
La fin des années 1920 et le début des années 1930 voient disparaître 6 bureaux locaux sur 10, aux éphémères indicatifs éponymes dont le souvenir s'est perdu (Bagneux, Bellevue, Bois-Colombes, Charenton, Clamart, Colombes, Garenne, Gennevilliers, Issy-les-Moulineaux, Ivry, Kremlin, Lilas, Noisy-le-Sec, Pantin, Port-à-l'Anglais, Pré-Saint-Gervais, Puteaux, Romainville, Sèvres, Suresnes, Vanves, Vitry).
Des appellations de 1928, seules quelque 4 sur 10 subsistent (Alésia, Avron, Charlebourg, Clignancourt, Daumesnil, Défense, Entrepôt, Flandre, Gravelle, Grésillons, Italie, Maillot, Molitor, Péreire, Plaine, Tremblay, Val-d'Or).
À partir de 1939, plusieurs villes de grande banlieue (presque toutes situées dans l'ancien département de Seine-et-Oise), dépendant de la zone régionale, bénéficient du système de numérotation littérale et de l'automatique. Ainsi apparaissent tour à tour, à l'ouest et au sud-ouest de Paris, les centraux :
Mais la numérotation tout en chiffres sera adoptée dès 1953 pour les nouveaux centraux téléphoniques. De ce fait, ces six indicatifs n'auront qu'une existence éphémère. Progressivement remplacés par trois chiffres commençant par un 9, ils deviendront successivement :
L'automatisation du réseau de banlieue prend plus de 15 ans. À la veille de la Seconde Guerre mondiale, 4 centraux sur 10 sont encore manuels[9]. Certains continueront pendant plusieurs années à fonctionner en partie manuellement (Charlebourg, Daumesnil, Défense, Molitor, Observatoire, Plaine, Tremblay). Bien que neuf, le central Malmaison ne sera même totalement automatisé qu'en 1946.
L'Occupation ralentit les travaux d'équipement. Si elle voit la mise en service des centraux Malmaison, Mansart, Pompadour et Robinson, elle provoque aussi la destruction d'Aviation. Il faut attendre 1946 pour que toute la circonscription téléphonique de Paris et de sa banlieue soit desservie par l'automatique.
Liste des centraux de banlieue
Le tableau suivant recense les centraux téléphoniques de banlieue. Il distingue les indicatifs :
uniquement manuels, avec une capitale initiale grasse et le reste en minuscules maigres - cas de Malmaison ;
primitivement manuels puis automatiques, avec trois capitales initiales grasses et le reste en minuscules maigres - par exemple AVRon ;
uniquement automatiques, tout en capitales avec trois initiales grasses - par exemple ALÉSIA.
Ancien Bagneux. Le premier central téléphonique construit en banlieue, et l'un des très rares à afficher son nom en façade (avec les centraux Charlebourg, Pereire et Robinson).
L'appellation projetée Lafayette n'est pas retenue. En service à Garches jusqu'au . Transféré à Chaville, 1737 (ex 181) avenue Roger-Salengro(photographie ci-contre). Devient 926.
Le plan de numérotation téléphonique en France de 1946 a prévu d'utiliser un indicatif littéral en province également. Dans trois grandes villes, on compose donc les premières lettres[f] d'un indicatif (comme en Amérique du Nord), suivies de deux fois deux chiffres. Ainsi :
Pour une raison inconnue, Bordeaux (jadis quatrième ville française la plus peuplée, dépassant Toulouse) n'aura jamais d'indicatifs littéraux.
Cette numérotation devient tout en chiffres en 1957 à Lyon et à Marseille puis en 1959 à Toulouse. Si les indicatifs téléphoniques littéraux de Paris et de sa banlieue imprègnent durablement la mémoire collective et subsistent notamment grâce au cinéma, ceux de province sont totalement oubliés.
Dans certains centres urbains de moindre importance, l'indicatif correspond à l'initiale du nom de la ville suivie d'un chiffre. Ainsi :
B 2 et 3[k] à Brive-la-Gaillarde, de 1953 à 1955 ;
Au fur et à mesure de l'augmentation du nombre d'abonnés, il devient nécessaire de créer des centraux téléphoniques, donc d'inventer des indicatifs (leur nombre double entre les années 1930 et 1960). Or trouver des appellations nouvelles s'avère de plus en plus délicat et finira par devenir impossible.
Les combinaisons pertinentes sont d'autant moins inépuisables que sur le cadran où les lettres se superposent aux 10 chiffres, le Z est alors absent (il s'ajoutera plus tard aux O et Q sur le zéro). Cela exclut des combinaisons aussi satisfaisantes que Mozart ou Zola.
Par ailleurs, un nouvel indicatif doit respecter des règles strictes reposant sur un triple impératif[10] alliant :
disponibilité - différer nécessairement d'une combinaison chiffrée déjà existante (des trois conditions, c'est la plus essentielle) ;
intelligibilité - être aisément prononçable, donc comporter au moins une voyelle ;
notoriété - être suffisamment connue et facilement mémorisable (cette règle sera de moins en moins observée).
Pour cette dernière raison, un lieu ou un individu aussi indéterminés qu'Église, Musée ou Duval ne peuvent convenir.
Pour la deuxième, Schubert, Scribe ou Strauss n'ont aucune chance.
Pour la première, des indicatifs tels Bastille, Montparnasse ou République ne peuvent voir le jour, respectivement empêchés par Carnot, Montmartre et Pereire.
En banlieue, maints indicatifs portent des noms de lieux parisiens car ils sont conçus conçus comme une extension du réseau de la capitale (voir supra), ce qui rend leur localisation problématique. Ainsi, l'indicatif Observatoire, desservant Meudon et Sèvres, peut aussi désigner l'avenue de l'Observatoire (5e, 6e et 14e arrondissements), nom officiel - quoique rarement employé - du 14e arrondissement.
