Claude Mossé (historienne)Claude Mossé
Claude Mossé, née le à Paris et morte le à Draveil[1], est une historienne française, spécialiste de l'histoire de la Grèce antique. Elle fait partie de l'école d'histoire ancienne française, avec Jean-Pierre Vernant et Pierre Vidal-Naquet. BiographieFamilleClaude Mossé naît dans un milieu aisé du 16e arrondissement de Paris. Sa famille, d'origine juive, échappe à la déportation grâce au commissaire de police du 18e arrondissement de Paris qui déchire la lettre de dénonciation[2]. Son père, Roger Mossé, rescapé de la Première Guerre mondiale, n'a pas pu reprendre ses études au sortir du conflit mais, devenu agent commercial d'un négociant en vins, il inculque à ses trois filles la passion des livres. Claude Mossé « Dans ma famille, on lisait énormément ; il y avait des livres partout », se souvient-elle[3]. Études, découverte de l'Antiquité grecqueSon premier contact avec la Grèce a lieu en 1941 au cours duquel l'adolescente, au lycée Jules-Ferry, découvre un texte de Démosthène qui est un vibrant éloge de la liberté et de la démocratie. Tandis que sous ses fenêtres défile l'armée du Troisième Reich et que ses parents, d’origine juive, vivent dans la peur d’une dénonciation, ce texte fait l’effet d’une véritable révélation. Elle décide alors de se consacrer exclusivement à l’étude de la Grèce[2]. Elle espérait préparer le concours de l'École normale supérieure mais elle a dû y renoncer, la fonction publique étant interdite aux Juifs. Elle a pu s'inscrire à la Sorbonne, bénéficiant du numerus clausus, une mesure discriminatoire instaurée sous le régime de Vichy, y autorisant 3 % d’étudiants juifs s'ils pouvaient attester appartenir à une famille établie en France depuis au moins cinq générations. En 1947, elle est reçue première à l'agrégation d'histoire et géographie[4],[5]. La même année, elle est nommée au lycée de jeunes filles de Rennes[2]. Carrière universitaireAssistante d'histoire antique à la faculté des lettres de Rennes à partir de 1950, Claude Mossé est attachée de recherche au CNRS de 1956 à 1958. Elle est nommée maîtresse de conférences à la faculté des lettres de Clermont-Ferrand en 1959, où elle rencontre Michel Foucault et Michel Serres, et obtient un doctorat d'État la même année, avec une thèse consacrée au Déclin de la cité grecque au IVe siècle av. J.-C.[2]. En , elle s'engage comme professeur dans le projet d'université expérimentale de Vincennes, devenue université de Paris VIII[2]. Elle y continue sa carrière, jusqu'à l'éméritat. Influencée par Moses Finley, elle écrit une vingtaine d'ouvrages, principalement sur la Grèce classique (Ve siècle av. J.-C. et IVe siècle av. J.-C.) et la période hellénistique (de la fin du IVe siècle av. J.-C. à la conquête romaine). Proche de Jean Poperen, Emmanuel Le Roy Ladurie et François Furet, elle adhère comme eux au Parti communiste français dans les années 1950, mais rompt avec lui à la suite du rapport Khrouchtchev[2]. Plus tard, elle milite contre la guerre d'Algérie[2]. En , elle fait partie des 34 signataires de la déclaration rédigée par Léon Poliakov et Pierre Vidal-Naquet pour démonter la rhétorique négationniste de Robert Faurisson[6]. Apport à l'histoire de la Grèce antiqueClaude Mossé étudie pendant vingt-cinq ans Le déclin de la cité grecque au IVe siècle av. J.-C., qui fut le sujet de sa thèse de doctorat. Si, depuis, cette idée d'un déclin dès le IVe siècle av. J.-C. a été remise en cause, les analyses qu'elle fournit en matière d'histoire économique demeurent essentielles. D’inspiration marxiste, sa méthode a d’abord le mérite de renouveler un sujet jusque-là dominé par des études qui mettaient en avant les luttes patriotiques et les aspects nationaux de la question grecque[2]. Elle s'intéresse davantage à l'histoire des structures, à l'analyse des institutions et de la pensée politique, qu'à l'histoire événementielle[7]. Elle a également réalisé des ouvrages de synthèse (sur la colonisation, le travail, la démocratie, la femme, le citoyen, etc.), des biographies (Démosthène, Alexandre ou encore Périclès[8]), ainsi que des manuels et des articles destinés au grand public[9]. Une constance de sa démarche est son analyse méthodique des textes grecs[10]. À la demande de Calmann-Lévy, elle a également écrit un roman policier historique, Meurtres sur l'Agora, qui se passe à Athènes en 349 avant notre ère[2]. Publications
Notes et références
Bibliographie complémentaire
Liens externes
Information related to Claude Mossé (historienne) |