Les derniers centraux mis en service n'évoquent plus du tout leur emplacement. Si Étoile, Invalides, Louvre ou Opéra parlent même aux provinciaux et jusqu'aux étrangers, il faut par contre être un Parisien averti pour savoir où aboutit un appel vers Boileau (Nanterre), Gounod (Boulogne-Billancourt), Lavoisier (Rosny-sous-Bois) ou Redoute (Asnières)…
À terme, le système ne peut donc que déboucher sur une saturation, accélérée par la proscription du 1, la sous-utilisation des lettres W, X, Y et l'absence du Z, quand les chiffres offrent des possibilités quasi-illimitées.
Des problèmes fonctionnels
Du point de vue fonctionnel, plusieurs inconvénients liés aux indicatifs littéraux sont dénoncés depuis longtemps[11].
Des confusions visuelles
L'incertitude orthographique provoque maintes confusions. L'exemple le plus célèbre est Pereire : nombre d'abonnés composent PEI, perdent une taxe téléphonique et dérangent un correspondant de Ségur[12]. Les erreurs sont telles qu'on doit insérer des mises en garde dans l'annuaire. Dans les années 1930, la confusion graphique a déjà causé la disparition de Caumartin (COM aboutissant à Combat) et l'abandon prématuré de Lorette (par crainte d'une composition en LAU). Mais elle se reproduit régulièrement avec Kléber (CLÉ menant à Alésia) et Daumesnil (DOM conduisant à Fontenoy). La méprise va même jusqu'à la cocasserie de cet étranger qui tente, un jour, d'obtenir Kellermann en composant désespérément l'inexistante combinaison QUAi l'Hermann ![13].
Que dire de la perplexité qui s'instaure quand les noms de centraux ne sont plus imprimés que sous la forme tronquée de leurs trois premières lettres ? Le travestissement est alors aisé de :
Quant aux aveugles, ils doivent avoir mémorisé la correspondance des lettres et des chiffres. Un cadran uniquement chiffré leur épargnerait cette difficulté.
Des pièges phonétiques
Les rimes peuvent piéger les esprits. Copernic et Médéric en font les frais au début des années 1950. Le problème se renouvelle en 1963 avec Breteuil : trop de personnes le confondant avec Auteuil connu de tous vu son ancienneté, il est hâtivement rebaptisé Bretagne au bout de six mois[14]. Toutefois, leur paronymie ne semble pas avoir affecté les indicatifs Dorian et Florian.
Des incompatibités internationales
Le cadran téléphonique français diffère de l'américain. Ce dernier associe au 6 les lettres MNO et le chiffre zéro et, ignorant le Q, réserve le zéro aux services (operator). Ainsi, une opératrice new-yorkaise ne peut appeler Bolivar, Nord, Observatoire... et encore moins Roquette ; pire, pour elle Alma et Blomet sont confondus ! En retour, sa collègue parisienne est incapable de joindre, entre autres, HOllywood à Los Angeles, ORegon à New-York, JOhnson à Washington, OLympia à Montréal ou MOhawk à Toronto… Ces incompatibilités entravent les relations internationales[15].
Une connotation affective
Certaines connotations peuvent déplaire au public[16]. L'attribution d'un équivoque Gravelle, d'un grivois Bagatelle ou Pigalle, d'un populaire Batignolles ou d'un industriel Entrepôt mécontente (parfois jusqu'à la réclamation) des abonnés comme il faut, que de simples chiffres n'auraient pas rebutés. À l'inverse, on ne peut satisfaire un riverain des Buttes-Chaumont qui, désirant un numéro de téléphone commençant par Auteuil ou Elysées[4], doit se contenter d'un moins prestigieux Botzaris ou Combat.
En outre, le marquage social du numéro de téléphone peut apparaître inopportun - comme à Londres. Un abonné de Marcadet n'appartient pas au même monde qu'un correspondant de Passy… mais ne souhaite pas forcément l'afficher :
« Faisons intervenir ici le téléphone. L'adresse situe exactement le domicile de l'individu, mais le bureau téléphonique, plus collectif, est aussi plus évocateur, en ce sens qu'il range l'abonné dans une sorte de famille locale, dans quelque subtil climat social et mondain.... Je pense que le baron de Charlus devait être à Invalides et Swann à Danton, mais je vois d'ici tel jeune snob d'Abel Hermant mourant de confusion à la seule idée de devoir annoncer Roquette ou Dorian. Il est donc important d'avoir un bon numéro de téléphone. »
— André Siegfried, Géographie humoristique de Paris, Paris, La Passerelle, 1951, p. 22-23.
L'abandon du système (1963)
Le , la circonscription téléphonique de Paris est la dernière en France à remplacer la numérotation alphanumérique par le tout en chiffres[17]. Simple hasard ? Les indicatifs littéraux sont abandonnés 51 ans jour pour jour après leur mise en service... Chénier, Gounod et Bossuet seront les derniers inaugurés, les deux premiers en , le troisième en mai suivant. Mais annoncés un an auparavant sous leur forme littérale (déjà imprimée sur certains papiers d'affaire ou cartes de visite), ils sont mis en service sous forme de chiffres.
Certains projets conçus en lettres seront mis en service sous forme de chiffres après :
Denfert-Rochereau / 336, en 1966 au central Gobelins.
Par contre, Dugommier / 384 devait fonctionner en 1965 au central Diderot mais n'aboutira pas.
Les indicatifs commençant par les lettres G et I (= chiffre 4), O (= chiffre zéro) et W (= chiffre 9) disparaîtront entre 1969 et 1980. Pour les chiffres 4 et zéro, c'était un préalable à l'introduction des actuels préfixes parisiens en 01 4 : il fallait améliorer la lisibilité des numéros en évitant tout risque de confusion visuelle. Quant au 9, l'unique indicatif parisien concerné était 924 (ancien Wagram) ; sa suppression s'explique par un souci de rationalisation car tous les autres indicatifs en 9 desservaient la grande banlieue.
Des regrets
Beaucoup de Parisiens regretteront les anciens indicatifs littéraux, pour des raisons à la fois :
mnémotechniques - le souvenir du préfixe entraînait celui des nombres ;
pratiques - au simple énoncé d'un numéro de téléphone, on localisait son abonné ;
mais surtout sentimentales - les noms possèdent une valeur affective étrangère aux chiffres. Comment ne pas éprouver la nostalgie de ces pages d'histoire de France qu'on tournait, en même temps que le cadran, en composant Alésia, Médicis, Pompadour, Wagram... ou de cet avant-goût de grandes vacances qu'éveillaient Bretagne, Provence, Pyrénées, Robinson ?
Des possibilités inexploitées
Avec 262 combinaisons, Londres conservera quatre ans de plus qu'à Paris, jusqu'à la fin septembre 1967, un système analogue comportant plus du double de noms. En Amérique du Nord où l'équipement téléphonique était plus développé qu'en France (une multitude d'indicatifs irriguait New-York...), la numérotation alphanumérique ne sera abolie qu'au début des années 1980, parfois au prix de vives résistances comme sur la côte Ouest des États-Unis.
Pour sa part, l'administration française n'a ni l'imagination, ni l'audace de son homologue d'outre-Manche (à Londres, c'est sans aucune raison géographique mais par pur désir de convenance que les indicatifs à connotation positive Duke - le duc - et Advance - l'avancée, les progrès - se substituent aux originels Fulham et Bethnal Green, quartiers alors miteux ; de même, l'indicatif Dreadnought - nom d'un prestigieux cuirassé britannique - est temporairement attribué aux stands du Palais d'expositions de l'Olympia, d'ordinaire desservi par Fremantle[19]). Or maintes possibilités parisiennes inexploitées existent encore, telles BRUne, ÉPInettes, INStitut, LEPic, MOGador, OURcq, RIVoli, VARenne, WAShington... Obtenir quelque 290 combinaisons ne relève donc pas de l'impossible.
Une longue survivance
L'utilisation des anciens indicatifs littéraux restera longtemps possible[o]. Ses divers détournements aussi[p]... Elle ne prendra fin que 22 ans plus tard, le , quand sera instaurée la numérotation à huit chiffres.
Liste des indicatifs
Le tableau ci-dessous donne la liste des 149 indicatifs littéraux en service dans la circonscription de Paris de 1912 à [20]. Il précise :
l'équivalent en chiffres (sauf pour un fonctionnement exclusivement manuel) ;
Géographique : ancienne province française - Anjou ; ⇒ rue d'Anjou (primitivement rue des Morfondus), ainsi renommée, vers 1672, en l'honneur d'Henri de Valois, duc d'Anjou, futur Henri III (1551-1589)
Géographique : - lieu-dit provenant du bac qui traversait la Seine, chargé de pierres pour construire le palais des Tuileries (vers 1550) ; ⇒ rue du Bac
Historique : la défense de Paris en 1870 contre les troupes prussiennes ; ⇒ lieu-dit rond-point de la Défense, à Courbevoie, où fut élevé en 1883 un groupe sculpté commémoratif, d'où le nom donné ultérieurement au quartier de La Défense
1928
—
Défense
92000 - Courbevoie 14 boulevard Aristide Briand (bureau de poste principal)
Historique : homme politique français - Léon Gambetta (1838-1882), décédé dans la commune limitrophe de Sèvres ; ⇒ rue Léon Gambetta, à Chaville ; avenue Gambetta, à Sèvres et Ville-d'Avray
Géographique : ancienne province française - Provence ; ⇒ rue de Provence, ouverte en 1777 en l'honneur de Louis Stanislas Xavier de France, comte de Provence, futur Louis XVIII (1755-1824)
Littéraire : la commune du Plessis-Piquet fut renommée Le Plessis-Robinson le , en raison de la guinguetteAu Grand Robinson qu'y avait ouverte un restaurateur parisien vers 1840, qui connut une vogue immédiate et durable. L'enseigne s'inspirait du roman Le Robinson suisse de Johann David Wyss, paru en 1813 - histoire d'une famille de naufragés en Indonésie, qui se construit une maison dans les arbres. Cet ouvrage se référait au célèbre Robinson Crusoé de Daniel Defoe, publié en 1719.
Les indicatifs téléphoniques littéraux font partie intégrante de la vie parisienne et participent même, à leur façon, d'un certain folklore.
Au cinéma, le refrain Jean Mineur Publicité - Balzac 00.01, alors entendu avant et après les actualités, martèle avec entrain le numéro de téléphone de la célèbre agence.
Un autre numéro, longtemps ancré dans la mémoire collective, est celui de l'Horloge parlante, qui donne l'heure d'une voix mécanique, depuis , à Odéon 84.00.
La société SVP, spécialisée dans les renseignements en tout genre, est joignable à SVP 11 11[22].
Moins connu, le numéro abrégé INF 1, créé au milieu des années 1950, donne les informations quotidiennes (dernières nouvelles politiques et sportives, résultats des courses, prévisions météorologiques) de 7 heures à minuit.
Littérature
La plupart des romans et nouvelles que Georges Simenon consacre au commissaire Maigret se déroulent dans le Paris des années 1930 à 1960. D'anciens indicatifs téléphoniques y apparaissent, tels Élysée (sic) 17-62 (numéro du colonel Dormoy, dans L'Ombre chinoise (1932 - fin du 6e chapitre - Quarante de fièvre) ou Carnot 22-35 (numéro de Pierre Eyrot dit Pierrot, dans Maigret se trompe (1953 - début du 2e chapitre).
La quatrième de couverture des Combattants du petit bonheur (1977) indique qu'un appel téléphonique à GOBelins 38-44 permettra d'entendre Alphonse Boudard en personne présenter une œuvre qui raconte « comment un jeune garçon apprend le goût de l'indépendance, et le courage que cette passion réclame entre les années 1938 et 1944 ».
Music-hall
Sous Albert Lebrun, l'humoriste Augustin Martini ironise férocement[23], au cabaret La Lune rousse, sur le numéro de téléphone de la présidence de la République[24] : Elysées[4] 00.00.
Plus récemment, l'humoriste Christian Méry (né Filippini) met en scène, dans son sketch Le taxiphone, un Corse peu averti tout juste arrivé à Paris. Dans une cabine téléphonique, après maints tâtonnements, l'insulaire omet le préfixe TRU, qu'il ne comprend pas, et ne compose que les quatre chiffres du numéro[25]...
Théâtre
Dans la pièce Le père Noël est une ordure créée en 1979 par la troupe du Splendid, le numéro de téléphone où joindre un bénévole de l'association parisienne Détresse Amitié est GUR.SI.XO ou 487.74.90 (minute 1 de la pièce). Les auteurs ont repris, de façon burlesque, le principe des anciens indicatifs littéraux, aboli depuis plus de 15 ans mais encore présent dans les mémoires. Ils l'étendent même au numéro tout entier et forgent un nom fantaisiste. On apprend plus tard (minute 14 de la pièce) que le local de l'association se situe 10 rue des Lombards (4e arrondissement). C'était précisément l'adresse où jouait le Splendid depuis 1974. Le préfixe fictif GUR/487 semble une contraction de GUTenberg/488 (indicatif alors supprimé, qui desservait naguère le 1er arrondissement voisin) et de TURbigo/887 (le numéro de téléphone du théâtre était 887.33.82[26]).
Dans la pièce écrite par Robert LamoureuxLa brune que voilà, jouée par lui en 1970, le numéro de téléphone Trudaine 12.83 est cité à deux reprises.
Cinéma et télévision
Dans plusieurs films anciens ayant pour cadre Paris ou sa proche banlieue, un numéro de téléphone est cité ou - plus rarement - inscrit.
Décennie 1930
TRUdaine 25.34 : numéro du bistro Chez Fernand à Barbès, donné par la prostituée Loulou (Arletty) au candide Marcel (Fernandel) pour qu'il puisse la contacter le soir, dans Fric-Frac de Maurice Lehmann et Claude Autant-Lara (1939) - minutes 7 et 14 ;
CAR 08.11 et 08.12, 60, rue de Courcelles et TUR 52.00, 37, rue du Louvre, Paris 2e[r] : numéros aperçus furtivement, imprimés sur le prospectus publicitaire (des Œuvres françaises ?) où Jenny Lamour (Suzy Delair) a inscrit l'adresse du vieil homme riche et libidineux Georges Brignon (Charles Dullin), dans Quai des Orfèvres de Henri-Georges Clouzot (1947) - minute 22 ;
TURbigo 53.68 : numéro de son domicile (situé 22, rue des Bourdonnais[s], que donne Maurice Martineau (Bernard Blier) à l'opératrice du régional, en lui demandant le numéro de la grand-mère de son épouse, le 203 à Enghien, dans Quai des Orfèvres de Henri-Georges Clouzot (1947) - minute 22.
TAItbout 48.37 : numéro de son domicile, qu'une cliente que Mario (Fernandel) tarde à coiffer demande à une employée du salon d'appeler pour qu'on couche ses enfants, dans Coiffeur pour dames de Jean Boyer (1952) - minute 79 ;
PEReire 55.90 : numéro de son domicile secondaire situé 40 rue des Détroits[t], à droite de la porte des Ternes, où le truand Max le Menteur (Jean Gabin) demande à son oncle Oscar (Paul Œttly), receleur, de l'appeler dès que les 8 lingots d'or qu'il a volés à Orly seront convertis en billets de 10.000 francs, dans Touchez pas au grisbi de Jacques Becker (1954) - minute 49 ;
TURbigo 92 00[u] - poste 907 : numéro de la Police judiciaire communiqué par l'inspecteur principal Pluvier (Albert Dinan) à Pierre Bertain (Marcel Bozzuffi), pour tenter d'obtenir des renseignement sur son frère, le truand Louis Bertain (Jean Gabin), dans Le rouge est mis de Gilles Grangier (1957) - minute 27 ;
ODÉon 17.51 : numéro - aperçu furtivement - inscrit sur la cabine téléphonique du café proche du 36 quai des Orfèvres, où l'inspecteur Georges Valois (Jean Gabin) entraîne l'industriel Monsieur Friedel (Harald Wolff), pour lui parler de sa fille Lucky (Nadja Tiller), dont il est tombé amoureux, dans Le Désordre et la Nuit de Gilles Grangier (1958) - minutes 56 et 57 ;
POR 89.89 : numéro de la société Radio-taxi, dans Un témoin dans la ville d'Édouard Molinaro (1959) - minutes 23, 29 (annuaire téléphonique), 30, 32, 34, 56, 77 et 79 ;
ROQ[w] 53.20 : numéro imprimé sur une affiche de l'Ensemble instumental Gilbert Tellier, qui recherche deux musiciens pour une prochaine tournée en province, aperçue au conservatoire par Dominique Marceau (Brigitte Bardot), dans La Vérité d'Henri-Georges Clouzot (1960) - minute 87 du film ;
LAB 61.96 : numéro du Club des Argonautes situé 122, rue de Provence[x], aperçu sur une publicité dans une voiture de la rame de métro qu'empruntent Maurice Faugel (Serge Reggiani) et son complice Rémy (Philippe Nahon) pour aller cambrioler une villa à Neuilly, dans Le Doulos de Jean-Pierre Melville (1962) - minute 23 ;
WAGram 17.48, TRUdaine 78.23 et CENtral 60.60 : numéros demandés, depuis sa chambre de la pension de famille Le Home de l'avenir, par l'escrooc Richard Briand-Charmery dit Le Commandant (Jean Gabin) pour conseiller un cheval à des parieurs hippiques - dont Arthur (Paul Frankeur) et Monsieur Freedman (Léonce Corne), dans Le Gentleman d'Epsom de Gilles Grangier (1962) - minutes 13, 14 et 16 ;
ÉTOile, WAGram, CARnot, LABorde, BALzac, GALvani, ÉLYsées : l'un des sept[y] centraux téléphoniques potentiels d'où est parvenu, au bar Manhattan dans le 17e arrondissement de Paris, l'appel d'un numéro de téléphone se terminant par 27.30, dans Maigret voit rouge de Gilles Grangier (1963) - minute 15 ;
TUR 92.00[z] : numéro de la Police judiciaire, que le commissaire Maigret (Jean Gabin) fait diffuser dans la presse pour trouver la trace du boxeur et truand américain Charlie Cinaglia (Rickie Cooper), dans Maigret voit rouge de Gilles Grangier (1963) - minute 36 ;
ANJou 17.19 : numéro du coiffeur chez qui se trouve Christiane Faustin (Liliane Gaudet), la sœur de François (Fernandel), dans Relaxe-toi chérie (1964) - minute 24 ;
BAL 53.70 : numéro du quotidien Le Point du Jour, dont le gros titre relaie le défi que le commissaire Juve (Louis de Funès) lance à Fantômas (Jean Marais) de s'emparer d'une collection de bijoux sur une terrasse des Champs-Élysées, dans Fantômas (1964) - minute 34 ;
MED 59.04 : numéro que - dans l'avion volant de Lisbonne à Paris, l'hôtesse de l'air Nicole Chomette (Françoise Dorléac) inscrit sur une pochette d'allumettes pour le communiquer à l'écrivain Pierre Lachenay (Jean Desailly), dans La Peau douce de François Truffaut (1964) - minute 24 ;
PASsy 42.70 : numéro de son domicile que l'écrivain Pierre Lachenay (Jean Desailly) appelle, de l'hôtel La Charmille près de Reims, pour donner à son épouse Franca (Nelly Benedetti) un alibi sur son absence prolongée, dans La Peau douce de François Truffaut (1964) - minute 79 ;
MARcadet 18.19 : numéro de son domicile communiqué par Antoine Maréchal (Bourvil), prenant possession de sa Cadillac, à la téléphoniste italienne qui lui demande son numéro de voiture, dans Le Corniaud de Gérard Oury (1965) - minute 15 ;
DOR92.88 : numéro de téléphone peint sur un camion de déménagement, visible en arrière-plan, lors de l'accident avec la Citroën 2CV d'Antoine Maréchal dans Le Corniaud de Gérard Oury (1965) ;
ETO 60.07 et GAL 44.04 : numéros aperçus sur un camion de dépannage lorsque l'étudiant André Bellegarde (Yves Rénier), accompagngé de Colette Ménardier (Christine Delaroche), arrive en voiture rue Gérard, où a été posté un chèque qu'il a prétendument endossé, dans Belphégor ou le Fantôme du Louvre - épisode 3 (Les Rose-Croix), mini-série de Claude Barma (1965) - minute 66 ;
MONtmartre 15.40 : numéro qu'Anne Gauthier (Anouk Aimée), domiciliée 14 rue Lamarck, donne à Jean-Louis Duroc (Jean-Louis Trintignant), qui l'inscrit sur son calepin (minute 20) ; où il l'appelle depuis un circuit automobile (minute 29) et lui promet de la contacter dès qu'il sera revenu du rallye de Monte-Carle (minute 57) ; qu'elle communique à la télégraphiste pour déclarer son amour à Jean-Louis (minute 69)[27], dans Un homme et une femme de Claude Lelouch (1966) ;
WAGram 63.14 : numéro de l'hôtel de luxe Le Royal Monceau que le truand Paulo-les-Diams (Jean Gabin) fait appeler, depuis une cabine téléphonique, par son complice Jo-le-Pâle (Jean-Claude Bercq), pour que Giulio (Claude Brasseur), un malfrat vénal qu'il a capturé, attire dans un piège son dangereux rival Mario Capergna (Franco Ressel), dans Du rififi à Paname de Denys de la Patellière (1966) - minutes 49 et 50 ;
JUS 67.89 : numéro inscrit sur le taxi qu'emprunte Jef Costello (Alain Delon) pour se rendre 1, rue Lord-Byron, dans Le Samouraï de Jean-Pierre Melville (1967) - minute 39 ;
OBServatoire 02.10 : numéro auquel Monsieur Regnier, un patient domicilié 26 rue Victor-Hugo à Sèvres, demande au docteur Lefèvre de le rappeler, dans Si j'étais un espion (1967) - minute 59 ;
DAN 97.00 : numéro inscrit sur le camion de transport emprunté par Armand Saint-Just (Bourvil) et ses acolytes pour aller asperger, sur les toits de Paris, les antennes de télévision d'une solution chimique brouilleuse d'ondes hertziennes, dans La Grande Lessive (!) de Jean-Pierre Mocky (1968) - minute 34 ;
DANton 10.20 : numéro demandé par la commissaire Lise Tanquerelle (Annie Girardot) au bureau de poste de Honfleur pour joindre son adjoint dans Tendre Poulet (1978) - 1h19.
Segur 69.81 : numéro peint sur la porte vitrée du café Le Gassendi où Maigret (Jean Richard), accompagné de l'inspecteur Jourdan (Maurice Coussonneau), guette le maître-chanteur Émile Blaise dit Monsieur Blaise (Marc Dudicourt), dans signé Picpus de la série télévisée Les Enquêtes du commissaire Maigret (1968, 2e saison) - minute 46 ;
WAG 12.04 : numéro peint sur la façade de l'entrepôt de matériaux de construction où arrivent en voiture Claude Leroy (Jacques Champreux), Françoise Cordier (Claire Nadeau) et Pierrot Robichat (Gérard Zimmermann) après l'asssassinat de Jacques Darnaud alias Diogène (Raymond Bussières), dans Les Compagnons de Baal - épisode 2 (Les Mystères de l'Île-Saint-Louis), mini-série de Pierre Prévert (1968) - minute 38 ;
* DID 21.93 : numéro inscrit sur le camion de déménagement du garde-meubles, Maison Roisin, dans Dernier Domicile connu de José Giovanni (1970) - minute 33 ;
TURbigo 92.00[ad] : numéro cité par le commissaire Taillant (Paul Le Person), dans Un cave (1972) - minute 31 ;
ANJou 28.30 : numéro du ministre de l'intérieur qu'énonce Berthon (Philippe Noiret), dans Le serpent (1973) - minute 77 ;
TURbigo 22.51 : numéro que Mariette Gibon dite aussi Madame Henriette (Lita Recio), tenancière de maison de passe et logeuse de Louis Thouret (Émile Riandreys), donne à Maigret (Jean Richard) pour qu'il la rappelle, dans Maigret et l'Homme du banc de la série télévisée Les Enquêtes du commissaire Maigret (1973, 7e saison) - minute 48 ;
BOTzaris 16.42 : numéro qu'Aline Calas (Suzanne Flon), patronne du café Chez Omer Calas, donne à Maigret (Jean Richard) pour qu'il se fasse appeler par le substitut du procureur, dans Maigret et le Corps sans tête de la série télévisée Les Enquêtes du commissaire Maigret (1974, 8e saison) - minute 11 ;
SAB 78.76 et DID 65.29 : numéros d'encarts publicitaires (le premier pour Gorvitz-Favre à Neuilly, spécialiste en sculptures et tableaux anciens) aperçus sur la page du quodien où l'ancienne prostituée Ernestine, dite La grande perche (Joëlle Bernard), fait paraître une petite annonce signée Tine pour inciter son époux en cavale Alfred Jussiaume, dit Alfred le triste (Gérald Denizot), à rentrer à Paris car tout danger est écarté, dans Maigret et la Grande Perche de la série télévisée Les Enquêtes du commissaire Maigret (1974, 8e saison) - minute 42 ;
MAIllot 02.79 : numéros du docteur Dubuc que Maigret (Jean Richard) appelle depuis le domicile du dentiste Guillaume Serre (Jacques Morel) à Neuilly, dans Maigret et la Grande Perche de la série télévisée Les Enquêtes du commissaire Maigret (1974, 8e saison) - minute 59 ;
RIC 98.39 : numéro d'un encart publicitaire aperçu sur la page du Figaro, au-dessus de l'avis K.R attend seconde lettre que Maigret (Jean Richard) fait paraître en réponse à une lettre anonyme qui l'avise de l'imminence d'un meurtre inéluctable, dans Maigret hésite de la série télévisée Les Enquêtes du commissaire Maigret (1975, 9e saison) - minute 17 ;
PIGalle 30.30 : numéro d'un commissariat de police (l'action se déroule en 1942) qu'un inspecteur appelle de chez Robert Klein (Alain Delon), dans Monsieur Klein de Joseph Losey (1976) - minute 32 ;
BALzac 14.39 : numéro personnel du ministre qu'Étienne Dorsay (Jean Rochefort) prétend vouloir appeler pour refuser de se rendre à un symposium à Bruxelles, dans Un Éléphant ça trompe énormément (1976).
TROcadéro 08 40 : numéro appelé par le commissaire (Gérard Depardieu), dans Maigret (2022) - minute 18.
Par contre, le film Monsieur Verdoux, réalisé en 1947 par Charlie Chaplin, présente une invraisemblance. À la minute 29, Henri Verdoux (Charlie Chaplin) demande à l'opératrice téléphonique de lui passer la Bourse de Paris et énonce le numéro Réaumur 65.72. L'indicatif RÉAumur n'a jamais existé. Le Palais de la Bourse est alors joignable par une batterie de numéros en CENtral, GUTenberg ou LOUvre. Le quartier est aussi desservi par l'indicatif RIChelieu[28].
Chansons
En 1964, dans sa chanson Allô Maillot 38-37, Frank Alamo joue sur les mots, de façon amusante et inattendue, entre un numéro de téléphone et la taille d'un vêtement féminin.
« Pour lui téléphoner on faisait Turbigo,
Louvre, Élysées, Balzac ou bien Trocadéro. »
Journalisme
En avril 1932, le journaliste Henri Fabre fait paraître, dans l'hebdomadaire d'inspiration libertaireLes Hommes du jour qu'il a fondé en 1908, une apostrophe restée célèbre de son confrère Henri Jeanson au préfet de police Jean Chiappe. Intitulé Little flic Quiappe, préfet sur talonnettes, le papier se termine par ce post-scriptum :
« Lorsque j'ai déménagé, j'ai envoyé à M. Quiappe la carte suivante : Henri Jeanson, 14, rue de la Fontaine, Auteuil 33-12. Et j'ai ajouté de ma main sur cette carte : Pour tous renseignements s'adresser à la concierge. Au cas où, selon sa louable habitude, M. Quiappe voudrait, soit mettre de la coco dans mes poches, soit me compromettre dans j'ignore quelle affaire, il sait où me trouver : 14, rue La Fontaine, 2e étage à droite. La sonnette fonctionne. »
Postérité
Que reste-t-il des indicatifs téléphoniques littéraux parisiens ? Bien peu de choses...
Seuls les adultes nés avant 1960 les ont connus ou pratiqués. Aujourd'hui, lequel d'entre eux a conscience d'un ancien Balzac en voyant s'afficher, sur son téléphone portable 4G, un numéro commençant par 01 42 25 ? Quant aux plus jeunes, beaucoup assimilent l'époque des indicatifs littéraux à la période antérieure aux années 1930 lorsque, faute de système automatique, il fallait transiter par une opératrice.
Dans les foires aux vieux papiers, on trouve encore des documents édités avant 1964 qui font apparaître des numéros téléphoniques de jadis, notamment dans les encarts publicitaires. Il en va de même de certains porte-clefs publicitaires du début des années 1960, dont la vogue culmina précisément lorsque les numéros de téléphone de la région parisienne devinrent tout en chiffres. Mais la trace des indicatifs littéraux a presque totalement disparu de l'espace public. Passage de cinq décennies oblige, inscriptions des vieilles devantures de boutiques et anciennes publicités peintes sont devenues rarissimes. Lorsqu'elles ont survécu aux ravalements, elles sont souvent en mauvais état : les intempéries, l'abandon, les affichages ou les graffiti les rendent difficilement lisibles.
Par contre, le passant attentif, curieux des vestiges du passé, découvrira encore, çà et là, des numéros alphanumériques gravés sur les plaques de trottoir en fonte du réseau électrique. Mais leur nécessaire entretien en diminue peu à peu le nombre.
Plus rares encore sont les plaques émaillées apposées jadis, par des sociétés de surveillance, sur la façade des immeubles dont elles assuraient le gardiennage. Certaines comportent un numéro de téléphone.
On observe une survivance de la numérotation téléphonique littérale dans l'actuelle appellation des nœuds de raccordement d'abonnés (NRA) de la société Orange (ex France Télécom), formée de 3 lettres abréviatives suivies des 2 chiffres du département, tels[29] :
Comme jadis, certains noms peuvent prêter à humour[30]...
Témoins d'une époque révolue, les indicatifs téléphoniques littéraux attestent un mode de communication involontairement poétique et nécessitant une gymnastique intellectuelle, balayé par le besoin de modernisation des trente Glorieuses.
Notes et références
Notes
↑Toutefois, les téléphonistes parisiennes continueront longtemps encore à désigner les centraux par une lettre de l'alphabet : L pour Trudaine, M pour Archives, O pour Élysées (à propos de ce dernier central, voir infra, note 7). Et dans une note en bas de page complétant la liste des cabines téléphoniques, l'Annuaire officiel des abonnés au téléphone fait référence jusqu'en 1925 à des lettres-indices... disparues depuis quasiment 30 ans !
↑Les numéros 100, 200, 400, 500, 600, 700, 800 et 900 sont mis en service dès 1896 ; la série 300 suivra en 1902, puis la série 1000 en 1910.
↑L'opératrice ne peut établir la communication que si l'appelant et l'appelé dépendent du même bureau ; dans le cas contraire, elle doit la transférer au bureau de l'appelé, où l'une de ses collègues prend le relais.
↑La note z énumère toutes les étapes d'une mise en relations entre deux abonnés appartenant à des circonscriptions téléphoniques différentes, telles que les détaille le téléfilm de 1968 L'Inspecteur Cadavre.
↑À Lyon et Marseille, on compose primitivement la première lettre, puis les deux premières à partir de 1948 à Marseille et de 1951 à Lyon.
↑Le central téléphonique Moncey (construit en 1927) est parfois nommé Vaudrey, son appellation primitive. Mis en service en 1919, Vaudrey est le premier indicatif littéral lyonnais.
↑Les indicatifs littéraux apparaissent à Lyon dès juin 1919 avec Vaudrey, en service jusqu'à juillet 1934. Suivront Barre, en service de juillet 1920 à 1927 ; Burdeau, en janvier 1928 ; Franklin et Villeurbanne, en mai 1928 ; Lalande, en 1929 ; Moncey et Parmentier, en juillet 1930 ; Gailleton, en 1948 ; enfin Terreaux, en 1956. En pratique, on peut ne mentionner que la première lettre car chaque indicatif commence par un caractère différent.
↑À Marseille, seul est d'abord en service le central Colbert, suivi de Dragon en 1928. Puis apparaissent Garibaldi et National, en 1931 ; les éphémères Marengo et Meilhan (en service de 1934 à 1937) ; Prado, en 1941 ; Ferréol, en 1946 ; enfin Guynemer et Monte-Cristo, en 1951. Le central Mistral sera inauguré en janvier 1960 - trois ans après l'abandon des indicatifs littéraux.
↑Les quatre indicatifs littéraux de Toulouse sont mis en service en 1949, sous forme de deux lettres. Comme à Lyon, la première lettre d'un indicatif suffit, en théorie, à le distinguer des autres. De plus, il est amusant de constater que tous les indicatifs toulousains se terminent en A. N'est-ce que le fruit du hasard ou une volonté délibérée d'évoquer les consonances occitanes ?
↑Préfixes B2 à Brive-la-Gaillarde et B3 dans les communes de son agglomération.
↑Préfixes D2 à Dijon ; D0, D4, D5 et D6 dans les communes de son agglomération.
↑Préfixes H2 et H8 au Havre et à Sanvic ; H2 à Rouelles ; H8 à Bléville et Sainte-Adresse.
↑Préfixes R1 à Rouen ; R5, R6, R8 et R9 dans les communes de son agglomération.
↑Par exemple, la publicité radiophonique du début des années 1980Jacques Ribourel - Alma 00.90.
SOS (au lieu de POR) 99.99 - tous dépannages urgents ;
VGE 81.88 - répondeur téléphonique mis à disposition des jeunes par Valéry Giscard d'Estaing durant la campagne présidentielle de 1981 INA. ;
INF 84.00 - horloge parlante remplaçant ODÉon 84.00, dont les silences entre les tops sont piratés par des précurseurs des réseaux sociaux pour y enregistrer leurs coordonnées personnelles... et faire connaissance aux fins qu'on peut deviner ! Années 1970 à Paris.
↑Un indicatif CENtral desservait la Cité de Londres depuis 1902. L'indicatif Central fut le premier mis en service à Copenhague. Un indicatif CEntral fonctionnait aussi à Chicago.
↑Les numéros CAR 08.11 et CAR 08.12 sont vraisemblables ; CAR 08.14 était même attribué à un abonné demeurant 38, rue de Courcelles. TUR 52.00 (et TUR 53.01, 96.80 et 97.81) étaient attribués à une société immobilière située précisément 37, rue du Louvre. Toutefois, il s'agissait des seuls numéros en TUR de cette rue, desservie par les indicatifs CEN, GUT et LOU. On peut penser qu'ils correspondaient à un établissement annexe du 3e ou 4e arrondissement. Annuaire téléphonique de 1947 - liste par rues. Recherche faite à la BHPT le vendredi 20 mars 2015.
↑Comme on l'apprend à la minute 61 du film, lorsque Maurice Martineau fait une déposition devant l'inspecteur Antoine (Louis Jouvet). Ce numéro présente une invraisemblance : la rue des Bourdonnais, située dans le 1er arrondissement, relevait des indicatifs Central, Gutenberg ou Louvre, ainsi que le confirme l'annuaire téléphonique de 1947 - liste par rues. Recherche faite à la BHPT le vendredi 20 mars 2015. L'indicatif Turbigo desservait les 3e et 4e arrondissements.
↑L'Ensemble Gilbert Tellier étant domicilié 10 rue Saint-Antoine, l'indicatif téléphonique serait plutôt Archives ou Turbigo.
↑Adresse de la célèbre maison close One-Two-Two, fermée en 1946. Cette allusion malicieuse pourrait être soulignée par l'indicatif téléphonique, Laborde, évoquant un bordel.
↑La liste est incomplète : il manque l'indicatif ALMa.
↑Particulièrement instructive, la séquence détaille toutes les étapes d'une communication d'avant la généralisation du téléphone automatique, processus que les générations qui n'ont connu que les multimédia ne peuvent imaginer : 1° l'abonné local du village de Saint-Aubin, en Vendée, appelle l'opératrice pour qu'elle établisse une communication avec une circonscription extérieure (en l'occurrence Paris) ; 2° l'opératrice reformule verbalement le numéro désiré (Galvani 17.98), qu'elle inscrit sur une feuille de papier en abrégeant l'indicatif en GAL ; 3° elle pousse vers le haut un bouton sur le tableau horizontal du standard pour mettre l'appelant en attente, branche un jack sur le tableau vertical, compose sur son cadran les deux chiffres du bureau téléphonique du chef-lieu d'arrondissement et demande : Niort ? Je voudrais Paris, Galvani 17.98... Oui mon petit (on devine à cette réponse que le numéro a convenablement été noté, ou que l'appel est urgent), merci !) ; 4° sa collègue lui transfère la communication quelques secondes plus tard ; 5° l'opératrice locale énonce le numéro pour confirmer l'identité de l'appelé parisien puis ajoute : Ne quittez pas ! ; 6° elle branche un second jack sur le tableau vertical, ce qui rétablit la communication avec l'appelant auquel elle annonce : Parlez, Saint-Aubin ! ; 7° la manœuvre est achevée, l'opératrice locale peut raccrocher le combiné. Toutefois, certaines trop curieuses ont loisir d'écouter discrètement les communications et d'en utiliser la teneur à de mauvaises fins, ce qui les rend peu sympathiques - ce grief émis par de nombreux abonnés est formulé à la séquence précédente (minute 55).
↑Certaines des précisions qui suivent ont été apportées par Thierry Couture (avec l'aide de Stéphane Cochet), notamment à la suite de recherches effectuées d'août 2012 à août 2013 à la Bibliothèque Historique des Postes et des Télécommunications - BHPT (89-91 rue Pelleport, Paris 20e) et en mai-juin 2013 aux Archives de Paris (18 boulevard Sérurier, Paris 19e).
↑Les renseignements qui suivent sont extraits de l'article Les numéros d'appel téléphonique dans la circonscription de Paris par M. Betoux, administrateur à la Direction générale des Télécommunications, paru dans la revue Postes et Télécommunications no 66 de juin 1961.
↑Circulaire no 35 du 28 octobre 1912, relative au changement apporté dans la manière d'appeler les abonnés du téléphone de Paris.
↑Arnaud Schoonheere, « L’Hôtel des Téléphones de Jean Boussard », Livraisons de l'histoire de l'architecture, no 38, , p. 75–85 (ISSN1627-4970, DOI10.4000/lha.1498, lire en ligne, consulté le )
↑Bottin du commerce de 1939 (2Mi3/310) - Archives de Paris.
↑Revue Postes et Télécommunications n° 66 de juin 1961, page 5.
↑Revue Postes et télécommunications n° 94 d'octobre 1963, pages 3 à 5.
↑Revue Postes et Télécommunications n° 88 d'avril 1963, page 5.
↑ a et bRevue Postes et Télécommunications n° 94 d'octobre 1963, page 3.
↑Revue Postes et Télécommunications n° 91 de juillet 1963, page 31.
↑Revue Postes et Télécommunications n° 94 d'octobre 1963, page 4.
↑Revue Postes et Télécommunications n° 94 d'octobre 1963, page 5.
↑« Du 22 à Asnières à ENUM », La lettre de l'Autorité, ART, no 41, , p. 6 (lire en ligne).
↑La nouvelle règle, voulant que les centraux mis en service après octobre 1963 ne le soient plus que sous forme de chiffres, est difficilement observée. Même l'administration des Téléphones l'enfreint, bien qu'elle ait montré l'exemple en ne mentionnant plus les indicatifs littéraux. En effet, dans son n° 114 de juin 1965, la revue Postes et Télécommunications donne, en page 18, la liste des 69 centraux téléphoniques parisiens reliés au 19 (= automatique international). Les centraux y sont indiqués avec leur indicatif chiffré suivi de leur ancien nom entre parenthèses. Or le nouveau central 267 porte l'appellation Ampère, alors que cette dénomination est théoriquement proscrite... Force de l'habitude !
↑Les recherches n'ont permis d'établir aucun rapprochement entre l'« Évêque de Meaux » et la ville de Créteil, où aucune voie ne porte ni n'a jamais porté son nom. Les raisons ayant conduit à ce choix restent donc inexpliquées. L'« allée Bossuet », à Chennevières-sur-Marne, est le seul endroit voisin susceptible d'avoir inspiré cet indicatif ; la modestie même du lieu rend toutefois une telle explication peu probante.
↑L'Élysée - Histoire d'un palais de Georges Poisson (Librairie académique Perrin - 1979), page 213.
↑C'est le président Jules Grévy qui, souhaitant un lien direct avec les casernes voisines par crainte d'un attentat, avait fait installer le téléphone au Palais de l'Élysée, à une époque où cette invention ne suscitait guère qu'indifférence ou scepticisme (en France, jusqu'au lendemain de la guerre de 1914-1918, le téléphone aura la connotation négative d'un gadget futile réservé à une élite oisive et fortunée) - Op. cit., page 110.
↑Recherche faite à la BHPT le vendredi 7 février 2014.
↑« Les types 5 & 9 au travers du film Un homme et une femme - Cee-Enneagramme », Cee-Enneagramme, (lire en ligne, consulté le ).
↑Annuaire téléphonique de 1947, liste par rues. Article BOURSE (Place de la) - Sous-article PALAIS DE LA BOURSE. Recherche faite à la BHPT le vendredi 6 février 2015.